Il «n’a jamais pris de douche là-bas, en un mois»: deux sœurs dénoncent les manquements d’une clinique dans l’Yonne

Par Emmanuelle Bourdy
30 juillet 2022 00:49 Mis à jour: 30 juillet 2022 00:49

À la fin de l’année 2021, le père de Vanina et Sabrina avait été admis au sein de la clinique du Petit Pien, à Monéteau (Yonne) pour sa convalescence, mais un mois plus tard, il est décédé. Les deux sœurs avaient remarqué de lourds manquements, au niveau de la propreté et de l’hygiène dans cet établissement. Un constat également fait par l’Agence régionale de santé (ARS), qui l’a mis en demeure.

Elles estiment que la mort de leur père, survenue le 19 janvier dernier, est « en partie » de la faute de la clinique du Petit Pien, située à Monéteau. La direction a déclaré ne pas avoir été mise au courant de la situation.

« On pensait qu’il était entre de bonnes mains »

Le père de Vanina et Sabrina avait été admis dans cette clinique le 22 décembre 2021, à la suite d’un cancer. « On pensait qu’il était entre de bonnes mains », explique à France 3 Bourgogne-Franche-Comté Sabrina, car la clinique avait bonne réputation.

Mais rapidement, les deux sœurs ont remarqué des manquements et l’état de santé de leur père s’est brusquement dégradé. « Il était maigre, il avait les traits tirés, alors qu’il était en forme à l’hôpital », se remémorent-elles.

Sabrina souligne : « On lui a laissé le même drap trois jours d’affilée alors qu’il avait renversé son potage dessus. » Sa sœur renchérit : « Un soir, il a sonné pour demander le bassin pour faire ses selles. On lui a répondu : ça attendra ce soir. »

« Il pleurait souvent »

« On savait très bien que notre papa n’aurait pas deux ans à vivre. Mais un mois… On n’a pas compris. Ça s’est dégradé en un rien de temps. C’est en partie de leur faute », dénoncent les deux sœurs. Au téléphone, « il pleurait souvent », se rappelle Sabrina. Elle poursuit : « Un jour, il m’a appelée parce qu’il était dans le noir. Il était 19 heures et depuis 15 h 30, l’heure du goûter, il n’avait vu personne. J’ai dû appeler l’accueil pour qu’ils viennent dans sa chambre. » Les sœurs signalent encore que leur père « n’a jamais pris de douche là-bas, en un mois ».

Pour couronner le tout, lors de sa convalescence, le pauvre homme avait contracté le Covid. C’était en janvier de cette année. « Il avait un cancer du poumon, le covid lui a été fatal », se désolent les deux sœurs. Ces dernières avaient bien évoqué une prise en charge à domicile, mais après réflexion, elles avaient estimé « qu’il serait mieux là-bas ». En effet, n’étant pas en permanence à la maison en raison de leur travail, leur père aurait été seul 10 heures par jour.

Mise en demeure par l’ARS, la direction est dans l’incompréhension

Du côté de la direction du Petit Pien, Evelyne Blondel a déclaré à propos des doléances des deux sœurs qu’elle n’avait « pas de connaissance à ce sujet ». « Je pense qu’il y a une très bonne équipe ici, qui a toujours pris en charge correctement les patients », a justifié la directrice.

Le 18 juillet dernier, l’ARS a pris la décision de suspendre l’activité de soins de suite et de réadaptation du Petit Pien, précise France 3. De nombreux manquements ont effectivement été constatés lors d’une inspection, à savoir « instabilité du personnel, absence de prévention contre la maltraitance, absence de traitement, d’analyse et de signalement des événements indésirables graves ». L’établissement dispose de deux mois pour se remettre aux normes. Evelyne Blondel s’est indignée de cette décision. « On est dans l’incompréhension de l’injonction de l’ARS », a-t-elle indiqué.

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