«Il ne s’agit pas de Hunter Biden, mais bien de Joe Biden», explique une journaliste du New York Post

Par Samantha Flom & Jan Jekielek
10 décembre 2022 16:11 Mis à jour: 10 décembre 2022 16:14

Plus de deux ans se sont écoulés depuis que les Big Tech ont censuré de manière controversée les célèbres révélations du New York Post sur l’ordinateur portable de Hunter Biden. Malgré cet effort, cette histoire continue de faire des vagues.

« Je suppose que c’est le juste retour des choses », déclare Miranda Devine, journaliste du New York Post et auteure de Laptop From Hell : Hunter Biden, Big Tech, and the Dirty Secrets the President Tried to Hide. [L’ordinateur de l’enfer : Hunter Biden, les Big Tech, et les vilains secrets que le président a essayé de dissimuler, ndt.]

Le 1er décembre, Elon Musk s’est lancé dans la publication des documents en interne révélant les motivations de Twitter pour étouffer le scandale, Miranda Devine est revenue sur les moindres détails de cette affaire, la dissimulation et bien d’autres points encore, lors de l’émission American Thought Leaders d’EpochTV diffusée le 8 décembre.

La journaliste du New York Post Miranda Devine, auteure de Laptop from Hell, à New York, le 1er décembre 2022. (Otabius Williams/Epoch Times)

Le scoop

Le 14 octobre 2020, quelques semaines avant l’élection présidentielle, le New York Post a publié son article choc pour révéler que le candidat à la présidence Joe Biden avait rencontré en 2015 un cadre de Burisma, une entreprise énergétique ukrainienne qui versait à son fils, Hunter, un salaire de près de 50.000 dollars par mois.

L’article citait des courriels issus d’un ordinateur portable qui avait été abandonné chez un réparateur du Delaware en avril 2019 et qui avait depuis été saisi par le FBI.

Un des courriels révélait que Vadym Pozharsky, du conseil d’administration de Burisma avait sollicité le jeune Biden en ces termes : « [J’ai besoin d’]un conseil quant à la manière dont vous pourriez utiliser votre influence [au profit de Burisma]. »

Dans un courriel ultérieur, Pozharsky remerciait Hunter Biden de lui avoir « donné l’occasion de rencontrer son père » à Washington. Joe Biden était alors le vice‑président des États‑Unis.

Tout au long de sa campagne, Joe Biden a nié toute implication dans les affaires de son fils. Mais le New York Post savait qu’il tenait une grosse affaire, d’autant que l’ordinateur portable contenait également une vidéo pornographique de Hunter Biden dans laquelle il fumait du crack.

« Puisque l’élection approchait, l’événement pouvait avoir un impact – c’était préjudiciable pour un des deux candidats à la présidence », raconte Miranda Devine. « Les enjeux étaient donc considérables. Nous nous attendions à des réactions hostiles. Mais nous n’avions pas imaginé pour autant une intervention des Big Tech, qui allait, vous savez, sortir ses griffes, montrer au monde sa puissance, et censurer le plus ancien journal du pays, le quatrième par sa diffusion. »

La dissimulation

Estimant que la censure « flagrante » de cet article équivalait à une ingérence électorale, Miranda Devine explique comment, quelques heures seulement après la publication de l’article, Facebook a annoncé qu’il limiterait la couverture de l’article en attente d’un fact‑checking.

« Et d’ailleurs, ce fact‑checking n’a jamais eu lieu, pour autant que nous puissions l’établir, car la meilleure façon de procéder aurait été de contacter les autres destinataires des courriels que nous étions en train de publier et de leur demander : ‘Avez‑vous reçu ce mail ?’ Et je sais, pour avoir parlé aux destinataires, qu’aucun d’entre eux n’a reçu de question ou d’appel téléphonique de Facebook. »

En août, Mark Zuckerberg a révélé que la décision de Meta de limiter la diffusion de l’article était en grande partie fondée sur les avertissements que Facebook avait reçus du FBI concernant une possible « afflux » à venir « de propagande russe » destinée à biaiser les élections.

Selon le témoignage récent de Yoel Roth, ancien responsable du Département Confiance et Sécurité de Twitter, Twitter a également reçu ces avertissements concernant une « opération de piratage et de divulgation » impliquant Hunter Biden.

« De toute évidence, ce contre quoi le FBI avait mis en garde Twitter et Facebook était tellement similaire à notre histoire qu’ils l’ont censurée quelques heures après sa publication », explique Miranda Devine.

Même si les Twitter Files n’ont pas révélé les modalités de ces avertissements, ils permettent de comprendre la confusion de certains employés quant à la décision de censurer l’article en vertu de la politique de Twitter sur les « documents piratés ».

« J’ai du mal à comprendre les raisons politiques qui justifient que ce lien soit considéré comme dangereux », écrivait Trenton Kennedy, responsable de la communication, dans un échange. « Je pense que la meilleure explication possible serait de savoir si cette histoire est le résultat de documents piratés. Nous serons confrontés à des questions difficiles à ce sujet si nous n’avons pas un argument solide pour marquer ce lien comme dangereux. »

Si le fait d’être privé de son compte Twitter pendant deux semaines a certainement été difficile pour le New York Post, Miranda Devine fait remarquer qu’il était particulièrement choquant et décourageant pour le personnel de voir les médias et d’anciens responsables du renseignement adopter la thèse de la « désinformation russe ».

La Maison Blanche a récemment qualifié les Twitter Files de « distraction ».

Miranda Devine note également que les lanceurs d’alerte du FBI s’étaient manifestés pour dénoncer des efforts pour étouffer l’affaire allant bien au‑delà des médias sociaux, au sein même du FBI.

« The Mac Shop » à Wilmington, Delhi, le 21 octobre 2020. (Angela Weiss/AFP via Getty Images)

Lorsque les agents du FBI ont récupéré l’ordinateur portable auprès de John Paul Mac Isaac, le réparateur chez qui l’ordinateur avait été abandonné, ajoute Miranda Devine, et l’ont ensuite interrogé, ils l’ont menacé à demi‑mot.

« Un d’eux s’est retourné pour lui dire : ‘D’après notre expérience, il n’arrive rien aux personnes qui se taisent.’ Il ne savait pas trop s’il s’agissait d’un avertissement, mais il s’est senti mal à l’aise. »

Admettant qu’elle avait d’abord considéré les inquiétudes de Mac Isaac comme de la paranoïa, elle poursuit : « Maintenant, je suis plus encline à croire l’instinct de John Paul Mac Isaac, à savoir qu’on lui a conseillé de se taire. »

Le pouvoir de la propagande

Si la dissimulation du contenu de l’ordinateur portable est en soi une histoire importante, Miranda Devine souligne qu’il faut prendre conscience de la situation dans son ensemble.

« Vous ne pouvez pas perdre de vue le fait que cette Histoire concerne Joe Biden. Et c’est pourquoi la dissimulation a été si concertée. »

Alors qu’une grande partie de l’attention entourant le contenu de l’ordinateur portable se focalisait sur Hunter Biden et son mode de vie décadent, Miranda Devine rappelle que son rôle était juste d’être le « collecteur de fonds » de son père.

« Il ne s’agit pas de Hunter Biden ‑ il s’agit bien de Joe Biden. Et il s’agit d’une opération de trafic d’influence qu’il a mise en place très tôt avec son frère, Jim Biden, dès ses premiers jours dans le Delaware. »

L’ordinateur portable de Hunter Biden, ajoute‑t‑elle, constitue une preuve essentielle attestant que ces manœuvres se sont poursuivies lorsque Joe Biden était vice‑président.

« Joe Biden a déclaré au peuple américain, pendant la campagne et depuis, qu’il ne savait rien des transactions de son fils Hunter à l’étranger, mais il existe de nombreuses preuves sur l’ordinateur portable qui montrent que Joe Biden a rencontré de multiples, vous savez, au moins une dizaine de partenaires de Hunter Biden à l’étranger, en Chine, au Kazakhstan, en Russie, en Ukraine. »

Cependant, même sans les éléments contenus dans cet ordinateur portable, les signes de trafic d’influence étaient visibles par tous.

« En Chine notamment, les Chinois ont compris ce qui se passait lorsque Joe Biden, en tant que vice‑président, s’est rendu à Pékin à bord d’Air Force Two avec son fils, Hunter Biden, à ses côtés », a‑t‑elle déclaré. « C’était la puissance américaine, venue faire des affaires privées ».

Soulignant que les relations de la famille Biden avec la Chine sont particulièrement troublantes, Miranda Devine estime qu’elles constituent un exemple de la façon dont la Chine « pose ses jalons pour s’infiltrer dans les plus hautes sphères du pouvoir américain ».

Selon Miranda Devine, « l’histoire d’amour » de Joe Biden avec la Chine remonte à son voyage dans le pays en 1979, alors qu’il était jeune sénateur. Depuis lors, Biden a toujours promu les objectifs du Parti communiste chinois aux États‑Unis.

« Et c’est, je pense, une grande tragédie pour les États‑Unis qu’un homme comme Joe Biden… ait été ciblé si tôt par le Parti communiste chinois, et ait été un outil si utile pour eux tout au long de sa carrière. »

Epoch Times a contacté la Maison Blanche pour une demande de commentaires.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.