« Vous avez mis notre manif en l’air, vous êtes des cons ! » : échauffourées en marge de la manifestation des soignants

Par Epoch Times avec AFP
16 juin 2020 16:24 Mis à jour: 16 juin 2020 20:12

À Paris, en marge de la manifestation des soignants, des échauffourées ont éclaté, avec jets de projectiles auxquels les forces de l’ordre ont répondu par des tirs de gaz lacrymogène.

Après trois mois de crise sanitaire, médecins, aides-soignants et infirmiers ont battu le pavé par dizaines de milliers mardi un peu partout en France pour rappeler le gouvernement à ses promesses sur l’hôpital, mais des affrontements ont terni plusieurs manifestations.

Présence de « groupes violents »

À Paris, où le cortège parti du ministère de la Santé a rejoint en milieu d’après-midi l’esplanade des Invalides, des échauffourées ont éclaté en fin de parcours. Les forces de l’ordre répliquaient à des jets de projectiles par des tirs de gaz lacrymo contre 100 à 200 manifestants violents habillés en noir qui scandaient « tout le monde déteste la police ». Selon les journalistes de l’agence France Presse (AFP), des véhicules ont été renversés et du mobilier urbain a été brûlé.

De source policière, 250 à 300 casseurs, en pré-cortège, se sont mis en action dès l’arrivée aux Invalides.

« Des groupes violents tentent de faire dégénérer la manifestation pacifique des soignants », a tweeté la préfecture de police, qui en a appelé « au calme et à la responsabilité des individus virulents ».

« Vous avez mis notre manif en l’air »

Consternation parmi les soignants et les leaders syndicaux. Une infirmière, soutenue par des collègues, s’en est prise, en larmes, à ces manifestants : « Vous avez mis notre manif en l’air, vous êtes des cons ! ». « On nous a volé cette manifestation par la force », a déploré sur BFM TV Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), se disant « totalement écœuré ».

Minute de silence pour les personnels soignants décédés

« On ne veut pas de médaille ou de petite prime à la sauvette, on veut un salaire à la hauteur de ce que nos métiers apportent à la société », affirme Clara Grémont, aide-soignante près de Montpellier.

« Monsieur Macron, qu’avez-vous prévu pour les soignants ? Pour l’instant, nous n’avons rien du tout ! », a lancé le professeur Laurent Thines devant la foule à Besançon, avant de demander « une minute de silence pour les personnels soignants qui sont morts en France de l’incurie de ce gouvernement qui n’a pas su protéger ».

« On n’avait pas de moyens, pas de masques, pas d’informations »

À Strasbourg, au centre de l’épidémie de Covid, les manifestants ont défilé derrière un véhicule d’unité médicale spécialisé, toutes sirènes hurlantes. « Les conditions dans lesquelles on a travaillé pendant la crise du Covid ne sont pas normales… On n’avait pas de moyens, pas de masques, pas d’informations », déplorait Mélanie, infirmière dans le nord de l’Alsace.

« La crise du coronavirus a montré les failles de notre système mais on a fait face, on n’avait pas le choix », explique Charlotte Dumont, infirmière puéricultrice à Bordeaux, pour qui « le problème de fond, c’est qu’on gère l’hôpital comme une entreprise ».

« Il faut absolument que les réponses soient à la hauteur des attentes », a prévenu le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier à Paris.

« On est tous à la même enseigne, c’est-à-dire déplorable »

D’autres secteurs réclament également leur dû, comme les établissements médico-sociaux, où la CFDT a déposé un préavis de grève mardi. Son secrétaire général Laurent Berger a appelé sur RFI à « se préoccuper des agents de la santé du privé, qui ont aussi été au front pendant cette période ».

Croisés aussi dans les cortèges : Amélie Membanda, aide à domicile à Grenoble, qui se demande « pourquoi (son) métier n’est pas reconnu comme les autres » ; Stéphane Colleu, ambulancier au Smur de Rennes, qui souhaite « être considéré comme (les) soignants » ; Denis Dicop, pompier à Pithiviers, venu soutenir les soignants à Orléans car « on est tous à la même enseigne, c’est-à-dire déplorable ».

 

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