« Vous nous poussez à une fatwa » : après les propos d’un imam à Gabriel Attal, Bruno Retailleau saisit la justice

Par Emmanuelle Bourdy
19 juin 2025 13:18 Mis à jour: 19 juin 2025 13:18

Pour s’être positionné contre le port du voile des fillettes de moins de 15 ans, l’ancien Premier ministre s’est attiré les foudres de l’imam Noureddine Aoussat, qui officie à la grande mosquée de Massy (Essonne). Ce dernier a menacé Gabriel Attal de « dicter » une fatwa à son encontre. En conséquence, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a signalé à la justice la vidéo de l’imam en question.

Comme le révèle Europe 1, le ministre de l’Intérieur a, ce lundi 16 juin, saisi la justice en vertu de l’article 40, après avoir découvert une vidéo dans laquelle l’imam Noureddine Aoussat s’en prend de façon virulente à Gabriel Attal.

L’imam l’accuse d’être dans une « surenchère islamophobe »

L’imam, qui reproche à l’ancien Premier ministre sa position par rapport à l’interdiction du voile pour les mineures de moins de 15 ans, l’a de ce fait accusé d’être dans une « surenchère islamophobe » dans une vidéo, publiée fin mai sur Facebook et visionnée par environ 10.000 personnes selon nos confrères.

« Vous nous poussez à une fatwa, un avis religieux qui n’a jamais été pris par aucun imam depuis ces 25 dernières années, depuis la loi du 15 mars 2004. Je serai, s’il n’y a pas grand monde avec moi, à le dicter, l’éditer », a encore lancé le prédicateur dans son avertissement.

Pointant du doigt « ces guignols qui n’ont pas voix au chapitre dans la religion musulmane », celui qui se considère comme « un imam libre » et non pas comme « un imam de préfecture ou d’un quelconque consulat » a poursuivi : « L’État n’a pas à dicter de règles ou de lois qui concernent la foi ou la religion, tout comme la religion n’a pas à dicter de règles ou de lois à l’État. » Parlant du voile, l’imam de Massy a ajouté : « On n’a pas le droit d’interdire ce qui est pour une religion une prescription obligatoire. »

Les « options juridiques envisageables » examinées

Toujours en s’adressant à Gabriel Attal, Noureddine Aoussat a également affirmé dans sa vidéo que des millions de musulmans étaient prêts à se mobiliser, à l’occasion des prochaines échéances électorales. « Vous ne passerez pas par la voie électorale. Nous vous battrons, nous les musulmans français et nos amis, nos concitoyens et concitoyennes qui ne sont pas islamophobes, nous vous battrons. »

Le JDD précise qu’une perquisition a été effectuée au domicile de cet ardent défenseur de la Palestine en février dernier, dans le cadre d’une enquête portant sur des soupçons d’incitation à des actes terroristes.

Poursuivant sans relâche sa lutte contre « toute forme de radicalisme islamiste » en France, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a réagi aux attaques énoncées dans sa vidéo, avec l’intention ferme de ne « rien laisser passer ». C’est pourquoi il a porté l’affaire devant la justice en s’appuyant sur l’article 40 du Code de procédure pénale, qui impose aux fonctionnaires de signaler tout crime ou délit dont ils ont connaissance dans le cadre de leurs fonctions.

De son côté, Gabriel Attal a déclaré à Europe 1 avoir « pris connaissance de cette vidéo », sans toutefois avoir engagé, à ce stade, de poursuites judiciaires. « Nous examinons les options juridiques envisageables », a confié à ce sujet une source proche de l’ancien Premier ministre.

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