Inde : croissance médiocre due à la démonétisation

31 août 2017 12:46 Mis à jour: 31 août 2017 16:39

La croissance de l’Inde a ralenti sur le trimestre avril-juin, à +5,7%, encore meurtrie par la démonétisation radicale de l’année dernière, un revers pour le gouvernement Modi.

Ce freinage constitue une mauvaise nouvelle pour le pouvoir nationaliste hindou qui était arrivé aux commandes du pays avec la promesse de renouer avec une croissance forte, vitale pour créer des emplois au million de jeunes qui entrent chaque mois sur le marché du travail.

Selon des estimations officielles publiées jeudi, le PIB de ce géant démographique de 1,25 milliard d’habitants n’a crû que de 5,7% sur un an au cours des trois premiers mois de l’exercice budgétaire 2017-2018 (1er avril 2017-31 mars 2018), contre 7,1% sur la même période de l’exercice précédent.

La nation d’Asie du Sud avait déjà déçu sur l’année fiscale précédente, avec une croissance tombée à 6,1% en glissement annuel au quatrième trimestre, et devrait connaître une expansion ralentie cette année encore.

L’économie indienne est toujours en convalescence de la démonétisation choc de novembre 2016. Du jour au lendemain, le gouvernement nationaliste hindou avait décrété que les billets de 500 et 1.000 roupies (6,6 et 13,2 euros) n’avaient plus de valeur légale.

Cette annonce surprise avait déclenché une ruée sur les banques, qui s’étaient trouvées à sec, et avait entraîné un ralentissement de la consommation des ménages dû à la pénurie de cash.

La banque centrale indienne a annoncé cette semaine que 99% de l’argent en circulation au moment de la démonétisation avait été récupéré.

Un chiffre interprété par la presse indienne comme une sérieuse réfutation des arguments du gouvernement: ce dernier avait soutenu que les détenteurs d’argent noir ne seraient jamais capables de déposer leurs billets inutilisables à la banque.

Les autorités maintiennent obstinément que la démonétisation a été un succès. Cette décision a permis d’élargir leur base fiscale, en faisant rentrer dans le système bancaire toute une partie de l’énorme secteur informel, avancent-elles maintenant.

« Le bénéfice valait-il toute cette douleur ? », s’interrogeait le quotidien The Indian Express jeudi matin.

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