Hérault : ils coupent l’eau et le chauffage à une infirmière et sa famille avant de les chasser de leur logement

Par Paul Tourège
2 avril 2020 15:35 Mis à jour: 2 avril 2020 23:48

Une infirmière de 37 ans a dû se résoudre à quitter le logement qu’elle louait face à l’hostilité des propriétaires qui craignaient d’être contaminés par le coronavirus.  

Infirmière au sein du service de réanimation de l’hôpital Lapeyronie à Montpellier, Mélina a été contrainte de quitter le logement qu’elle occupait avec son compagnon depuis le mois de juillet.

« Nous occupions le rez-de-chaussée d’une maison située à Montarnaud. Les propriétaires habitent au-dessus », a expliqué l’infirmière de 37 ans dans les colonnes de La Gazette de Montpellier.

Dès le début de la crise sanitaire, Mélina décide de réunir toute sa famille dans la maison de Montarnaud qu’elle occupe avec son compagnon. Elle y rapatrie d’abord sa mère, pensionnaire dans un Ehpad.

« Ma mère vivait dans une résidence pour personnes âgées à Montpellier. Elle est atteinte d’une maladie pulmonaire. La directrice de l’établissement m’a vivement recommandé de la récupérer », indique la trentenaire.

L’infirmière décide également de faire venir sa fille de 20 ans et sa petite-fille de 3 ans, qui résident dans un appartement situé près de la clinique Clémentville à Montpellier.

« J’ai décidé de confiner ma mère, ma fille, ma petite-fille et mon compagnon dans la maison de Montarnaud. Comme ça, ma mère était à l’abri, ma fille et mon compagnon pouvaient s’occuper d’elle », poursuit Mélina.

Elle s’installe ensuite dans l’appartement de sa fille, plus proche de son lieu de travail. « J’étais loin de mes proches, mais près de l’hôpital. J’ai des horaires impossibles et depuis plusieurs jours, je travaille de nuit », confie l’infirmière de l’hôpital Lapeyronie.

Par politesse, Mélina prévient les propriétaires de la maison de Montarnaud qui lui louent le rez-de-chaussée de leur demeure.

S’ils ne s’opposent pas immédiatement à l’installation des proches de l’infirmière, ils finissent par la rappeler pour se plaindre. « Pour nous, ce sont des étrangers, on n’en veut pas chez nous », lui expliquent-ils.

L’infirmière tient bon et ne s’inquiète pas outre mesure : « Ma mère ne sortait pas. Ma fille et mon compagnon faisaient les courses. Moi, je pouvais m’occuper des patients l’esprit serein. »

Une ambiance délétère

Âgés de 75 et 80 ans, les propriétaires, qui craignent manifestement d’être contaminés par le virus du PCC, se font de plus en plus pressants et la situation s’envenime rapidement.

Epoch Times désigne le nouveau coronavirus, responsable de la maladie du Covid-19, comme le «  virus du PCC  », car la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti communiste chinois (PCC) ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.

Ils décident de rendre la vie insupportable aux nouveaux occupants et commencent par prétendre que le chiot de 5 mois appartenant à la fille de Mélina a tenté de les mordre avant de le laisser s’échapper.

« Nous savons par le voisin que le chien n’a pas essayé de mordre et que le portail a été ouvert volontairement », assure Mélina.

Les tensions s’accentuent et les propriétaires de la maison de Montarnaud finissent par couper l’eau chaude, le chauffage ainsi que la télévision aux locataires. Ils font également du bruit très tôt le matin pour réveiller la famille de l’infirmière.

De guerre lasse, Mélina décide finalement de mettre fin à la location : « C’était devenu invivable. Ma mère et ma fille pleuraient tous les jours. J’ai décidé de mettre un terme à cette situation. »

Le 31 mars, la trentenaire sera néanmoins contrainte de demander l’assistance des gendarmes pour que les propriétaires acceptent de faire l’état des lieux de sortie.

« Et alors que nous faisions le tour de l’appartement, ils m’ont dit qu’ils feraient désinfecter la maison et que le montant de la facture serait retenu sur notre caution », raconte Mélina.

« Ils m’ont dit : ‘On s’en fout que vous attrapiez le virus et que vous mourriez avec. Du moment que vous ne mourrez pas chez nous. Le pire, c’est qu’au début du confinement, on leur faisait leurs courses pour qu’ils ne sortent pas de chez eux », ajoute-t-elle.

L’infirmière a dû renvoyer sa mère dans son Ehpad, où « elle n’a pas le droit de quitter sa chambre ». Sa fille et sa petite-fille sont retournées vivre dans leur appartement à Montpellier, tandis que son conjoint s’est installé chez ses parents.

En sa qualité de soignante, Mélina a quant à elle pu bénéficier d’un logement gratuit déniché sur Airbnb grâce au dispositif Open Homes mis en place dans le cadre des mesures de solidarité pour le personnel hospitalier.

Contactés par les journalistes de La Gazette de Montpellier, les propriétaires de la maison de Montarnaud assument leur décision. Ils ont d’ailleurs rapidement remis leur bien en location sur Le Bon coin.

« Ces gens n’avaient pas à venir chez nous. Le bail était pour deux personnes, mais là, c’était une invasion ! Et il y avait cette grand-mère qui était dans un établissement pour personnes âgées. On sait bien que ce sont des endroits à risque, ces établissements ! Nous ne voulions pas de ça chez nous », se sont-ils défendus.

Le parquet de Montpellier a ouvert une enquête afin « d’établir si les conditions dans lesquelles cette [infirmière] amenée à quitter son domicile étaient susceptibles de recevoir une ou plusieurs qualifications pénales ».

Alerté de la situation par la presse, Gérard Cabello, le maire de Montarnaud, a expliqué qu’il était « consterné ». « Cette infirmière doit m’appeler pour que nous organisions une réunion de conciliation. C’est d’autant plus terrible qu’il s’agit d’une infirmière qui se bat tous les jours auprès des malades du coronavirus, à qui nous devons tout notre soutien », a précisé l’édile aux journalistes de France Bleu.

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