Selon de récentes révélations fédérales, Tony Podesta, courtier démocrate de longue date, a remporté 1 million de dollars au cours du dernier semestre en faisant du lobbying auprès de la Maison Blanche à la demande de Huawei. Le géant chinois de la technologie figure sur la liste noire des entreprises qui représente une menace pour la sécurité nationale des États-Unis.
Le géant technologique chinois avait déjà été placé sous sanctions commerciales lors de l’administration Trump.
Au quatrième trimestre 2021, le groupe a versé 500 000 dollars à Tony Podesta pour tenter de se défaire de l’impact commercial des restrictions, selon le dossier de divulgation déposé le 20 janvier au soir. Mais Tony Podesta avait déjà récolté 500 000 dollars pour faire pression sur la Maison Blanche durant les trois mois ayant précédé le quatrième trimestre 2021, il a donc été rémunéré 1 million de dollars en tout sur une période de 6 mois.
La dernière campagne de lobbying de M. Podesta visait le Bureau exécutif du Président et était axée sur les « services de télécommunications et les questions commerciales qui en découlent », selon les révélations.
Huawei, autrefois le plus grand fabricant d’équipements de télécommunications au monde, fait l’objet d’une surveillance internationale depuis quelques années. Les autorités américaines considèrent l’entreprise chinoise comme une menace pour la sécurité nationale, affirmant que les liens étroits de l’entreprise avec le Parti communiste chinois, en font un probable organe d’espionnage. À cela s’ajoute la loi chinoise qui oblige toutes les entreprises du pays à collaborer étroitement avec le PCC.
Depuis 2019, Huawei a épongé de nombreuses sanctions américaines. L’interdiction d’utiliser certaines technologies, logiciels, équipements, infrastructures américains critiques ont abouti à réduire d’un tiers le chiffre d’affaires annuel du groupe.
En novembre 2021, le président Joe Biden a promulgué une mesure renforçant davantage les restrictions imposées à Huawei en l’empêchant de recevoir de nouvelles licences d’équipement de la part des régulateurs américains.
Battu par les restrictions, Huawei a intensifié son opération d’influence aux États-Unis au cours des derniers mois. Tony Podesta fait partie de la demi-douzaine de lobbyistes que l’entreprise a engagés depuis juillet 2021, parmi un ancien membre du Congrès et un ancien assistant du Congrès, selon les documents déposés.
À l’époque, la société avait fait pression pour obtenir la libération de la directrice financière Meng Wanzhou, la fille du fondateur de Huawei, Ren Zhenfei. Mme Meng était détenue au Canada pour fraude dans le cadre de transactions commerciales avec l’Iran qui auraient échappé aux sanctions américaines.
Mme Meng a finalement été autorisée à rentrer en Chine après avoir signé un accord avec le Département de la justice.
Le frère de Tony Podesta, John Podesta, a été chef de cabinet de la Maison Blanche du président Bill Clinton et a été président de la campagne présidentielle de Hillary Clinton en 2016. Il a également été conseiller du président Barack Obama, supervisant les politiques climatiques et énergétiques.
Les documents déposés indiquent que Huawei a dépensé 3,59 millions de dollars en lobbying aux États-Unis en 2021, soit près de 8 fois plus qu’en 2020. Ces 3,59 millions de dollars étaient également supérieurs de 500 000 dollars aux dépenses accrues de 2019, lorsque les sanctions ont été mises en place pour la première fois.
Les responsables de la Maison Blanche et les représentants de Huawei n’ont pas répondu aux demandes de commentaires à l’heure de la mise sous presse. Tony Podesta a refusé de commenter et orienté toutes les interrogations vers Huawei.
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