Hérault : un chasseur condamné après avoir tué un viticulteur de 62 ans qu’il avait pris pour un sanglier

Par Paul Tourège
14 septembre 2019 16:40 Mis à jour: 15 septembre 2019 19:37

Le prévenu a exprimé ses regrets devant le tribunal de Béziers, assurant qu’il pensait « sincèrement » que les chasseurs étaient sur le point d’être chargés au moment où il a ouvert le feu.  

Les faits remontent au mois d’octobre 2015. Alors qu’une battue organisée à Pierrerue, une commune de moins de 300 habitants située à moins de 3 kilomètres au nord de Saint-Chinian, vient de se terminer, cinq chasseurs ressortent leurs fusils de leurs étuis en entendant des aboiements répétés de la part des chiens.

L’un d’entre eux ouvre ensuite le feu en direction d’un bosquet où il avait aperçu une masse sombre, croyant déceler la présence d’un sanglier prêt à le charger. Il s’agissait en réalité d’un viticulteur de 62 ans qui participait à la même battue. Blessée au ventre, la victime n’avait pas survécu.

Selon France Bleu, l’enquête menée par les forces de l’ordre a permis de démontrer que les règles de sécurité en vigueur n’avaient pas été respectées pendant la battue.

Jugé ce vendredi pour homicide involontaire par le tribunal de Béziers, le tireur de 45 ans a fait part de ses regrets pendant l’audience.

« J’ai entendu du bruit. Je pensais sincèrement que nous allions être chargés. Nous étions dans l’action. Les aboiements étaient insistants. J’étais persuadé de la présence très proche d’un sanglier. C’était animé et puis la victime n’avait pas son gilet fluorescent. Si elle l’avait eu, je l’aurais vue et je n’aurais pas tiré. Mais cela n’excuse en rien ce que j’ai fait », a-t-il expliqué.

« Il y a trop blessés et de morts dans ce département »

Avocat des parties civiles, Maître Emmanuel Le Coz a fait valoir les difficultés rencontrées par la famille de la victime depuis quatre ans, son épouse ayant été contrainte de vendre les neuf hectares de vignes cultivées par son mari faute de pouvoir les entretenir.

« Au-delà du drame, il y a un préjudice moral et financier immense qui ne sera jamais réparé », a souligné Me Le Coz.

« Il y a trop blessés et de morts dans ce département à cause de comportements insensés les jours de chasse », a renchéri le procureur de la République, qui s’est refusé à considérer le drame comme un simple accident.

« Mon client n’est pas le seul à s’être inquiété des aboiements étranges. Quatre autres chasseurs ont ressorti les armes et se sont massés à proximité de cette végétation pensant qu’ils allaient être attaqués. Un sanglier tue. Ce n’est pas un lapin. À tout moment un chasseur peut se faire attaquer », rappelle pour sa part Maître Jean-Antoine Escande, l’avocat du prévenu.

Le tribunal de Béziers a finalement condamné l’accusé, qui chasse depuis l’âge de 17 ans,  à une peine de 18 mois de prison avec sursis assortie d’une interdiction de porter une arme pendant cinq ans. Son permis de chasse lui a également été retiré.

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