« Je veux déménager»: une femme enceinte, harcelée par sept hommes à Lyon

Par Emmanuelle Bourdy
1 novembre 2022 13:26 Mis à jour: 1 novembre 2022 13:26

Dans le quartier de la Guillotière à Lyon, Mélanie, une jeune femme enceinte, se sent de moins en moins en sécurité. Surtout depuis que sept individus s’en sont pris à elle, alors qu’elle rentrait de courses.

Les faits se sont déroulés en bas de l’immeuble de cette Lyonnaise de 29 ans, ce mardi 25 octobre. Il était 17 h 15 quand elle a été violemment prise à partie par sept hommes fortement alcoolisés, rapporte Actu.fr.

« Ils n’étaient pas dans un état normal. J’ai eu peur »

Lorsque ces hommes ont commencé à faire des remarques désobligeantes à cette jeune enseignante, notamment sur sa tenue vestimentaire, elle ne s’est pas laissée faire. Et la situation s’est rapidement envenimée. « Fermez votre gu*** ! » leur a-t-elle lancé, énervée, provoquant un déferlement d’insultes extrêmement virulentes de leur part.

La victime souligne que ces hommes, au demeurant alcoolisés, « sont souvent des clients du bar et du coiffeur qui traînent en bas de [son] immeuble ». Après leur avoir dit qu’ils avaient « un comportement animal », ces individus l’ont insultée de « raciste ». « Ils n’étaient pas dans un état normal. J’ai eu peur », se souvient la jeune femme enceinte. Lors de cette altercation, l’un d’eux a même failli la frapper. Heureusement, d’autres l’ont retenu. Il avait les yeux jaunes « imbibés d’alcool », détaille-t-elle.

« J’ai l’impression que le flic me prend pour une grosse hystérique »

Ce n’est pas la première fois que Mélanie est confrontée à ce genre de situations. En cinq ans, elle a alerté la police à plusieurs reprises, le quartier de La Guillotière étant particulièrement sensible. Ce mardi, elle a de nouveau appelé les forces de l’ordre, en pleurs. Elle explique avoir demandé à l’agent au bout du fil « d’envoyer quelqu’un », mais il n’a envoyé personne. « Il me dit de me calmer, de rentrer chez moi et d’aller porter plainte. J’ai l’impression que le flic me prend pour une grosse hystérique. Je lui dis que le problème ce n’est pas moi… » raconte-t-elle à nos confrères.

« Il ne faut pas se mettre dans des états pareils », lui aurait signifié le fonctionnaire. « Après ça, je me suis dit que c’était moi le problème, que je faisais tout un pataquès de rien… J’ai pensé à ça toute la nuit », poursuit-elle. Une semaine plus tôt, l’enseignante s’était fait suivre dans la rue, mais par chance, elle était accompagnée de son chien. Une autre fois, toujours en bas de chez elle, on lui a craché dessus.

« J’aime mon appartement mais le cadre se dégrade trop »

De son côté, l’agent de police déclare à Actu.fr s’être assuré que la requérante « ne courait plus de danger immédiat ». Pour la Direction département de la sécurité (DDSP) du Rhône, ce policier « a fait preuve de beaucoup d’empathie à l’endroit de la victime, en échangeant téléphoniquement avec elle pendant treize minutes ». La DDSP précise encore qu’il a « maintenu un contact téléphonique jusqu’à ce qu’elle accède à son domicile, tout en essayant de la rassurer et de la calmer ». Ensuite, il l’a invitée « à déposer rapidement une plainte afin que cette affaire soit traitée sur le fond ».

Désormais, la future mère de famille n’ose plus sortir seule de chez elle le soir. « J’avais peur de les recroiser », confie-t-elle. « Depuis le déconfinement, c’est de pire en pire. Avec mes amies, on a l’impression que Lyon, c’est devenu Marseille. En plus, on ne peut pas compter sur la police », se désole-t-elle.

Elle assure vouloir déménager, passablement excédée par cet environnement malsain. Elle et son conjoint ont déjà commencé les recherches. « J’aime mon appartement mais le cadre se dégrade trop », conclut-elle. La jeune femme a par ailleurs déjà posé deux mains courantes.

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