Jour de l’indépendance des États-Unis, Republican Overseas lance la Worldwide Freedom Initiative: un appel à l’union des droites de tous les pays

Par Etienne Fauchaire
6 juillet 2023 06:27 Mis à jour: 6 juillet 2023 12:42

Ce mardi 4 juillet, les États-Unis célébraient le 247e anniversaire de leur indépendance face à la couronne britannique. C’est en ce jour de grande fête patriotique que Randy Yaloz, président des Republicans Overseas France, une organisation représentant le Parti républicain dans l’Hexagone, a inauguré le lancement de la Worldwide Freedom Initiative (Initiative mondiale pour la Liberté). Ambitieux et innovant, ce projet vise le rassemblement des leaders de la droite en Occident et dans le reste du monde autour de partenariats basés sur des intérêts nationaux partagés. Chantier prioritaire : la lutte contre l’expansion de l’idéologie woke. Récit.

L’optimisme, marqueur du rêve américain

Dans l’élégant salon François Collet, abrité par la mairie du 6e arrondissement de Paris, l’évènement s’ouvre en musique avec l’hymne national américain, joué au violon par la virtuose Camilla Radford-Furman devant un parterre d’invités composés de politiques, d’ambassadeurs et de journalistes.

Après quelques mots chaleureux à l’adresse de son auditoire, Randy Yaloz introduit les objectifs établis par cette Worldwide Freedom Initiative (WFI), avant d’embrayer sur les défis culturel, idéologique, psychologique posés aux sociétés du monde par le mouvement woke. Contre ce « projet politique de subversion de la civilisation », le discours, ponctué de références à Alain Finkielkraut, Eric Zemmour, ou encore Platon, se veut optimiste et constructif. Une tonalité se voulant propre à l’état d’esprit américain, forgé par ses idéaux et « l’American Dream ». Réaffirmer nos traditions, réconcilier la jeunesse avec le principe de réalité, promouvoir les valeurs de respect et de tolérance : trois pistes de solutions que propose le cofondateur du WFI pour stopper l’hémorragie « avant qu’il ne soit trop tard ».

Un rôle dans lequel les États-Unis auront à jouer « un rôle majeur ». S’il reconnait que le wokisme vient d’outre-Atlantique, générant ainsi une « tentation compréhensible d’anti-américanisme », le président de Republican Overseas tient à rappeler que le « Grand Vieux Parti » s’est toujours opposé à cette idéologie propagée par le camp démocrate. Pour preuve, la Cour suprême, acquise aux deux tiers à leurs positions, vient de se prononcer contre la discrimination positive dans les admissions à l’université : « Le wokisme n’est pas l’Amérique ».

« L’agenda woke est un poison »

Pour la deuxième séquence, un invité de marque fait son apparition à l’écran : Mike Johnson, membre du Congrès et du Parti républicain. Son allocution, empreinte d’enthousiasme et de combativité, a été préenregistrée pour l’occasion. Afin de « préserver nos libertés fondamentales et tout notre héritage culturel, historique et religieux qui élève les peuples et permet l’épanouissement du genre humain, […] il nous faudra travailler tous ensemble, collaborer et partager nos expériences par-delà les frontières », lance l’homme politique, visiblement acquis à la démarche entreprise par Randy Yaloz et Republican Overseas.

Pour Mike Johnson, le destin du monde en dépend : « L’agenda woke est un poison » qui « s’est infiltré dans presque tous les aspects de la société, de notre système éducatif à l’armée américaine ». Si bien que nous vivons actuellement un « moment civilisationnel », crise dans laquelle une nation voit ses fondements remis en question et se trouve confrontée devant le choix collectif de les préserver ou bien de les laisser se faire remplacer.

Point central dans son discours : la place accordée à Dieu. De quoi interpeller les oreilles d’un public français. « Si Dieu n’existe pas et si nous acceptons la prémisse de la gauche selon laquelle il n’y a pas de vérité absolue non plus, alors […] vous n’êtes qu’un animal social », des concepts nocifs pour l’organisation d’une société, marque de fabrique du marxisme, du communisme et du socialisme, explique le républicain, rappelant que les Pères fondateurs tenaient « pour évidente la vérité que nos droits viennent de Dieu le créateur ».

La culture africaine face au wokisme

La parole est ensuite à Mike Jocktane. Évêque gabonais et ancien bras droit d’André Mba Obam, l’homme de foi ambitionne de s’imposer comme principal adversaire du président sortant. Après une brève présentation, il creuse le même sillon : « Le wokisme représente un danger pour le monde ». Mais aussi une colonisation du continent africain : « La culture woke peut être perçue comme une autre forme d’influence culturelle étrangère », entrainant le risque de dénaturer « ce qui fait de nous ce que nous sommes ». Et de citer ce dicton africain : « Un homme sans culture ressemble à un zèbre sans rayures. »

Si Mike Jocktane nuance l’impact local du wokisme, diminué par d’autres préoccupations urgentes propres à l’Afrique (la lutte contre la pauvreté, l’accès à l’éducation, le développement de systèmes de santé), il met en garde : « Aujourd’hui, il est présent en Occident, demain il le sera peut-être en Afrique ». Relativisme moral, révision de l’identité sexuelle, restriction de la liberté d’expression… Pour l’homme politique, il faut faire barrage à ce « progressisme fou » car les réformes institutionnelles désirées par ses partisans pourraient bien ne jamais s’arrêter. L’occasion pour lui de rappeler que le wokisme bénéficie du soutien du monde politique et des institutions européennes « via le financement d’associations ou d’organisations diverses ». Son remède : « Privilégier une approche universaliste et émancipatrice, fondée sur la responsabilité individuelle, le pluralisme des idées et le rejet de tout enfermement dans des devoirs de fidélité […] sur la base du sexe ou de la couleur de peau. »

Une guerre qui ne dit pas son nom

Vient ensuite le discours passionné d’Emmanuel Abramowickz. Un cri d’alarme. Président de la loge Ben Gourion du B’naï B’rith France et secrétaire général du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), il n’hésite pas à employer des termes forts pour alerter sur le péril que fait peser le wokisme sur les sociétés du monde libre : « Le wokisme est devenu pour moi un synonyme de négationnisme ». Les pratiquants de la cancel culture veulent effacer « ce que nous sommes », l’identité de nos nations : « Oui, il y a eu des erreurs : quand je suis né, il me manquait 70% de ma famille », reconnait l’homme de confession juive, faisant référence à Vichy. Mais en aucun cas cela ne saurait justifier de « vider de son substrat culturel et historique ce qu’il y a dans les esprits de chacun d’entre nous qui constituons la société libre que nous avons réussi à construire », martèle-t-il.

Quel est l’agenda du wokisme ? Un seul objectif en ligne de mire : prendre le pouvoir. « Les familles politiques essentiellement de gauche qui exploitent le wokisme sont en déficit de vision, de projet politique, mais elles veulent quand même occuper le pouvoir ». Et d’asséner : « J’en veux beaucoup à cette gauche qui est indigne de ses pairs, parce que justement elle n’a plus de projet, de vision ». À ses yeux, cette idéologie s’est substituée à ce qui fut la pensée sociale de gauche, caractérisée par la cohérence et le pragmatisme, désormais remplacée par une entreprise de pollution des esprits. À l’école, le développement de l’esprit critique est étouffé, tandis que dans les médias, la vérité pragmatique des faits n’est plus diffusée. Dépourvu de solutions, le wokisme veut nous imposer un « système de pensée unique » et, pour ce faire, catégoriser la population en deux camps séparés. D’un côté, les bons : les woke. De l’autre, les mauvais : les citoyens qui ne se soumettent pas, aussitôt affublés de l’étiquette « extrême droite ».

Selon Emmanuel Abramowickz, ce que nous voyons du wokisme aujourd’hui n’est pas « le fruit d’un claquement de doigt » mais bel et bien « l’aboutissement de nombreuses années d’un travail souterrain », qui prend sa source dans les années Mitterrand. C’est à cette époque que commence une « immigration incontrôlée », construisant un terreau fertile à l’infusion des théories islamo-gauchistes sur l’oppression des minorités : « Nous avons été accueillants plus que de raison. Le résultat, c’est que lorsque vous êtes trop gentils avec des gens qui ne vous respectent pas, ça ne peut pas fonctionner. […] Le wokisme, c’est l’irrespect de ce que je suis, de ce que nous sommes, de notre histoire, avec les bons et les mauvais épisodes ».

Face aux tenants du wokisme animés par leur quête de pouvoir, « nous aurons un combat politique, intellectuel, moral, culturel, pratique et même certainement physique à mener sur le terrain », met-il en garde : « Restez très attentif à ce qui nous attend car – je vais oser le mot – je crois que nous sommes confrontés à une guerre qui ne dit pas son nom et qui ne dira jamais son nom ».

Comment gagner

La prise de parole finale, en langue anglaise, revêt une visée plus pratique. Jérémy Stubbs, directeur adjoint de la rédaction du magazine Causeur et président des Conservatives Abroad in Paris (section française du Parti conservateur britannique), tient à mettre l’accent sur les moyens de la réussite de cette entreprise. Plus particulièrement, sur l’erreur souvent commise par les conservateurs.

Selon lui, réfuter rationnellement les absurdités woke est une condition nécessaire, mais elle n’est pas suffisante : imperméables à la raison, ses tenants, pour s’imposer, exploitent le besoin social de conformisme et d’appartenance en utilisant la honte comme instrument de soumission. En témoignent les campagnes de « shaming » et d’intimidation sur les réseaux sociaux, notamment à l’encontre des annonceurs publicitaires, dont Causeur, à l’instar de Valeurs Actuelles, en a d’ailleurs fait les frais. « Nous sommes souvent dans le monde des idées nobles alors que nos ennemis, à gauche, opèrent sur un terrain que nous sommes censés maitriser à droite : la finance », explique le journaliste. Le fameux nerf de la guerre, indispensable à la victoire culturelle. En point de départ, il invite donc son auditoire à soutenir financièrement au moins un média diffusant une pensée de droite : « Nous avons besoin d’une presse libre ». Pourquoi ?

Revenant sur l’alliance « inattendue, contre-intuitive et même contre-nature » entre islamistes, dont les idées sont conservatrices, et gauchistes, dont l’idéologie s’inscrit à rebours des croyances de leurs alliés, ce dernier constate l’apparition « de failles qu’il faut exploiter ». Par ailleurs, Jérémy Stubbs plaide pour la mise en œuvre d’une campagne d’information à destination des personnes se situant au centre de l’échiquier politique, de plus en plus réticents aux politiques poussées par les woke. Dernier exemple en date rapporté par le New York Times : aux États-Unis, des parents appartenant au camp des « liberals » s’offusquent de voir l’école enseigner la théorie du genre à leurs enfants, ce à leur insu. Pour l’emporter, « nous devons donc convaincre les gens aux centres afin de former une majorité », martèle-t-il : « Se battre bravement et perdre, c’est très noble, mais je pense cependant que ce que nous voulons, c’est gagner. »

« C’est juste le commencement »

Le mot de la fin est à Randy Yaloz : « C’est juste le commencement ». « Le 4 juillet a marqué le premier jour de l’indépendance des États-Unis. Ce jour marquera l’annonce du lancement de la Worldwide Freedom Initiative », se réjouit le président de Republicans Overseas, avant de se lancer dans un plaidoyer d’union des droites à l’échelle internationale. Déplorant l’absence de communications entre droite et centre-droit, celui-ci rappelle que la « seule manière de réparer un pays, c’est le dialogue et le respect » : « Nous souhaitons ouvrir cette communication, être moteur et visionnaires par rapport à ce travail ».

Prochain rendez-vous est donné le 10 novembre à Paris pour la première Initiative Mondiale pour la Liberté. En plus des 85 anciens Premiers ministres, présidents, ministres et élus de par le monde qui ont déjà manifesté leur intérêt pour cet évènement, côté États-Unis, la WFI peut déjà compter sur la participation de David Bossie, ancien directeur adjoint de campagne de Donald Trump, Kristi Noem, gouverneure l’État de Dakota du Sud, ou encore les sénateurs républicains Mike Johnson et Steve Daines. À suivre.

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