À Hendaye dans les Pyrénées-Atlantiques, une restauratrice a été condamnée le 29 novembre à 600 euros d’amende par le tribunal de Bayonne, pour avoir refusé l’entrée de son restaurant à une femme voilée au printemps dernier.
La restauratrice âgée de 64 ans, née en Espagne mais de nationalité française, devra aussi verser 1300 euros au titre du préjudice moral subi par la cliente et son fils, et effectuer un stage de citoyenneté « en vue de l’apprentissage des valeurs de la République », a précisé le tribunal.
Reconnue coupable de « discrimination fondée sur la religion », cette femme avait exigé d’une cliente, accompagnée de son fils le jour de la Fête des mères en mai dernier, qu’elle enlève son voile pour entrer dans son restaurant.
« On veut donc apprendre à ma cliente à être française. Quand on a un mélange entre culture et religion, ça donne ce genre de décision », a réagi son avocat, Jacques Tournaire, qui n’exclut pas de faire appel.
« Je voulais voir son visage que l’on ne voyait pas »
Dans une vidéo, filmée au moment des faits par le fils et diffusée sur les réseaux sociaux, la restauratrice parle de « préhistoire », la tenue de la plaignante lui évoquant « le fascisme », qu’elle avait « connu avec Franco en Espagne ».
« Je n’ai pas refusé l’entrée de mon établissement, mais je voulais voir son visage que l’on ne voyait pas, et c’est pour cela que je lui ai demandé de l’enlever. Elle l’a fait, et c’est son fils qui a dit qu’il fallait partir », avait-elle expliqué lors de l’audience le 15 novembre au tribunal de Bayonne.
Le parquet jugeant les propos qu’elle avait alors tenus « infamants », avait requis 600 euros d’amende.
« Je me suis sentie très humiliée »
« Je me suis sentie très humiliée, elle m’a énormément blessée, maintenant j’ai toujours cette crainte quand je vais dans un restaurant », avait témoigné lors du procès la cliente refoulée. « On s’est senti comme des sous-citoyens », avait abondé son fils à la barre.
Me Tournaire avait plaidé la relaxe pour sa cliente, arguant d’une « acceptation de l’entrée au restaurant sous condition », à savoir que la cliente retire son voile, et non pas d’un « refus pur et simple » qui aurait été opposé par la restauratrice.
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