«Il fait un tort terrible au service public»: Guillaume Meurice remet de l’huile sur le feu

Par Emmanuelle Bourdy
4 novembre 2023 11:18 Mis à jour: 4 novembre 2023 11:18

Depuis la sortie de Guillaume Meurice ­– comparant Benyamin Netanyahou à « une sorte de nazi sans prépuce » sur France Inter dimanche dernier – la polémique ne cesse d’enfler. Au sein de Radio France, l’embarras est palpable.

Les propos tenus par l’humoriste Guillaume Meurice sur le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou le 29 octobre dernier dans l’émission Le Grand dimanche Soir suscitent bien des débats, notamment parmi les salariés de France Inter. Pour autant, Guillaume Meurice ne s’en est toujours pas excusé.

Avec 373.000 abonnés sur Twitter, ses « traits d’humour » n’auraient pas d’influence ? 

Lors de sa sortie dimanche dernier, Guillaume Meurice suggérait une idée de « déguisement pour faire peur » à l’occasion d’Halloween, évoquant un « déguisement Netanyahu », « une sorte de nazi mais sans prépuce ».

Toujours sur France Inter, ce 2 novembre, le député RN Thomas Ménagé a qualifié Guillaume Meurice de « Dieudonné du service public payé par nos impôts », ce à quoi l’intéressé a aussitôt rétorqué sur son compte X : « Toujours intéressant d’avoir l’avis sur l’antisémitisme d’un représentant d’un parti créé par des SS. »

Le 31 octobre dernier, il avait également publié sur X une ancienne Une de Charlie Hebdo, datant de 2012, et dont le titre était « L’invention de l’humour ». L’illustration montrait un homme des cavernes jeter de l’huile sur le feu.

Tous ces ingrédients ont immanquablement suscité de nombreux commentaires, notamment parmi les salariés du siège de Radio France, à Paris. Ceux-ci se sont exprimés dans les colonnes du Figaro, mais ont préféré garder l’anonymat « tant qu’on n’est pas arrivé au bout de l’histoire », ont-ils plaidé.

« Guillaume Meurice fait un tort terrible au service public. Il ne nous représente en rien », a souligné l’un d’eux, ajoutant : « Tout le monde essaye de bien travailler, d’être à la hauteur, d’avoir une couverture équilibrée et tout le monde a conscience que la confiance du public est fragile. Nous refusons d’être entraînés dans sa chute. »

« Bien plus planqué que la rédaction de Charlie Hebdo »

« Guillaume Meurice se dit ‘Je suis Charlie’. Mais il est bien plus planqué que la rédaction de Charlie Hebdo », a fait remarquer une autre, pointant sa responsabilité car il « engage le service public ». « Il veut faire croire que ses traits d’humour n’ont aucune influence. Comment peut-il penser cela alors qu’il a 373.000 abonnés sur Twitter et que le nombre d’attaques antisémites explose en plein Paris, dans le métro et avec des étoiles de David pochées sur des murs d’immeubles ? » s’est-il agacé.

Un cadre de Radio France a de son côté mentionné à nos confrères que la direction de Radio France avait « apprécié le texte publié mercredi soir par Charlène Vanhoenacker sur son compte Twitter », texte qui a en revanche recueilli de très nombreuses critiques de la part des internautes.

« Nous attendons de lui qu’il admette son erreur d’appréciation. L’humour est libre, il arrive de déraper mais quand une blague est ratée, il faut savoir le reconnaître sans excès d’orgueil », a stipulé un autre cadre du siège de Radio France auprès de nos confrères.

L’Arcom a été saisie sur cette affaire

Adèle Van Reeth, la directrice de France Inter, a assuré ce mardi avoir « rejoint le malaise » que beaucoup ont « exprimé ». En outre, elle a déclaré sa désolidarisation des propos de son chroniqueur, indiquant que dans un contexte de « recrudescence des actes antisémites » en France, « ce choix des mots semble particulièrement malvenu ».

Ainsi que le relaye CNews, pour Adèle Van Reeth, « cette phrase n’est en aucune façon représentative du travail quotidien de la rédaction de France Inter […] qui lutte contre l’antisémitisme, le racisme et toutes les formes de discrimination », a-t-elle exprimé dans une réponse à la médiatrice de Radio France, saisie par les auditeurs et transmise à l’AFP.

L’affaire est désormais entre les mains de l’Arcom (ex-CSA) qui devra trancher. Guillaume Meurice pourrait écoper, selon la gravité des faits, d’un avertissement ou d’une mise en demeure, précise Le Figaro. Quant à la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak, celle-ci ne s’est pas encore exprimée sur le sujet.

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