Les présidents de mouvements de jeunesse des principales formations politiques de droite ont été réunis par le magazine conservateur L’Incorrect pour échanger leurs points de vue sur les enjeux et débats actuels.
Des jeunes rassemblés
Dans son édition du mois de mars, L’Incorrect a décidé de frapper fort en rassemblant les présidents des jeunes LR, Reconquête! et RNJ pour les afficher en Une : « Les jeunes coupent le cordon ». On peut y voir Guilhem Carayon (LR), Stanislas Rigault (Reconquête!) et Pierre-Romain Thionnet (RNJ) prendre la pose comme des amis de longue date. Ils sont souriants, décontractés, dynamiques et donnent l’impression de préparer quelque chose d’inattendu.
Des réactions venues de tout l’échiquier politique
La Une n’a pas été sans susciter de vives réactions. Si le défenseur de l’union des droites et président de Reconquête! Éric Zemmour a félicité dans un tweet les trois jeunes, louant la « première étape avant l’union des droites », il n’en a pas été de même pour certains de la NUPES et de LR. Le député EELV-NUPES des Yvelines Benjamin Lucas a été insultant et très outrancier, qualifiant Guilhem Carayon de « jeune con » et accusant Stanislas Rigault et Pierre-Romain Thionnet d’avoir des amis « néonazis ».
François Durovray, proche de Xavier Bertrand et président du conseil départemental de l’Essonne, s’est quant à lui montré moins violent mais tout aussi sévère, appelant le président de LR Éric Ciotti à démettre Guilhem Carayon de ses fonctions de porte-parole du parti. Mais selon les proches d’Éric Ciotti, le président de LR n’a « rien à redire » sur l’interview du patron des jeunes LR à L’Incorrect et il ne le démettra donc pas de son poste.
Le jeune politicien a aussi pu compter sur le soutien non négligeable du président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, qui a déclaré sur BFMTV le jeudi 2 mars que Guilhem Carayon a été « respectueux de la ligne du parti », appelant à lutter différemment contre le Rassemblement national, en arrêtant la « moraline ».
Pour le moment, il n’y a pas eu de réactions de la part de personnalités du RN.
L’union des droites a-t-elle commencé ?
Il est sans doute trop tôt pour parler de premier pas vers l’union des droites. Ce jeudi 2 mars, Guilhem Carayon déclarait auprès de certains médias s’être fait piéger, notamment par le titre qu’il qualifie de « fallacieux ». « J’étais juste là pour l’entretien », a-t-il ajouté. Rappelons aussi que chez LR comme au RN, l’union des droites n’est pas nécessairement très populaire. De quoi calmer les ardeurs de ses partisans.
Néanmoins, cet entretien ainsi que la Une n’ont rien d’anodins. Dans cette même interview croisée, le porte-parole de LR y déclare qu’il existe « beaucoup de questions sur lesquelles il y a des points de convergences avec Reconquête! et le RN », des propos que n’aurait pu tenir une personnalité de la droite LR il y a quelques années.
Le fait que des ténors du parti tels qu’Éric Ciotti et Bruno Retailleau ne soient pas choqués par l’interview de Guilhem Carayon marque aussi une rupture avec le passé chiraquien et sarkozyste de la droite. Peu ou pas de grandes personnalités LR se sont réellement indignées. Enfin, Bruno Retailleau l’a rappelé : « Les Français ont déjà coupé le cordon sanitaire ». Les partis de droite sont-ils en train de le couper progressivement ?
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