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Irlande du Nord : « Moment de vérité » après trois ans de paralysie politique

janvier 10, 2020 14:36, Last Updated: janvier 10, 2020 15:05
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Après trois ans de paralysie politique en Irlande du Nord, les progrès dans les négociations font espérer vendredi un accord entre unionistes et républicains pour gouverner cette province britannique en première ligne du Brexit.

Le gouvernement britannique a publié jeudi soir un projet d’accord. Les deux principaux partis nord-irlandais, les unionistes du DUP et les républicains du Sinn Fein, ont jusqu’à lundi pour s’entendre. Faute de quoi Londres devra mécaniquement convoquer des élections locales, à un moment sensible alors que le Royaume-Uni doit sortir de l’Union européenne dans trois semaines.

Ces deux partis doivent se partager la gouvernance de la province britannique, en vertu de l’accord de paix du Vendredi Saint de 1998, qui a mis un terme aux « Troubles » entre républicains (majoritairement catholiques) et unionistes (surtout protestants), violences qui ont fait près de 3.500 morts en 30 ans.

Un scandale politico-financier avait fait tomber la précédente coalition gouvernementale en janvier 2017 et plusieurs séries de négociations depuis n’ont pas permis de lever le blocage. Les discussions ont repris mi-décembre.

Eviter le retour d’une frontière physique avec la République d’Irlande

L’enjeu est d’autant plus crucial que l’assemblée locale, actuellement paralysée, est censée avoir son mot à dire dans les dispositions douanières controversées visant à éviter le retour d’une frontière physique avec la République d’Irlande après le Brexit.

« C’est un moment de vérité pour l’accord de Belfast », a souligné dans un communiqué le ministre chargé de l’Irlande du Nord Julian Smith, appelant les parties à se réunir et former un gouvernement « dans l’intérêt de l’Irlande du Nord ».

Les principaux partis devront approuver l’accord

Il a écrit au président de l’Assemblée de Stormont, à Belfast, pour qu’elle se réunisse vendredi. Mais selon un porte-parole de l’Assemblée, ce ne sera chose faite que si les principaux partis sont disposés à approuver l’accord.

La cheffe du DUP Arlene Foster a adopté une posture favorable: « Nous pensons qu’il y a une base sur laquelle l’Assemblée et l’exécutif peuvent être rétablis d’une manière juste et équilibrée ».

De son côté, la cheffe du Sinn Fein Mary-Lou McDonald a assuré que son parti examinait le texte « avec attention ».

Le projet d’accord prévoit notamment des mesures pour favoriser la langue irlandaise ou accélérer le fonctionnement de la justice. Le gouvernement britannique a promis des investissements pour les services publics de la région, la plus défavorisée économiquement du Royaume-Uni, conditionnés au rétablissement des institutions locales.

Les chiffres ne seront communiqués qu’une fois l’accord conclu, selon un porte-parole de Downing street

« Il n’est pas nécessaire, et l’opinion publique n’a plus la patience, de poursuivre le processus et les discussions », a averti le ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Coveney.

 Une nouvelle Assemblée et un gouvernement en ordre de marche

Il a publié conjointement avec Londres le projet d’accord, reflétant ainsi le rôle de « co-garant » de la République d’Irlande et du Royaume-Uni dans les accords de paix. Et il a appelé les deux parties « à s’engager collectivement à faire en sorte que la politique profite à la population ».

Selon le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, « il y a une réelle chance qu’aujourd’hui, ou d’ici à lundi, nous puissions avoir de nouveau une Assemblée et un gouvernement en ordre de marche ».

Le bras de fer actuel intervient dans un paysage politique en mouvement sous l’effet du Brexit, contre lequel ont voté la majorité de la province britannique frontalière de la République d’Irlande, membre de l’UE.

Aux législatives britanniques de décembre, la province a élu pour la toute première fois à Westminster plus de députés républicains (9, dont 7 pour le Sinn Fein et 2 pour les sociaux-démocrates du SDLP), partisans d’une réunification avec l’Irlande, que d’unionistes du DUP, favorables à un maintien dans la Couronne britannique.

 

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