Plus jeune, lorsqu’elle faisait ses études, la jeune vétérinaire de 29 ans avait pourtant remis en question la corrida. Caroline Fano a néanmoins changé d’avis et, renforcée par une profonde réflexion, a décidé de revenir dans le domaine familial pour y reprendre l’élevage de taureaux de combat. Elle a réalisé un clip pour évoquer sa passion, menacée de disparaître.
Face à la proposition de loi pour abolir la corrida, qui doit être débattue à l’Assemblée nationale le 24 novembre prochain, Caroline Fano a décidé d’agir. Dans un clip réalisé par des associations de défense de la corrida et publié ce mardi 15 novembre, la jeune vétérinaire explique pourquoi elle souhaite que cette tradition perdure, après avoir tout « déconstruit » à un moment donné de sa vie.
Un appel lancé aux députés : « On ne fait rien de mal »
Le projet de Caroline Fano est de revenir du côté de Miramas (Bouches-du-Rhône), afin de reprendre l’élevage familial de taureaux de combat. C’est grâce à un appel aux dons ayant permis de recueillir environ 20.000€, que cette vidéo, intitulée Corrida, une minorité menacée, a pu être réalisée. Le clip a été mis en ligne par l’Union de la jeunesse taurine de France, en collaboration avec l’Union des jeunes de Provence et du Languedoc pour la défense des traditions et le collectif Touche pas à mes passions.
« Je ne veux pas disparaître », lance la jeune femme dans la vidéo. « La fin de la corrida, c’est la fin d’une race, c’est la fin d’un écosystème, c’est la fin d’un des entretiens de paysages et de territoires les plus écologiques qui existent », poursuit-elle, pointant ces gens « totalement déconnectés » qui ne connaissent pas ce milieu et tentent de l’anéantir.
Empêcher la tauromachie d’exister « c’est complètement effacer des générations et des générations de traditions », ajoute-t-elle. « J’aimerais que nos députés transmettent en haut lieu qu’ici on ne fait rien de mal et qu’on a le droit d’exister », demande l’éleveuse.
La seule mort qui respecte la « nature profonde » de l’animal
« Tous les animaux d’élevage n’ont pas la même vie, pourquoi est-ce qu’on veut leur assurer la même mort ? », s’interroge Caroline Fano. « On accepte d’élever des animaux mais on a honte de les tuer. Et nous, c’est exactement l’inverse qu’on vient proposer ; c’est laisser un animal vivre une vie magnifique en liberté pendant cinq ans, et se réunir pour célébrer sa mort et ne pas la cacher », explique-t-elle. « On est profondément convaincus que c’est la seule mort qui est assez honorable pour nos animaux, c’est la seule mort […] qui respecte leur nature profonde », déclare-t-elle.
Une proposition de loi en faveur de l’abolition de la corrida, portée par le député France insoumise Aymeric Caron, a été rejetée en commission des lois ce mercredi 16 novembre. L’examen de ce texte sera néanmoins soumis au vote le 24 novembre prochain dans l’hémicycle, et les députés devront alors se positionner pour ou contre l’abolition de cette pratique. Aymeric Caron, lui, ne considère en rien la corrida comme une « tradition ».
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