Il faut dénoncer la propagande chinoise sur les droits de l’homme en continu

Par Stu Cvrk
20 décembre 2022 17:20 Mis à jour: 20 décembre 2022 17:20

La propagande des médias chinois d’État sur le « respect des droits de l’homme » est agaçante et ne s’arrête jamais.

L’absurdité de ces affirmations mensongères continues nous amène à nous interroger sur la capacité des rédacteurs de journaux comme le China Daily à garder les apparences lorsqu’ils publient de tels mensonges : « Les idées, mesures et pratiques adoptées par la Chine pour respecter et protéger les droits de l’homme pourraient inspirer le reste du monde. »

Les minorités ethniques et religieuses qui souffrent depuis longtemps en Chine sont‑elles « inspirées » par des décennies de persécutions acharnées ?

Quelques rappels s’imposent, car opposer les faits à la propagande communiste chinoise est un élément essentiel dans la guerre psychologique que le PCC mène actuellement contre le reste du monde.

Contexte

Quels sont les droits de l’homme fondamentaux ? Voici une courte liste établie par Human Rights World, particulièrement pertinente pour la Chine communiste et conforme à la Déclaration universelle des droits de l’homme rédigée par l’Assemblée générale des Nations unies en 1948 :

– Le droit à la vie et à la liberté ;
– Ne pas être soumis à l’esclavage, à la torture et à des traitements inhumains ;
– La liberté d’opinion et d’expression ;
– Le droit à la vie privée (protection contre toute surveillance excessive) ;
– Le droit à la liberté de pensée, de religion, d’opinion et d’expression.

Le bilan du régime chinois en matière de garantie de ces droits humains fondamentaux est criminel. Il n’y a pas d’autre façon de le dire – le bilan est horrible depuis le début de la prise de contrôle de la Chine par le PCC en 1949.

Au début des années 1950, le PCC a exproprié de force des dizaines de millions de personnes lors de la mise en place du système socialiste.

Au milieu des années 1950, le dirigeant du PCC, Mao Zedong, a lancé la campagne anti‑droite, qui a entraîné la purge et la rééducation forcée d’environ 550.000 petits fonctionnaires, intellectuels, universitaires et autres.

À la fin des années 1950, Mao a institué le Grand Bond en avant (1958‑61) qui avait pour objectif « l’industrialisation rapide et la collectivisation » de l’économie chinoise. Les bouleversements qui en ont résulté ont entraîné la Grande famine qui a fait entre 18 et 55 millions de morts.

À la fin des années 1960, la dernière des initiatives criminelles de Mao perpétrées contre le peuple chinois fut la grande révolution culturelle prolétarienne (1966‑71). Mao, qui souffrait notoirement d’un trouble paranoïaque, a alors lancé la répression des ennemis intérieurs, ce qui impliquait la purge des capitalistes, des traditionalistes (partisans de la dynastie, bouddhistes, confucianistes, etc.) et d’autres prétendus ennemis de l’État. Parmi les exactions commises, citons les humiliations publiques, les emprisonnements arbitraires, la torture, le harcèlement, la saisie des biens et le déplacement de 17 millions de jeunes Chinois des zones urbaines vers les zones rurales dans le cadre du mouvement d’envoi des zhiqing (jeunes instruits) à la campagne.

Fin 1966, à Pékin, une affiche montre comment traiter les ennemis du peuple pendant la grande révolution culturelle prolétarienne. (Jean Vincent/AFP/Getty Images)

Parallèlement aux violations des droits de l’homme susmentionnées, le PCC a mis en œuvre une politique visant à rééduquer tous les groupes ethniques minoritaires pour en faire de parfaits Chinois Han, en réprimant brutalement leur langue maternelle et leur culture.

Les Tibétains ont été parmi les premiers groupes minoritaires à souffrir de cette campagne. Voici comment le Tibet Post donne un bref aperçu de leurs souffrances : « Selon l’administration centrale tibétaine, ‘les Tibétains n’ont pas seulement été exécutés par balles, mais aussi battus à mort, crucifiés, brûlés vifs, noyés, mutilés, affamés, étranglés, pendus, bouillis vivants, enterrés vivants, écartelés et décapités’. »

Les actions horribles commises par le PCC ont entraîné la mort d’environ 1,2 million de Tibétains depuis 1950, le pillage et la destruction de 6000 monastères, temples et structures historiques du Tibet, ainsi que la colonisation du Tibet par plus de 8 millions de Chinois pour garantir la suprématie des Han sur la culture tibétaine.

Le génocide culturel perpétré au Tibet a été étendu à d’autres groupes minoritaires de Chine, notamment les bouddhistes mongols, les musulmans ouïghours et les pratiquants de Falun Gong. Un million des onze millions de Ouïghours du Xinjiang sont détenus dans des camps dits de rééducation sous l’actuel dirigeant du PCC, Xi Jinping. En janvier 2021, le département d’État américain a qualifié de génocide la persécution et les mauvais traitements infligés aux Ouïghours par le PCC.

Les gouvernements et les organisations internationales qui surveillent les violations des droits de l’homme dans le monde entier ont fermement condamné les atteintes continues aux droits de l’homme mentionnées ci‑dessus, ainsi que les nombreuses autres persécutions, détentions illégales et tortures. En voici un petit échantillon :

La Human Rights Foundation, organisation à but non lucratif, a publié en 2021 un rapport intitulé 100 Years of Suppression, qui évalue les tactiques de répression mises en œuvre par le PCC dans la région du Xinjiang, au Tibet et à Hong Kong.

La U.S. Commission on International Religious Freedom a condamné en 2008 la persécution des moines bouddhistes tibétains par le régime chinois.

La Chine a été condamnée par la World Organisation Against Torture pour « son refus de signer les protocoles facultatifs de la Convention contre la torture et de prévenir la détention arbitraire, la torture et le meurtre de prisonniers ».

Trente‑neuf pays ont condamné les abus commis à l’encontre des Ouïghours en 2020 ; ce nombre est passé à 50 en 2022.

En juillet 2021, le département américain du commerce a ajouté 14 entreprises chinoises à la liste des entités complices de la campagne de répression, de détention massive et de surveillance de haute technologie menée par Pékin contre les Ouïghours, les Kazakhs et d’autres membres des minorités musulmanes du Xinjiang, selon un rapport du département d’État.

Human Rights Watch (HRW) continue de condamner l’oppression chinoise en publiant des rapports annuels.

Réactions chinoises

La sensibilité de la Chine aux condamnations susmentionnées concernant les atteintes aux droits de l’homme ne peut être sous‑estimée, car les rapports internationaux frappent au cœur des efforts déployés par le PCC depuis des décennies pour établir la légitimité du régime communiste chinois. Après tout, des violations aussi flagrantes des droits de l’homme ne correspondent pas aux actions de gouvernements légitimes.

Des pratiquants du Falun Gong sensibilisent les habitants et les touristes de Santa Monica (Californie), le 17 juillet, au prélèvement forcé d’organes et à d’autres violations des droits de l’homme en Chine (Xu Touhui/Epoch Times).

Les diplomates chinois et les médias d’État ont tenté par réflexe de nier, de détourner, de rejeter la faute sur les autres, voire de redéfinir les droits de l’homme fondamentaux « aux caractéristiques chinoises », (voir exemples 1, 2, 3 et 4). Le dernier lien s’intitule « La Chine assure la protection des droits de l’homme ». C’est un mensonge éhonté face aux rapports susmentionnés sur les atteintes aux droits de l’homme en Chine, sans parler des atrocités historiquement documentées commises sous Mao Zedong !

L’article du China Daily cité au début de cet article n’est que la dernière tentative en date pour prétendre que la Chine communiste est un « phare » en matière des droits de l’homme. Deux éléments présentés dans cet article sont absurdes. Le premier cite un rapport conjoint de la Fondation chinoise pour le développement des droits de l’homme et du New China Research sous l’égide de l’agence de presse Xinhua (!) qui affirme que « la vision de la Chine en matière de droits de l’homme a été continuellement enrichie et améliorée sur le terrain, avec ses propres perspectives et connotations idéologiques, en tenant compte des conditions réelles du pays ».

Il s’agit là d’un charabia typiquement communiste, sans aucune précision, et certainement sans aucune référence aux droits de l’homme fondamentaux énumérés ci‑dessus. Cet argument circulaire émanant d’une entité contrôlée par les communistes sous‑entend que les droits de l’homme se sont améliorés en Chine, alors que les Ouïghours, les Tibétains et les autres minorités persécutées savent qu’il en est autrement de par leur expérience directe.

Le deuxième article cite l’indice de développement humain (IDH) de l’ONU, qui « montre que la Chine est passée d’un score de 0,499 en 1990 à 0,761 en 2019, ce qui a permis à la nation de se hisser dans la catégorie des pays à développement humain élevé ».

C’est un tour de passe‑passe typiquement communiste, car l’IDH n’a rien à voir avec les droits de l’homme. L’ONU définit l’IDH comme une mesure composée de trois facteurs : « Une vie longue et saine, être bien informé et avoir un niveau de vie décent. … Il ne reflète pas les inégalités, la pauvreté, l’insécurité des individus, le pouvoir d’action, etc. » Ni sur aucune mesure qui quantifie et évalue les droits de l’homme les plus fondamentaux énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies.

Réflexions finales

Si les observateurs sont bien conscients des ruses, des mensonges et de la propagande employés par le PCC sur un large éventail de sujets, y compris les droits de l’homme fondamentaux et les génocides culturels, il est important de jouer au jeu de la taupe en contrant toutes les déclarations relevant de la propagande des médias d’État chinois dès qu’elles sont faites.

Le PCC s’est engagé dans une guerre psychologique ouverte contre le reste du monde et doit être contré à chaque instant pour encourager les minorités opprimées et informer les gens de la situation réelle en matière de violations des droits de l’homme en Chine.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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