Huawei a versé 500.000 dollars à Tony Podesta pour faire pression sur la Maison Blanche

Par Frank Fang
24 octobre 2021 19:25 Mis à jour: 24 octobre 2021 19:25

Le géant chinois de la technologie Huawei a versé 500 000 $ au démocrate lobbyiste de longue date Tony Podesta de juillet à septembre pour faire du lobbying auprès de la Maison Blanche, selon un récent rapport d’enquête sur le lobbying du gouvernement.

On ne sait exactement quelles mesures politiques ont été ciblées par le lobbying de M. Podesta, ni avec qui ce dernier était en contact à la Maison Blanche. D’après le rapport, le lobbying portait sur « des questions liées aux services de télécommunications et aux enjeux commerciaux qui en découlent ». Huawei a engagé M. Podesta en juillet.

Cette révélation intervient alors que l’administration Biden a tout juste fait l’objet d’un examen approfondi pour sa politique à l’égard de Huawei. Plus encore, cette révélation intervient moins d’un mois après que la directrice financière de l’entreprise, Meng Wanzhou, est rentrée en Chine suite à l’accord de poursuite différée conclu entre ministère de la Justice et le régime.

Mme Meng est la fille du fondateur de Huawei, Ren Zhengfei, un ancien responsable militaire chinois. En mai 2019, l’entreprise technologique a été placée sur la liste noire des entités commerciales de l’administration Trump pour des raisons de sécurité nationale. L’interdiction commerciale a été élargie en août dernier, date à laquelle l’entreprise n’a plus eu accès aux semi-conducteurs américains, soit les puces indispensables dans toutes les technologies, des téléphones portables aux véhicules électriques, en passant par les systèmes de missiles.

En décembre 2020, Ajit Pai, qui était alors président de la Commission fédérale des communications (FCC), a émis un avertissement (pdf) contre les menaces posées par Huawei, affirmant que l’entreprise avait des liens étroits à « tous les niveaux » avec le Parti communiste chinois (PCC) et les communautés du renseignement chinois.

« Les préoccupations concernant Huawei ne sont pas seulement hypothétiques : des entités indépendantes ont identifié de nombreuses failles de sécurité dans les équipements de Huawei et ont constaté qu’ils étaient moins sûrs que ceux d’autres entreprises – peut-être délibérément », a déclaré M. Pai.

Interrogé sur le lobbying, le premier responsable de la Maison Blanche à faire état du rapport d’enquête a déclaré à CNBC que ces recherches n’avaient rien à voir avec la libération de Mme Meng.

« Il s’agissait d’une question d’application de la loi appartenant totalement au ministère de la Justice, et non d’une question de politique », a déclaré le responsable de la Maison Blanche.

Les autorités ont ajouté : « Le président Biden et son administration estiment que les équipements d’infrastructure numérique fabriqués par des fournisseurs non fiables, comme Huawei, constituent une menace pour la sécurité des États-Unis, pour nos alliés et pour nos partenaires. Les contrôles à l’exportation contre Huawei restent en place. »

Huawei a dépensé près de 3 millions de dollars en lobbying en 2019, selon les données d’OpenSecrets, un think tank basé à Washington qui a retracé le parcours de ces fonds à travers le secteur politique américain. Cette année-là, l’argent ciblait la Maison Blanche et le ministère du Commerce et le Bureau de l’industrie et de la sécurité qui supervise le contrôle des exportations américaines.

L’année dernière, Huawei a dépensé 470 000 dollars en lobbying. Pour l’année en cours, le géant chinois a déjà dépensé plus de 1,2 million de dollars.

Des avertissements ont été lancés au sujet des manœuvres de lobbying de Huawei. En août, deux membres du think tank Heritage Foundation, basé à Washington, ont publié un commentaire dans le Daily Signal, soulignant l’augmentation des activités de lobbying de Huawei, notamment l’embauche de M. Podesta. Dustin Carmack, l’un des deux auteurs, est le spécialiste des mesures politiques liées aux technologies du think tank.

« Dans les mois à venir, il est probable que des lobbyistes puissants et en relation les uns avec les autres, travaillant pour le compte de Huawei, tenteront de courtiser l’administration Biden. Le premier devoir de toute administration présidentielle est de protéger la sécurité nationale américaine », ont-ils écrit.

« En tant que telle, l’administration Biden doit rejeter ces efforts de lobbying et maintenir le cap concernant Huawei. »

Son frère, John Podesta, a été chef de cabinet à la Maison Blanche de l’ancien président américain Bill Clinton, et a également été le directeur de campagne d’Hillary Clinton pour sa candidature à la présidentielle de 2016.

Tony Podesta et Huawei n’ont pas répondu dans l’immédiat aux demandes de commentaires.


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