«Ils ont verrouillé ma maison de l’extérieur»: des habitants de la ville de Harbin en Chine touchée par le virus révèlent les épreuves qu’ils ont endurées lors de la seconde vague de l’épidémie

Par Nicole Hao
25 avril 2020 15:42 Mis à jour: 25 avril 2020 16:38

Dans la ville de Harbin, au nord de la Chine, où une deuxième vague de l’épidémie du virus du PCC* s’est produite, une famille a expliqué comment six de ses membres ont été infectés après avoir assisté à un grand dîner familial au début du mois d’avril.

En mars, les autorités de la ville avaient levé les mesures de confinement et autorisé les rassemblements sociaux. À l’époque, Harbin, comme la plupart des villes chinoises, s’est déclarée exempte de tout nouveau cas de virus.

Mais lorsque des foyers de maladies ont commencé à apparaître, les autorités ont annoncé une fois de plus la mise en place d’un dispositif de confinement.

Des habitants ont déclaré au journal Epoch Times que la ville avait mis de nombreuses personnes en quarantaine chez elles, sans leur permettre de sortir. Pourtant, ils n’ont pas été en contact avec les patients diagnostiqués et ne présentaient aucun symptômes.

CORONAVIRUS : CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR

Un dîner en famille

Un natif de Harbin et six de ses proches infectés ont raconté à l’édition chinoise du journal Epoch Times comment le virus s’est propagé dans la famille. Epoch Times a choisi d’utiliser des pseudonymes pour protéger leur identité.

Lin Jun est originaire de Harbin mais a travaillé et vécu dans le sud de la Chine. Sa famille vit toujours à Harbin, dans la province de Heilongjiang, mais sa mère Wang Hong a séjourné chez lui de janvier au 9 avril.

(Epoch Times)

Ce jour-là, « ma grand-mère est sortie de l’hôpital en raison de ses problèmes de santé sans rapport avec le virus, alors ma mère est retournée s’occuper d’elle à la maison », a déclaré Lin Jun.

En Chine, les familles organisent traditionnellement un grand dîner lorsqu’un membre revient après un long voyage. Ainsi, le soir du 9 avril, les grands-parents de Lin Jun ont organisé une grande fête à la maison avec 11 des membres de la famille.

Dans la mesure où le gouvernement n’a pas annoncé de nouvelles infections à Harbin avant le 10 avril, la famille de Lin Jun n’avait pas conscience des risques qu’elle prenait en s’exposant au virus. Ils pensaient pouvoir se réunir à nouveau en toute sécurité.

Le 11 avril, la Municipalité de Harbin a révélé une nouvelle infection dans la ville, un patient de l’hôpital où se trouvait la grand-mère de Lin Jun.

Comme les 11 membres de la famille étaient en contact étroit, ils ont tous dû être soumis au test de dépistage du virus. Ils sont allés à l’hôpital, mais formant trois groupes distincts.

« Le fils de mon oncle est entré à l’hôpital après avoir été testé positif au premier test d’acide nucléique. Mon oncle et mon grand-père ont été diagnostiqués positifs lors du second test », a déclaré Lin Jun. « Ma tante a été la dernière à entrer à l’hôpital. Elle n’a pas pu passer le test d’acide nucléique faute de kits de diagnostic à l’hôpital. Mais les résultats du scanner, tout comme ses symptômes, ont montré qu’elle était infectée ». La tante de Lin Jun avait une opacité pulmonaire en verre dépoli, révélant une inflammation – un symptôme courant du covid-19.

La mère et la grand-mère de Lin Jun ont également été testées positives et ont été envoyées à l’hôpital. Elles sont toutes deux dans un état critique au service de soins intensifs.

Les membres de la famille de Lin Jun ne correspondent pas aux descriptions des cas d’infection annoncés par la municipalité de Harbin, il est probable que leurs cas n’aient pas été comptabilisés dans le bilan officiel.

Quarantaine forcée

Le 17 avril, les autorités de la province du Heilongjiang ont puni 18 fonctionnaires de Harbin pour avoir mal géré l’épidémie. Depuis lors, la municipalité a pris des mesures rigoureuses pour empêcher le virus de se propager.

Un membre du personnel (c) vérifie la température corporelle d’une femme avant qu’elle n’entre dans une communauté de la ville frontalière de Suifenhe, dans la province du Heilongjiang, dans le nord-est de la Chine, le 22 avril 2020. (STR/AFP/Getty Images)

Cependant, les habitants se sont plaints du caractère inhumain des règles imposées par la quarantaine.

La femme de M. Xiao fait partie du personnel de cuisine de l’hôpital populaire du district de Harbin Daoli. Il y a environ sept jours, M. Xiao a été isolé dans un centre de mise en quarantaine pendant 24 heures par mesure de précaution. Il a ensuite été libéré de la quarantaine après avoir été testé négatif.

Entre-temps, sa femme a été mise en quarantaine à l’hôpital et n’est plus autorisée à rentrer chez elle.

Mais comme sa femme travaille à l’hôpital, il a également été mis en quarantaine. « Ils ont fermé ma maison de l’extérieur […] Je suis enfermé à l’intérieur de la maison », a déclaré M. Xiao à l’édition chinoise du journal Epoch Times le 23 avril.

M. Xiao s’est plaint qu’à Harbin, on commençait à se sentir comme à Wuhan, la ville où le virus est apparu pour la première fois, en février.

« Les hauts fonctionnaires font pression sur leurs subalternes pour renforcer la prévention du virus, puis les subalternes font pression sur les citoyens ordinaires […] Cela crée la panique », a déclaré M. Xiao. « Les gens ordinaires n’ont pas le droit de parler, ni de choisir où ils doivent aller pour être mis en quarantaine. »

M. Ning est responsable des achats pour la cuisine de l’hôpital du district de Daoli. Il se rend habituellement au marché de gros local au petit matin pour acheter les légumes, puis les dépose à l’hôpital avant 7 heures. Les employés de la cuisine commencent à travailler à l’hôpital à 8 heures.

Mais les autorités l’ont enfermé de force dans sa maison.

« Ils ont fermé ma porte de l’extérieur il y a quatre jours. Je n’ai même pas été en contact avec quelqu’un de l’hôpital », a déclaré M. Ning.

Un conducteur scanne son code QR pour enregistrer des informations avant d’entrer dans un quartier pendant une chute de neige dans la ville frontalière de Suifenhe, au nord-est de la province de Heilongjiang, en Chine, le 22 avril 2020. (STR/AFP via Getty Images)

Mme Su a raconté au journal Epoch Times que son mari s’était rendu à l’hôpital pour recevoir un traitement destiné à sa maladie du sang le 16 avril, et qu’il a été mis en quarantaine à l’hôpital. Même si Mme Su ne s’est pas rendue à l’hôpital, elle a été enfermée de force chez elle par les autorités municipales le 19 avril.

Pendant ce temps, un habitant de Harbin a demandé de l’aide sur les médias sociaux chinois, en se plaignant de ne pas pouvoir retourner chez lui.

Il raconte dans une vidéo qu’il a quitté son appartement pour aller faire des courses. Lorsqu’il est rentré dans son complexe résidentiel, le gardien lui a demandé de présenter un laissez-passer spécial l’autorisant à entrer.

Cet internaute n’est pas le seul. Les vidéos diffusées sur les médias sociaux montrent d’autres habitants de Harbin qui attendent aux postes de contrôle pour rentrer chez eux également.

* Epoch Times qualifie le nouveau coronavirus, à l’origine de la maladie covid-19, de « virus du PCC », parce que la dissimulation et la gestion déplorable du Parti communiste chinois ont permis au virus de se propager dans toute la Chine avant d’être transmis dans le monde entier.

Le saviez-vous ?

Epoch Times est le premier et le seul média qui expose la vraie nature, l’impact et le but ultime du communisme. Nous expliquons les dommages qu’il a causés sur nos fondements moraux et sur les traditions orientales et occidentales. Nous analysons également les conséquences du socialisme et son impact sur la stabilité économique et politique des pays.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.