La Chine se prépare à des frappes nucléaires dans le pôle Sud

Par Rick Fisher
18 février 2023 11:01 Mis à jour: 18 février 2023 11:01

Lorsque la Chine a testé son OGCh (du russe Orbital’noi Golovnoi Chasti) en juillet 2021 et août 2021, elle n’a rien dévoilé sur ses projets de développer de cette arme.

Le « système de bombardement orbital fractionné », (autrement nommé FOBS en anglais pour Fractional Orbital Bombardment System) désigne un système soviétique d’arme nucléaire pouvant être déployé sur une orbite terrestre basse.

Produit pour la première fois par l’Union soviétique à la fin des années 1960 pour mieux échapper au radar d’alerte précoce américain, l’OGch chinois a cette même capacité, mais pourrait évoluer et devenir une puissante arme spatiale.

Deux récentes révélations chinoises pourraient indiquer que la Chine a l’intention de se doter d’une solide flotte d’OGCh. Celle‑ci pourrait comprendre divers lanceurs à combustible liquide et solide, des « bus » distribuant des ogives de petite et de grande taille, et exploiter les possibilités de lancement à partir de plusieurs axes sur le globe.

Au début de la compétition américano‑soviétique sur les missiles balistiques intercontinentaux (en anglais : intercontinental ballistic missile ou ICBM), les Soviétiques ont décidé qu’ils devaient échapper aux radars américains et canadiens de détection précoce des missiles balistiques (BMEW). Ces radars, malgré la courbure de la Terre au‑dessus de l’Arctique, pouvaient fournir un avertissement utile sur les ICBM soviétiques qui pouvaient voler à des altitudes de plus de 1600 km au‑dessus de leurs arcs balistiques.

Mais au milieu et à la fin des années 1960, des concepteurs soviétiques tels que Sergei Korolev et Mikhail Yangel ont mis au point des ICBM qui placeraient un bus d’ogives en orbite terrestre basse (200 à 500 km). Le bus irait dans la direction opposée et frapperait des cibles américaines dont la voie d’accès sud n’est pas défendue par le radar BMEW. Le bus utiliserait ensuite des propulseurs pour décélérer et permettre des frappes avec des ogives nucléaires.

Pour ses vols d’essai de juillet 2021 et d’août 2021, la Chine a utilisé un véhicule de lancement spatial performant des années 1980, le Long March‑2C de China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC). Ce véhicule a été équipé d’un nouveau « bus » au dernier étage qui tournait autour de la Terre sur une trajectoire polaire sud au‑dessus de l’Antarctique.

Il est très probable que le bus OGCh chinois ait décéléré avant de lancer une ogive à véhicule de glissement hypersonique (hypersonic glide vehicle HGV) sur une cible en Chine. Les HGV sont maniables et peuvent exploiter des trajectoires longues et basses pour « attaquer par surprise » une cible.

Les lanceurs à combustible liquide plus anciens et fiables, comme le Long March‑2C, peuvent lancer des bus OGCh distributeurs d’ogives qui peuvent tourner autour de la Terre pendant des mois avant un conflit. Le régime chinois a ainsi la possibilité d’effectuer des frappes nucléaires dévastatrices sur plusieurs axes ou des attaques surprises non nucléaires contre des cibles sur terre ou en mer.

Les fabricants chinois de fusées, tels que CASC et China Aerospace Science and Industry Corporation (CASIC), ainsi que les nouvelles entreprises « privées » de lanceurs spatiaux (SLV), constituent un potentiel important pour le développement de plateformes OGCh à combustible solide plus mobiles.

Modèles de fusées chinoises exposés à Pékin, le 24 septembre 2013. (Mark Ralston/AFP/Getty Images)

 

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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