Une journaliste de CNN a été contrainte d’arrêter d’interroger des stars de la NBA sur le scandale chinois

Par Victor Westerkamp
14 octobre 2019 17:57 Mis à jour: 14 octobre 2019 18:02

Une journaliste de CNN a été interrompue après avoir demandé à deux joueurs de la NBA (la principale ligue de basket-ball au monde, la National Basketball Association) si la colère de la Chine à propos des tweets d’un de leurs managers d’équipe en faveur de Hong Kong avait restreint leur liberté d’expression.

La tension est montée entre la NBA et le régime communiste chinois après que le manager des Houston Rockets, Daryl Morey, a posté une image sur Twitter montrant son soutien aux manifestations de Hong Kong. Sur le post supprimé depuis, on pouvait lire : « Combattez pour la liberté, soutenez Hong Kong. »

La NBA Chine est estimée à 4 milliards de dollars, selon Forbes. Les Rockets peuvent perdre entre 10 et 25 millions de dollars en contrats manqués à cause de ce seul tweet.

Le directeur général des Rockets, Daryl Morey, a posté sur Twitter le 6 octobre, déclarant : « Combattez pour la liberté ; soutenez Hong Kong » (Capture d’écran/Twitter)

Les deux vedettes des Rockets, James Harden et Russell Westbrook, ont des intérêts commerciaux en Chine et se sont excusés auprès du pays communiste après les remarques de Morey.

« Nous nous excusons. Vous savez, on adore la Chine. Nous adorons y jouer », a déclaré James Harden lundi à côté de Russel Westbrook. « Pour nous deux, individuellement, nous y allons une ou deux fois par an. Ils nous montrent leur plus grand amour. »

La courte interaction a eu lieu le jeudi 10 octobre, lorsque James et Russel ont répondu aux questions lors d’une conférence de presse au Japon où leur équipe est en voyage annuel en Asie et devait jouer quelques matchs d’avant-saison. James Harden et Russell Westbrook, étaient sur la scène, répondant aux questions de la presse assemblée.

Russell Westbrook n° 0 de l’Oklahoma City Thunder et de la Western Conference et James Harden n° 13 des Houston Rockets et de la Western Conference s’échauffent avant le match des étoiles NBA 2016 au Air Canada Centre à Toronto, en Ontario, le 14 février 2016. (Elsa / Getty Images)

Puis la journaliste de CNN Christiana Macfarlane a pris le micro et a demandé : « La NBA a toujours été une ligue dont les joueurs et les entraîneurs sont fiers de pouvoir s’exprimer ouvertement sur les questions politiques et sociétales », selon un article de CNN.

Elle a poursuivi : « Je me demande juste après les événements de cette semaine et les retombées que nous avons vues, si vous ne changeriez pas d’avis sur le fait de parler de cette façon à l’avenir. »

Elle avait à peine fini de poser la question quand un membre du personnel des relations publiques l’a interrompue : « Excusez-moi, on parle de questions de basket, d’accord ? »

« C’est une question légitime », a répondu Christiana.

« Ça ne l’est pas », a répondu la personne.

« C’est un événement qui s’est produit cette semaine, pendant la NBA », a dit Christiana.

« On y a déjà répondu », s’est obstiné le préposé.

« On n’a pas répondu à cette question. James ? », dit-elle, dans une dernière tentative pour se rapprocher de James, mais James Harden et Russell Westbrook, l’ont complètement ignorée.

À ce moment-là, Christiana, manifestement frustrée, a remis le micro à l’employé.

Après l’incident, la NBA s’est excusée dans une déclaration pour le comportement grossier du personnel de relations publiques des Rockets :

« Au cours de la conférence de presse des Houston Rockets d’aujourd’hui, un représentant de l’équipe [des Rockets] est intervenu de façon inappropriée pour empêcher Christina Macfarlane, de CNN, de recevoir une réponse à sa question », a-t-il déclaré. « Nous nous sommes excusés auprès de Mme Macfarlane parce que c’était incompatible avec la façon dont la NBA organise les événements médiatiques. »

Pendant ce temps, le chef de la NBA Adam Silver a publié une déclaration selon laquelle la NBA se tient aux côtés du manager Morey, déclarant que « la NBA ne va pas réglementer ce que les joueurs, les employés et les propriétaires des équipes disent ou ne diront pas sur ces questions. Nous ne pourrions tout simplement pas fonctionner de cette façon. »

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