La Chine communiste est l’un des « pires violateurs des droits de l’homme et de la liberté religieuse » au monde, selon un rapport du département d’État américain

Par Eva Fu et Emel Akan
24 mai 2023 05:15 Mis à jour: 24 mai 2023 12:01

Le régime chinois continue d’être « l’un des pires violateurs des droits de l’homme et de la liberté religieuse dans le monde », a déclaré un haut fonctionnaire du département d’État à l’occasion de la publication du rapport annuel sur la liberté religieuse dans le monde.

« Ils continuent de se livrer à un génocide et à des crimes contre l’humanité à l’encontre des Ouïghours. Ils poursuivent également leur répression des bouddhistes tibétains, des protestants, des catholiques, du Falun Gong et des musulmans Hui », a-t-il déclaré lors d’une réunion d’information tenue le 15 mai. Il a précisé que le département d’État avait un certain nombre d’outils à sa disposition, tels que la possibilité de sanctions financières, de restrictions de visas, ainsi que la coopération entre alliés internationaux, pour répondre au mauvais traitement infligé par le régime aux minorités religieuses.

« Nous continuons à voir la situation s’aggraver et nous continuerons à utiliser tous ces leviers afin de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider le peuple chinois face à cette répression du gouvernement ».

Le rapport présente les histoires de différents croyants en proie aux efforts incessants du régime pour combattre leur foi.

Gao Heng, de l’Église de réforme biblique de Guangzhou, a été jugé et condamné en secret en février pour avoir « provoqué des troubles et des querelles » en brandissant une pancarte sur laquelle on pouvait lire « priez pour le pays » dans une station de métro en 2021, selon le rapport. Les détails de la condamnation restent flous.

En mars 2022, les autorités ont arrêté Chen Wenshang dans la ville de Hengyang, dans la province de Hunan, dans le centre de la Chine, à qui il est reproché d’avoir prêché l’Évangile en public. Il a été arrêté six fois en 2021.

Cette photo prise le 22 mai 2013 montre des catholiques chinois, qui appartiennent à une église « clandestine » non reconnue par le gouvernement chinois, assistant à une messe à Donglu, dans la province de Hebei. La Chine a déclaré à plusieurs reprises que ses citoyens jouissaient de la liberté de croyance religieuse, mais les groupes de défense des droits des catholiques signalent depuis des années une répression policière des églises « clandestines », qui fonctionnent sans l’approbation du gouvernement. Les experts estiment qu’il y a environ 12 millions de catholiques en Chine, la moitié d’entre eux pratiquant leur culte dans des congrégations approuvées par l’État, le reste appartenant à des églises non officielles. AFP PHOTO / Mark RALSTON (Photo credit should read MARK RALSTON/AFP via Getty Images)

L’organisation « Droits de l’homme sans frontières » estime le nombre de personnes emprisonnées par les autorités chinoises pour avoir exercé leur liberté de croyance à 2 649, dont plus de 2100 pratiquants de la pratique spirituelle Falun Gong, 23 musulmans, 40 chrétiens et 20 bouddhistes. En raison du manque de transparence sur les persécutions religieuses, certaines estimations vont jusqu’à 10 000 personnes ou plus, selon le rapport.

Le Falun Gong, une pratique de méditation fondée sur les principes de vérité, de compassion et de tolérance, comptait entre 70 et 100 millions de pratiquants en 1999, lorsque le régime a lancé une campagne de persécution brutale.

Minghui.org, un site web qui rassemble des documents de première main sur la campagne du régime, indique qu’au total 172 pratiquants sont morts des suites des persécutions, tandis que 446 pratiquants du Falun Gong ont été condamnés à des peines allant de six mois à 15 ans de prison en raison de leur foi.

Le rapport du département d’État cite la mort de Ji Yunzhi, une pratiquante du Falun Gong, qui a été enlevée de chez elle, maltraitée et battue pendant sa garde à vue en février. La police l’a nourrie de force et l’a giflée à plusieurs reprises après qu’elle eut entamé une grève de la faim pour protester contre le traitement qui lui était réservé. Elle est décédée sept semaines plus tard dans un hôpital de Mongolie intérieure, et la police a transféré son corps dans un crématorium contre la volonté de sa famille.

simon zhang and ji yunzhi
Simon Zhang et sa mère, Ji Yunzhi, lors d’un voyage dans la ville de Hangzhou, dans la province de Zhejiang, en Chine, en 2012. Ji, pratiquante du Falun Gong, est décédée lors de la persécution du Falun Gong par le régime chinois en mars 2022. (Avec l’aimable autorisation de Simon Zhang)

Cui Jinshi, 88 ans, étudiait le Falun Gong chez elle avec six autres personnes lorsque la police a fait irruption et l’a arrêtée. Quelques heures plus tard, son fils a appris qu’elle avait trouvé la mort dans une salle d’urgence. Son fils, après avoir vu son corps, a affirmé qu’on lui a tranché la gorge, selon le rapport.

Plusieurs autres pratiquants emprisonnés sont morts en détention après que la police leur a refusé une libération conditionnelle pour raisons médicales.

« Le Parti communiste chinois (PCC) est passé maître dans l’art de la persécution religieuse », a déclaré le sénateur Marco Rubio (Parti républicain, Floride), qui a fait référencea aux « actes de génocide contre les Ouïghours et d’autres groupes ethniques » commis par le régime de Pékin.

« En plus de son harcèlement persistant des pratiquants du Falun Gong, le PCC a récemment mis en œuvre des interdictions sur les contenus religieux en ligne générés au niveau national et a interdit aux organisations étrangères d’exploiter des services d’information religieuse virtuels en Chine », a-t-il déclaré dans un communiqué après la publication du rapport du département d’État.

Les États-Unis restent « profondément préoccupés par les violations des droits de l’homme qui ont lieu au sein de la RPC [République populaire de Chine] », a déclaré Vedant Patel, principal porte-parole adjoint du département d’État, lors d’une conférence de presse à Epoch Times.

« Nous restons vigilants sur ce point », a-t-il ajouté. S’il a refusé de donner un aperçu des mesures que le gouvernement américain pourrait prendre dans les jours à venir, il a souligné que « nous avons déjà pris un certain nombre de mesures historiques en matière de droits de l’homme, notamment pour demander des comptes aux auteurs de ces violations ».

Les États-Unis ont été l’un des premiers pays à refuser d’envoyer une représentation diplomatique aux Jeux olympiques d’hiver de 2022 à Pékin en raison des violations persistantes des droits de l’homme commises par le régime.

Le 9 décembre 2022, le département d’État a sanctionné trois fonctionnaires chinois, anciens et actuels, pour des faits de violation des droits de l’homme au Tibet et pour la détention arbitraire de pratiquants du Falun Gong à Chongqing, la mégalopole du sud-ouest de la Chine.

« Les droits de l’homme sont un sujet que nous abordons régulièrement dans le cadre de nos engagements bilatéraux et nous continuerons à le faire », a déclaré M. Patel.

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