La Chine en 2022 : un des pays les moins libres au monde selon le rapport annuel de Freedom House

Par Michael Washburn
4 mars 2022 17:28 Mis à jour: 4 mars 2022 17:28

La Chine est aujourd’hui l’un des pays du monde où les niveaux de liberté politique et de liberté d’expression sont les plus bas, selon le rapport annuel « Freedom in the World » publié le 24 février par l’ONG Freedom House.

Sur une liste de 210 pays et territoires classés en fonction de la liberté d’expression, du droit à la participation politique et de l’égalité devant la loi, la Chine a obtenu un score de seulement 9 points sur 100 et la mention « non libre ».

Le score de la Chine est inférieur à celui du Soudan, qui obtient 10 points, et de l’Iran, 14. Son score est le même que celui de la Libye, du Myanmar et de l’Azerbaïdjan. Un peu plus d’une douzaine de pays ont obtenu des scores inférieurs, notamment la Syrie (1), le Turkménistan (2), la Corée du Nord (3), l’Érythrée (3), la Guinée équatoriale (5), la République centrafricaine (7) et l’Arabie saoudite (7).

Expliquant les raisons du classement de la Chine, Freedom House a déclaré que le régime du Parti communiste chinois (PCC) est devenu de plus en plus répressif au cours des dernières années.

« Le PCC continue à renforcer son contrôle sur tous les aspects de la vie et de la gouvernance, notamment la bureaucratie d’État, les médias, les discours en ligne, la pratique religieuse, les universités, les entreprises et les associations de la société civile, et elle a contrecarré une série antérieure de réformes de l’État de droit », indique le rapport.

Le rapport critique tout particulièrement le comportement du dirigeant Xi Jinping.

« Le dirigeant du PCC et président de l’État, Xi Jinping, a consolidé son pouvoir personnel à un niveau jamais atteint en Chine depuis des décennies. Les avocats et les militants des droits de l’homme continuent de s’exprimer, bien que cela leur coûte très cher. »

Un panneau d’affichage montrant le président chinois Xi Jinping devant le Centre de lancement de satellites de Jiuquan, le 14 octobre 2021. (Photo par Kevin Frayer/Getty Images)

Réalités politiques

Les citoyens chinois ne peuvent pas se présenter ou voter aux élections directes pour les postes de direction nationaux, précise le rapport. Le Congrès national du PCC élit le dirigeant du Parti pour un mandat de cinq ans. Toutes les politiques et pratiques du gouvernement et du PCC suivent les directives de Xi Jinping en tant que dirigeant et chef du Comité permanent du Politburo, composé de sept membres. Il n’est pas surprenant que Xi Jinping ait obtenu un deuxième mandat de cinq ans en tant que secrétaire général du PCC lors du 19e congrès du PCC en octobre 2017, et qu’il semble prêt à obtenir un troisième mandat sans précédent lors du prochain congrès national du Parti à l’automne 2022.

Le PCC profite pleinement de cette structure autocratique descendante pour « monopoliser » toute l’activité politique, comme le dit le rapport, et étouffer toute véritable concurrence. Les 8 petits partis non communistes de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), un organe consultatif politique du PCC, doivent se plier aux diktats du PCC s’ils veulent continuer à exister.

« Les citoyens qui ont cherché à créer des partis politiques véritablement indépendants ou qui ont plaidé en faveur de la démocratie sont presque tous en prison, assignés à résidence ou en exil », indique le rapport, qui note qu’en 2021, des responsables du PCC ont maintenu en détention des avocats et des militants pro-démocratie.

Xu Zhiyong, fondateur du Mouvement des nouveaux citoyens, est incarcéré depuis février 2020, sous le coup d’une inculpation officielle pour « subversion », note le rapport.

Selon l’analyse du rapport, l’absence de tout mécanisme d’opposition politique organisée en Chine a permis au PCC de gouverner sans interruption depuis la défaite des nationalistes du Kuomintang lors de la guerre civile de 1949.

L’autorité autocratique du PCC lui a permis de mettre en œuvre dans l’ouest de la Chine des politiques dont l’objectif est explicitement identifié par le rapport comme étant la réduction des populations de minorités ethniques. Les exemples incluent la détention de plus d’un million de Ouïghours et d’autres minorités musulmanes dans des camps d’internement et de travail forcé. Le rapport cite également des rapports de plus en plus nombreux faisant état de tortures, d’abus sexuels et de stérilisations forcées subis par les Ouïghours à l’intérieur et à l’extérieur des camps.

La liberté d’expression

Conformément au caractère autocratique et répressif décrit ci-dessus, la Chine possède ce que le rapport appelle l’un des domaines médiatiques les plus restrictifs de la planète.

Le PCC maintient également un système très sophistiqué de censure et de répression des reportages. Les outils dont il dispose pour faire respecter ce système comprennent le contrôle de l’accréditation des journalistes, la propriété directe des organisations médiatiques et l’imposition de sanctions sévères à quiconque ose critiquer le PCC ou ses représentants. Le PCC publie également des directives à l’intention des publications et des sites Internet sur la manière de couvrir les nouvelles de dernière minute.

En outre, la gestion par le PCC de l’infrastructure des télécommunications facilite le blocage de sites web, la confiscation d’applications pour smartphones sur le marché, et la suppression de messages sur les médias sociaux et de comptes d’utilisateurs, détaille le rapport. Parmi les victimes du blocage en ligne ces dernières années figurent YouTube, Twitter, Facebook, le New York Times et la British Broadcasting Corporation.

Le rapport cite des chiffres du Comité pour la protection des journalistes indiquant que 50 journalistes étaient emprisonnés en Chine en décembre, mais s’empresse de préciser que le nombre réel de personnes incarcérées pour avoir partagé des informations contre la volonté du régime est bien plus élevé.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.