Un groupe d’épouses armées de Daech attaque des gardes dans un camp de réfugiés en Syrie

25 mars 2019 08:12 Mis à jour: 25 mars 2019 08:12

Une foule violente d’épouses de Daech (ISIS : l’état islamique ou Islamic State of Iraq and Syria) – certaines armées – ont attaqué des gardes dans un camp de réfugiés syrien, blessant jusqu’à 30 membres du personnel de sécurité.

Selon le Times of London, les gardes du camp d’Al-Hol, dans le nord de la Syrie, ont été dépassés en nombre par un groupe important de femmes en tenue noire lors des émeutes du 21 mars, et n’ont réussi à disperser le mouvement qu’après avoir tiré des coups de semonce.

« Les femmes criaient que si j’étais entre leurs mains, elles me décapiteraient », a déclaré Jani, 18 ans, qui s’occupe du camp qui a fait face à un afflux important d’extrémistes jihadistes fuyant le califat de l’ISIS qui s’écroule.

Les autorités du camp avaient initialement prévu l’afflux d’environ 15 000 réfugiés, mais aujourd’hui ce chiffre est d’environ 72 000, selon le Times.

Les gardes ont dit que des sympathisants jihadistes qui affluaient dans l’établissement ont été trouvés avec des ceintures de suicide cachées dans leurs vêtements, des couteaux dans leurs cheveux et de petites armes planquées dans leurs affaires.

Une vue générale du camp de personnes déplacées d’al-Hol dans le nord-est de la Syrie le 17 février 2019. (Bulent Kilic/AFP/Getty Images)

« Elles ont jeté des pierres »

L’émeute a éclaté après qu’un Syrien aurait tenté d’agresser une Irakienne membre de l’ISIS, a déclaré la police, selon le Times. Les femmes auraient tenté de lyncher l’homme. Un membre de la police a été cité par le Times comme ayant déclaré : « Elles criaient ‘Allahu Akhbar ». « Elles ont assiégé notre base et nous ont jeté des pierres. Elles ont cassé des vitres. Certains de nos hommes ont tiré sur le sol près de leurs pieds pour essayer de les arrêter. »

« Si nous nous étions retirés, elles auraient tout brûlé. Si elles avaient eu la chance d’essayer de contrôler le camp, elles n’auraient épargné aucun d’entre nous. »

Les gardes ont dit qu’ils étaient largement surpassés en nombre par les fanatiques de Daech qui, selon les officiels, sont impatientes de ressusciter le « califat » et de prendre une revanche qui soit à l’image de ce qu’elles enduraient dans leur pays.

Selon le Times, un membre supérieur de la police a dit : « Daech est fini, alors il essaie de se venger ici. Ils peuvent même soudoyer des ONG pour qu’elles apportent des armes à l’intérieur. Même aux magasins à l’intérieur du camp, ils peuvent leur donner de l’argent et leur faire apporter des armes. »

Victoire sur l’ISIS

Le 23 mars, les forces soutenues par les États-Unis ont déclaré la victoire militaire sur l’ISIS. « Baghouz est libre et la victoire militaire contre Daesh a été remportée », a tweeté Mustafa Bali, porte-parole du SDF (Forces démocratiques syriennes) dirigé par les Kurdes, faisant référence à l’ISIS par son acronyme arabe.

La Maison-Blanche a également annoncé que la dernière zone détenue par les fanatiques djihadistes a été « éliminée », marquant la fin d’un règne brutal de cinq ans qui a vu le culte de la mort contrôler de vastes pans du territoire.

Après des semaines de combats intenses, le camp de tentes où les terroristes avaient pris position dans le village de Baghouz a été bombardé et mis en lambeaux.

Il ne restait plus qu’un champ parsemé de tranchées abandonnées et de cratères de bombes, jonché de tentes brûlées et de carcasses métalliques tordues de véhicules. 

À moitié enterré dans la terre, un drapeau noir notoire d’ISIS a été déchiqueté, tandis qu’un drapeau jaune géant appartenant aux Forces démocratiques syriennes (SDF) flottait sur un bâtiment empoisonné par des obus.

Encerclé à Baghouz, le groupe s’est battu avec acharnement et désespoir pour s’accrocher à la dernière parcelle de territoire qu’il contrôlait, utilisant des milliers de civils, dont des femmes et des enfants, comme boucliers humains. Au cours des dernières semaines, ils ont quitté Baghouz en courant, en loques, en colère et affamés, dans les camps kurdes du nord de la Syrie où ils sont détenus.

Les gardiens du camp d’Al-Holm ont dit craindre que les cellules dormantes de l’ISIS n’organisent des attaques de vengeance.

« Nous craignons qu’ils [les membres de l’ISIS] n’essaient de s’évader en groupe », a déclaré un policier, selon le Times. « Ou que l’ISIS pourrait venir ici et attaquer le camp. »

« Le truc, c’est que parce qu’ils veulent se venger, ils choisissent n’importe quoi pour créer des problèmes. Ils commencent par de petits problèmes pour créer le chaos dans le camp », a dit la police. « Il y a beaucoup de monde, et une petite chose peut grandir très vite. »

‘Du sang jusqu’aux genoux’

Les épouses djihadistes dans les camps de réfugiés syriens ont déjà juré de se venger. Une femme qui a fui Baghouz et s’est rendue aux forces kurdes soutenues par les États-Unis a été citée dans un rapport Mail Online : « Nous allons chercher la vengeance, il y aura du sang jusqu’aux genoux ».

« Nous sommes partis, mais il y aura de nouvelles conquêtes à l’avenir », a-t-elle dit. Une réfugiée de 60 ans qui a refusé de donner son nom a dit à Mail Online : « Le califat ne s’arrêtera pas, parce qu’il a été ancré dans le cœur et le cerveau des nouveau-nés et des petits ».

Selon les organisations humanitaires, plus de 100 personnes sont mortes au cours du voyage entre Baghouz et le camp d’al-Hol dans la province de Hassakeh, ou peu après leur arrivée. Les tensions dans le camp sont fortes à mesure que les nouveaux arrivants affluent, mettant à rude épreuve les ressources déjà surchargées de l’établissement.

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