Imposer des pouvoirs d’urgence climatique aux pays occidentaux ouvrira la voie au modèle social chinois

La classe dirigeante veut imposer des pouvoirs d'urgence pour faire face au changement climatique, mais son objectif est de contrôler tous les aspects de la vie des gens.

Par Ella Kietlinska & Joshua Philipp
10 novembre 2023 00:10 Mis à jour: 10 novembre 2023 00:11

La classe dirigeante veut imposer des mesures d’urgence de type Covid pour, cette fois-ci, faire face au « changement climatique ». En réalité, son objectif est le contrôle de tous les aspects de la vie de la société, a expliqué Marc Morano, éditeur au site Climate Depot.

« Leur objectif a toujours été de nous faire évoluer vers quelque chose de proche du modèle chinois », a indiqué M. Morano lors d’une interview accordée à l’émission « Crossroads » d’EpochTV.

La classe dirigeante s’est réjouie de la déclaration d’urgence face au Covid-19 car elle a permis d’empêcher les citoyens de prendre les décisions importantes concernant leur propre vie, le tout sans même « une once de démocratie », a poursuivi M. Morano.

Le Covid-19, et en particulier les confinements instaurés par le Covid, « ont amené l’Occident, autrefois libre, à imiter le régime à parti unique chinois », a souligné M. Morano, auteur du livre « The Great Reset : Global Elites and the Permanent Lockdown » (Le Grand Reset : les Elites Mondiales et le Lockdown Permanent).

D’une façon similaire, une déclaration d’urgence climatique permettra de donner à l’establishment des pouvoirs d’urgence généralisés, qui lui permettront de contrôler la société du pays tout comme le Parti communiste chinois (PCC) contrôle le peuple chinois, selon lui.

« Au plus profond de notre psyché politique et chez nos dirigeants, l’idée qu’ils devraient exercer une domination plus puissante s’est imposée », a-t-il ajouté. « Ils adorent les crises, qu’il s’agisse du terrorisme, de la guerre, des virus, du climat – ils ne laisseront rien passer ».

Pouvoirs d’urgence

John Kerry, l’envoyé spécial du président Biden pour le climat, a établi un parallèle entre le Covid-19 et le changement climatique, a affirmé M. Morano.

En avril 2020, M. Kerry a déclaré dans son article d’opinion pour le Boston Globe : « On pourrait tout aussi bien remplacer les mots « changement climatique » par « Covid-19 » ; c’est vraiment l’histoire de deux pandémies différées, niées et déformées.

Jamie Margolin, une militante de la cause climatique et fondatrice de l’organisation Zero Hour, a écrit pour Teen Vogue : « Le monde a été capable de se mobiliser et de se fermer en un clin d’œil pour répondre correctement au coronavirus, ce qui prouve que les dirigeants politiques ont réellement la capacité de provoquer des changements rapides s’ils le veulent ».

« La réponse mondiale au Covid-19 a prouvé qu’un changement rapide et une perturbation des activités courantes étaient possibles » afin d’opérer une « transformation pour mettre un terme au changement climatique », a déclaré Jamie Margolin.

Klaus Schwab, fondateur et président exécutif du Forum économique mondial, a écrit en juin 2020 : « La pandémie représente une fenêtre d’opportunité rare mais étroite pour réfléchir, réimaginer et réinitialiser notre monde. »

« L’un des aspects positifs de la pandémie est qu’elle a montré à quelle vitesse nous pouvons modifier radicalement nos modes de vie. Presque instantanément, la crise a contraint les entreprises et les particuliers à abandonner des pratiques longtemps considérées comme essentielles, qu’il s’agisse de prendre souvent l’avion ou de travailler dans un bureau », a souligné M. Schwab.

L’establishment fait l’éloge du modèle chinois

M. Morano a cité plusieurs commentaires et déclarations de représentants du gouvernement, de chefs d’entreprise, de journalistes, d’universitaires et d’activistes faisant l’éloge du modèle chinois caractérisé par un régime autoritaire à parti unique depuis de nombreuses années.

C’est « documenté – les grandes figures le disent toutes haut et fort », a poursuivi M. Morano.

Justin Trudeau a reconnu en 2013, deux ans avant son entrée en fonction comme Premier ministre canadien, qu’il admirait la dictature chinoise.

M. Trudeau, alors chef du Parti libéral, a déclaré lors d’une collecte de fonds, selon un rapport de la CBC : « J’éprouve une certaine admiration pour la Chine. Parce que leur dictature leur permet de redresser leur économie en un clin d’œil ».

La secrétaire américaine à l’Énergie, Jennifer Granholm, le 5 mai 2022. (Nicholas Kamm/AFP via Getty Images)

La secrétaire américaine à l’énergie, Jennifer Granholm, a salué les efforts du régime chinois pour lutter contre le changement climatique lors de la conférence annuelle SXSW en mars.

La Chine s’est montrée très « sensible » au changement climatique et « a beaucoup investi dans ses solutions pour atteindre ses objectifs », a souligné Mme Granholm lors d’une interview au SXSW Studio.

« Nous espérons donc que nous pourrons tous tirer des enseignements de ce que fait la Chine », a ajouté Mme Granholm. « Les sommes qu’ils investissent dans les énergies propres sont réellement encourageantes. »

Pourtaant, selon un rapport de l’Administration américaine, en 2021, environ 55% de la consommation totale d’énergie en Chine provenait du charbon et 19% du pétrole et d’autres liquides.

La même année, aux États-Unis, seuls 11% de l’énergie produite provient du charbon, 37% provient du pétrole et d’autres liquides, 32% à partir du gaz naturel et 21% du nucléaire, des énergies renouvelables et d’autres sources, indique le rapport.

Au cours des années précédentes, « la Chine a diversifié ses approvisionnements en énergie et a remplacé une partie du pétrole et du charbon par des combustibles plus propres », comme le gaz naturel, indique le rapport. En 2021, le gaz naturel représentait 9% de la consommation totale d’énergie en Chine, tandis que les énergies renouvelables, le nucléaire et d’autres sources représentaient 17%, selon le rapport.

La Chine a pourtant accéléré la construction de nouvelles centrales au charbon en 2022, selon un rapport publié en février par le Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur (CREA) et le Global Energy Monitor.

« Au total, 106 GW [gigawatts] de nouveaux projets de centrales au charbon ont été autorisés, soit l’équivalent de deux grandes centrales au charbon par semaine. La capacité autorisée a plus que quadruplé par rapport aux 23 GW de 2021 », indique le rapport du CREA.

Les autorités chinoises tentent de justifier l’expansion de la production d’électricité à partir du charbon en disant que celle-ci « soutient » l’intégration des énergies renouvelables, que la Chine a également intensifiée, selon le rapport du CREA. Mais cette justification ne tient pas, les nouvelles centrales au charbon étant surtout destinées à répondre aux besoins fondamentaux des consommateurs, explique le rapport.

De même, Tim Cook, PDG d’Apple, a indiqué à Forbes en 2017 que ce que le gouvernement chinois faisait pour l’environnement « s’alignait complètement sur les valeurs d’Apple ».

« Ils sont très déterminés à faire les bons choix pour éviter le changement climatique », a expliqué M. Cook.

Lors d’une interview accordée en novembre 2022 à CGTN, une chaîne de télévision publique chinoise, M. Schwab a déclaré que la Chine était « un modèle pour de nombreux pays » et a exprimé son respect pour les réalisations chinoises au cours des 40 dernières années.

Bien que chaque pays doive décider « lui-même du système qu’il souhaite adapter », M. Schwab a déclaré que « le modèle chinois est certainement un modèle très attrayant pour un grand nombre de pays ».

En 2009, Thomas Friedman, chroniqueur d’opinion au New York Times, a lui aussi fait l’éloge du régime à parti unique chinois, qualifiant ses dirigeants non élus d’« éclairés ».

Effort coordonné

Les Nations unies, le Forum économique mondial, les gouvernements, les grandes entreprises et les milliardaires bailleurs de fonds soutiennent tous le même programme de lutte contre le changement climatique, a souligné M. Morano.

Ils participent tous aux sommets annuels des Nations unies sur le climat afin de coordonner leur réponse au changement climatique afin d’être « sur la même longueur d’onde », a ajouté M. Morano, qui a également participé à ces conférences.

Joe Biden lors du sommet de la COP27 à Charm el-Cheikh, en Égypte, le 11 novembre 2022. (Saul Loeb/AFP via Getty Images)

Les pays qui ont adhéré à la convention des Nations unies sur le changement climatique se réunissent chaque année depuis le milieu des années 1990 lors de conférences, également appelées COP (Conference of the Parties), pour « mesurer les progrès et négocier des réponses multilatérales au changement climatique », selon le site web des Nations unies.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré en 2018 que « le changement climatique est le plus grand défi du XXIe siècle, menaçant la santé et le développement », selon le site web de l’organisation.

« Plus nous tardons à agir, plus les risques pour la santé et la vie humaine augmentent », a poursuivi l’OMS.

Dans un article publié en mars 2020, Andrew Harmer, de l’université Queen Mary de Londres, et d’autres scientifiques européens soutiennent que l’OMS devrait traiter le changement climatique « de la même manière que les menaces mondiales causées par des maladies spécifiques ».

En 2021, une Canadienne a été diagnostiquée par son médecin comme souffrant du « changement climatique », et il s’agissait probablement du premier diagnostic de ce type, a rapporté CTV News, un radiodiffuseur canadien.

En 2020, des scientifiques australiens ont publié un article dans The Lancet affirmant que la mortalité imputable à la chaleur est largement sous-estimée en Australie. « Les facteurs externes non biomédicaux sont souvent omis sur les certificats de décès », indique l’article.

Les scientifiques ont appelé à la modernisation de la certification des décès pour tenir compte des « facteurs externes contribuant au décès », tels que les vagues de chaleur et d’autres événements environnementaux.

Quant à l’Université de Harvard, elle estime que le changement climatique peut créer des conditions favorables à la propagation des maladies infectieuses et augmenter le risque de pandémie.

Selon M. Morano, il existe « une collusion d’intérêts entre tous ces groupes internationaux, le Forum économique mondial, les Nations unies et l’Organisation mondiale de la santé ».

L’OMS travaille à la mise en place d’un traité sur les pandémies et d’amendements au Règlement sanitaire international, proposés par l’administration Biden en 2022. Ces mesures juridiques donneront au directeur de l’OMS le pouvoir unilatéral de déclarer une urgence de santé publique dans n’importe quel pays en fonction des preuves qu’il aura choisies.

Une telle situation d’urgence sanitaire pourrait également être imposée en raison du changement climatique et pourrait inclure des confinements instantanés à l’échelle mondiale ainsi que d’autres restrictions, a affirmé M. Morano.

Nombre de ces personnes, qui prônent la mise en place de pouvoirs d’urgence ainqi qu’un contrôle étroit de la société, croient vraiment que les gens sont des « masses ignorantes » et que chaque aspect de leur vie doit être réglementé et guidé par des experts ; sinon, les masses « créeront l’inégalité, le racisme, la destruction de l’environnement et une crise climatique », a expliqué M. Morano.

La classe dirigeante pense « sauver le monde », a déclaré M. Morano. « Ils ne considèrent peut-être pas la crise climatique comme réelle, mais ils y voient simplement une société plus ordonnée. »

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