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Prélèvements forcés d’organes en Chine

Des experts appellent à « nommer et couvrir de honte » le PCC pour mettre au jour les prélèvements forcés d’organes.

Le Falun Gong Protection Act, en attente d’un vote au Sénat, doit contrer la pratique du régime chinois consistant à prélever des organes sur des prisonniers de conscience.

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Des pratiquants de Falun Gong manifestent lors d’un défilé appelant à mettre fin aux 25 ans de persécution ininterrompue du Parti communiste chinois contre cette discipline spirituelle, à New York, le 20 juillet 2024.

Photo: Larry Dye/Epoch Times

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Durée de lecture: 9 Min.

Des experts des droits de l’homme estiment que la meilleure stratégie pour affronter les pratiques atroces du Parti communiste chinois (PCC), au pouvoir à Pékin, consistant à prélever des organes sur des prisonniers de conscience, est de le « nommer et le couvrir de honte » sur la scène internationale.
L’organisation Doctors Against Forced Organ Harvesting (DAFOH), un groupe de surveillance médicale à but non lucratif basé à Washington, a organisé un forum virtuel de deux jours, les 9 et 10 décembre, pour marquer les anniversaires de la Convention sur le génocide et de la Déclaration universelle des droits de l’homme. L’événement était centré sur les crimes de prélèvements forcés d’organes commis par le PCC, en particulier le ciblage systématique des pratiquants de Falun Gong.
Lors d’une table ronde organisée le deuxième jour du forum, Katrina Lantos Swett, présidente de la Fondation Lantos pour les droits de l’homme et la justice, a souligné l’importance d’exercer une « pression incessante » sur le PCC et de « relever le niveau de l’horreur, du choc et de l’indignation face aux actes criminels commis par le PCC à l’encontre d’êtres humains innocents ».
Mme Swett a suggéré aux parties concernées de recourir à une stratégie consistant à « exposer, accuser et nommer les atrocités commises par les gouvernements fautifs ».
Elle a expliqué qu’une telle approche est efficace parce que le PCC ne veut pas que ces crimes soient connus, conscient de la répulsion morale qu’ils susciteraient.
« Nous savons que le PCC a parfaitement conscience du caractère honteux, répugnant et écœurant, pour tout être humain normalement constitué, de son programme de prélèvements forcés d’organes, et nous le savons parce qu’il ment à ce sujet », a déclaré Mme Swett.
Pékin affirme à tort, a‑t‑elle poursuivi, avoir cessé de prélever des organes sur des prisonniers exécutés pour passer à un système de dons volontaires, une transition que le PCC dit avoir entamée en janvier 2015. Une étude publiée en 2019 dans la revue scientifique BMC Medical Ethics a montré que les données chinoises de dons d’organes, à la différence de celles de 50 autres pays, s’ajustaient de manière anormalement parfaite à une équation quadratique, ce que les auteurs ont interprété comme le signe d’une manipulation des chiffres.
« Comment transformer en arme la fierté de la Chine et son extrême susceptibilité à l’égard de la honte sur la scène internationale ? », a lancé Mme Swett. « Comment utiliser cela pour créer une crise pour eux, et, espérons‑le, une crise interne, à mesure que cette question gagne en visibilité, en notoriété et en indignation dans le monde entier ? »
Mme Swett a estimé que le fait de les désigner et de les exposer publiquement serait plus efficace que de traiter la question par des « mécanismes juridiques abstraits » ou par les procédures onusiennes, ajoutant : « C’est en les confrontant à la réalité de leurs propres actes que l’on parvient à les couvrir de honte. »
Le régime chinois siège actuellement au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, alors même qu’il figure parmi les pires violateurs de la planète en matière de droits fondamentaux. Des spécialistes de la Chine ont déjà souligné que Pékin s’emploie à remodeler les normes encadrant l’examen des dossiers nationaux en matière de droits de l’homme au sein de l’ONU.
Falun Gong Protection Act
Selon Jan Jekielek, rédacteur en chef adjoint du journal Epoch Times et animateur de l’émission « American Thought Leaders » sur EpochTV, un moyen concret de faire avancer cette stratégie consistant à dénoncer publiquement les coupables est de contribuer à faire adopter la loi sur la protection du Falun Gong (Falun Gong Protection Act).
« De toute évidence, le Parti communiste chinois déploie des efforts considérables pour empêcher l’adoption du Falun Gong Protection Act, car, une fois ce texte promulgué, la loi reconnaîtra noir sur blanc que le PCC commet ces crimes ; c’est un message extrêmement puissant », a déclaré M. Jekielek lors du débat.

Katrina Lantos Swett, présidente de la Lantos Foundation for Human Rights and Justice et coprésidente de l’International Religious Freedom Summit, et Jan Jekielek, rédacteur en chef d’Epoch Times et animateur d’« American Thought Leaders », à Washington, le 2 février 2023. (Wei Wu/Epoch Times)

Le texte, adopté à l’unanimité par la Chambre des représentants en mai, prévoit de tenir pour responsables les individus impliqués dans le prélèvement forcé d’organes sur des pratiquants de Falun Gong, en imposant des sanctions ciblées, telles que des restrictions de visa, des amendes pouvant atteindre 1 million de dollars et jusqu’à 20 ans de prison.
Le projet de loi exigerait également des États‑Unis qu’ils adoptent une politique consistant à éviter toute coopération avec la Chine en matière de transplantation d’organes tant que le PCC restera au pouvoir.
La version sénatoriale du texte (S.817) est actuellement examinée par la commission des affaires étrangères du Sénat.
Dans un message publié sur X le 30 novembre, DAFOH a exhorté le sénateur Jimn Risch (républicain de l’Idaho), président de cette commission, à faire avancer le texte.
« Nous pensons que le PCC ne pourra pas survivre si les prélèvements forcés d’organes sont clairement exposés et si les États‑Unis cessent de soutenir ce crime odieux contre l’humanité », a écrit l’organisation.
En 2020, le China Tribunal – un tribunal populaire indépendant basé à Londres – a conclu que le régime chinois s’était livré pendant des années au prélèvement forcé d’organes sur des prisonniers de conscience, les pratiquants de Falun Gong étant identifiés comme les principales victimes.
Sir Geoffrey Nice, qui présidait le tribunal, est revenu lors du débat sur les conclusions rendues en 2020.
« Nous avons appliqué le critère le plus strict en matière d’établissement des faits – la preuve au‑delà de tout doute raisonnable. Nous avons établi des faits, appliqué le droit et abouti à des conclusions, et ces conclusions portent sur des crimes contre l’humanité et des actes de torture », a‑t‑il déclaré.
Falun Gong, également appelé Falun Dafa, est une discipline spirituelle fondée sur les principes de vérité, compassion et tolérance. Introduite en Chine en 1992, la pratique s’est rapidement répandue par le bouche‑à‑oreille, touchant, selon les estimations officielles, entre 70 et 100 millions de personnes avant que le PCC ne la considère comme une menace et ne lance, en 1999, une campagne violente pour éradiquer le mouvement en Chine, assortie d’une intense propagande destinée à justifier la répression – propagande qui a, par endroits, rejailli sur les récits médiatiques occidentaux.
Cette campagne se poursuit à ce jour : de nombreux pratiquants croupissent dans des centres de détention, des camps de travail ou des centres de « rééducation », où travaux forcés, tortures et décès sont largement documentés.
Au cours des six premiers mois de cette année, 76 nouveaux décès de pratiquants de Falun Gong imputés au PCC ont été recensés, selon Minghui.org, une organisation à but non lucratif basée aux États‑Unis qui documente la persécution de Falun Gong en Chine.
Cornelia Kaminski, présidente fédérale de l’organisation allemande Aktion Lebensrecht für Alle, a rappelé lors du débat que la défense des droits de l’homme est essentielle pour protéger les plus vulnérables face aux détenteurs du pouvoir.
« L’Union européenne devrait commencer à réfléchir à son propre Falun Gong Protection Act », a‑t‑elle estimé.
Eva Fu a contribué à la rédaction de cet article.
Frank Fang est un journaliste basé à New York. Il couvre les nouvelles en Chine et à Taiwan. Il est titulaire d'une maîtrise en science des matériaux de l'Université Tsinghua à Taiwan.

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