Grèce : plus vous avez d’enfants, moins vous paierez d’impôts dès 2026
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a annoncé mercredi la possibilité pour son gouvernement d’allouer 1,76 milliard d’euros en 2026, sous forme d’allègements fiscaux, afin de répondre à la question démographique de son pays.

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis à Athènes, le 16 novembre 2025.
Photo: ANGELOS TZORTZINIS/AFP via Getty Images
« Pour la première fois dans notre pays, nous disposons d’une stratégie globale sur la question démographique », a souligné Kyriakos Mitsotakis, lors d’un colloque sur ce thème organisé à Athènes par le quotidien Eleftheros Typos (droite).
Il a mis en avant la protection de la famille, en insistant sur le fait que la réforme fiscale du gouvernement favorise les foyers avec enfants. « Nous avons à distribuer la somme de 1,76 milliard d’euros pour 2026 » et « nous avons donné la priorité à la protection de la famille, en mettant au cœur de notre politique une récompense fiscale pour les familles, en fonction du nombre d’enfants », a ajouté le Premier ministre conservateur, en soulignant que « plus le nombre d’enfants augmente, plus les impôts diminuent ».
Une réponse à l’urgence démographique
Kyriakos Mitsotakis a toutefois rappelé que le défi démographique ne se résume pas au seul niveau de richesse ou de prospérité d’un pays. Selon lui, ce phénomène est également lié « à d’autres raisons qu’il nous faut analyser beaucoup plus en profondeur si on veut le résoudre ». La Grèce affiche l’un des plus faibles taux de natalité (nombre de naissances pour 1000 habitants, ndlr) de l’Union européenne, à 7,3, juste devant l’Espagne (6,9) et l’Italie (6,7), cette dernière fermant la marche.
Dans ce contexte, le gouvernement entend utiliser l’arme fiscale pour encourager les naissances, en ciblant en priorité les familles déjà avec enfants. L’exécutif espère ainsi enrayer, au moins partiellement, le déclin démographique qui pèse sur le marché du travail, le système de retraites et l’équilibre des territoires.
Immigration et marché du travail
Interrogé sur la possibilité de compenser les déséquilibres du marché du travail et de la démographie par l’arrivée de migrants et de réfugiés, M. Mitsotakis a insisté sur le caractère « strict » de sa politique migratoire. « Nous sommes très stricts en matière d’immigration illégale. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher quiconque d’entrer illégalement dans notre pays », a-t-il déclaré.
Le chef du gouvernement a toutefois tenu à distinguer immigration illégale et venues encadrées dans un cadre juridique défini. Il a expliqué qu’« on n’a rien à craindre » de « ceux qui viennent légalement en Grèce » en vertu d’accords bilatéraux de mobilité et d’immigration, notamment avec l’Égypte ou l’Inde, afin de répondre aux « besoins du marché d’emploi » et « qui s’intègrent dans la société grecque ».
Réfugiés et intégration encadrée
« Les migrants économiques retourneront chez eux », a encore précisé Kyriakos Mitsotakis, en marquant la différence avec les réfugiés bénéficiant d’une protection internationale, « pour lesquels nous devons en prendre soin ». Le Premier ministre entend ainsi rassurer une opinion publique sensible aux enjeux de souveraineté tout en affichant le respect des obligations internationales de la Grèce.
Il a relevé que, pour la première fois, la Grèce avait récemment accueilli un nombre limité de réfugiés en provenance du Soudan, appelés à travailler dans les champs. Cette arrivée, présentée comme maîtrisée et ciblée, illustre la volonté du gouvernement de combiner contrôle des flux, réponse aux besoins de main-d’œuvre et gestion des défis démographiques.

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