Klaus Kinzler, l’enseignant accusé d’islamophobie qui avait dénoncé une «chasse idéologique», mis à pied de Sciences Po Grenoble

Par Emmanuelle Bourdy
21 décembre 2021 22:44 Mis à jour: 22 décembre 2021 12:06

Klaus Kinzler, professeur d’allemand et de civilisation allemande de l’Institut d’Études Politiques (IEP) de Grenoble, a été mis à pied. Sa directrice lui reproche les « propos diffamatoires » tenus auprès des médias aussi bien à son encontre qu’à celle de l’établissement.

L’enseignant Klaus Kinzler a été suspendu de ses fonctions pour une durée de quatre mois, via un arrêté du 14 décembre, rapporte Le Figaro. La directrice de Sciences Po Grenoble reproche au professeur les propos diffamatoires tenus « dans plusieurs médias contre l’établissement d’enseignement supérieur dans lequel il est en poste ainsi que contre la personne de sa directrice ». Elle souhaite en outre « saisir le conseil de discipline dans les meilleurs délais ».

Accusé de ne pas avoir respecté « son obligation de réserve »

Klaus Kinzler s’est effectivement exprimé dans les médias tels que L’Opinion et Marianne, et a fait un passage sur le plateau de L’Heure des Pros sur CNews. Il a exprimé les désaccords intellectuels qu’il avait depuis plusieurs années avec ses collègues, notamment à propos du terme « islamophobie » dont il souligne l’ambiguïté. Ce qui lui avait valu par la suite d’être traité de fasciste et d’islamophobe, via des écrits placardés sur les murs de l’établissement en mars dernier, ainsi que sur les réseaux sociaux. Le professeur avait alors déclaré aux médias vivre une « chasse idéologique ».

À plusieurs reprises, la directrice de l’établissement avait demandé à Klaus Kinzler de ne pas répondre aux sollicitations des médias, indiquant à lui ainsi qu’à ses collègues de l’IEP qu’ils devaient dans ce cas, renvoyer les médias « vers le service communication » afin que soit donné « la réponse la mieux adaptée par rapport à la stratégie de communication qui a été choisie ».

L’enseignant n’ayant pas respecté les consignes de Sabine Saurugger, celle-ci le lui a vivement reproché. Elle s’est elle aussi exprimée la semaine dernière dans les colonnes de Marianne, soulignant que les propos de l’enseignant avaient « gravement porté atteinte à l’intégrité professionnelle de ses collègues de travail ». L’enseignant aurait, selon elle, outrepassé ses obligations de fonctionnaire, et plus particulièrement « son obligation de discrétion professionnelle » ainsi que « son obligation de réserve ». Dans son arrêté, Sabine Saurugger ne cache pas la possibilité de poursuivre le professeur pour diffamation en raison « des fautes de nature pénale, dont la qualification est en cours d’analyse ».

« Les militants de théories ‘woke’ […] ont aujourd’hui confisqué le débat »

Selon les avocats de Klaus Kinzler, ce dernier a été « contraint de prendre la parole afin de se défendre ». Ils estiment que leur client est victime d’une « chasse aux sorcières ». Cette affaire a également fait réagir au plus haut point le président d’Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez. Dans un communiqué, il a annoncé ce lundi 20 décembre la coupure de toutes les subventions régionales à l’Institut.

Il a encore indiqué que l’IEP, dans sa « longue dérive idéologique et communautariste », vient de franchir « un nouveau cap avec la suspension d’un enseignant accusé d’avoir publiquement fait état de la dégradation des conditions d’enseignement dans cet établissement ».

Il a également pointé une « minorité », qui depuis de nombreux mois « a confisqué le débat au sein de l’université grenobloise imposant, parfois par la terreur, des points de vue radicaux et contraires aux valeurs de notre République ». Il a conclu : « Les militants de théories ‘woke’, de l’écriture inclusive, ou de pratiques communautaristes, ont aujourd’hui confisqué le débat au sein de cet établissement sans que la direction ne prenne la mesure de cette dérive préoccupante. »


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