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La Chine veut exploiter l’accord de Paris sur le climat pour saper les États-Unis selon un expert

février 26, 2021 15:55, Last Updated: février 26, 2021 15:55
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Après la réintégration de l’administration Biden dans l’accord de Paris sur le climat le 19 février, inversant les politiques de l’administration précédente, les experts ont averti que cela profiterait à la Chine et que cette dernière profiterait de cette manœuvre pour saper les États-Unis.

Le Parti communiste chinois (PCC) gagnera sur 4 fronts grâce à l’accord de Paris, a expliqué à l’édition hongkongaise d’Epoch Times Sen Nieh, professeur et ancien président du département d’ingénierie mécanique de l’Université catholique d’Amérique.

Selon l’accord de Paris, les pays développés fourniront chaque année aux pays en développement une aide d’environ 100 milliards de dollars pour les aider à développer et à améliorer leur structure énergétique ainsi que le développement et le transfert de technologies avant 2025. La Chine s’est engagée à augmenter ses émissions de carbone et à atteindre un pic en 2030.

Sen Nieh estime que pour le PCC, signer l’accord de Paris revient à « faire d’une pierre quatre coups ». L’accord permet au PCC d’obtenir une aide financière, d’augmenter ses émissions de carbone sur une période pouvant aller jusqu’à dix ans, d’établir une image écologique de « pays leader » dans le monde et de vaincre les États-Unis.

Il estime que le PCC est en mesure d’atteindre ces 4 objectifs parce que l’accord sur le climat a été élaboré sur la base de responsabilités différentes pour les pays développés et les pays en développement.

Grâce à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), le PCC a réussi à prendre une position de leader au sein du Groupe des 77 et la Chine est devenue un acteur clé dans les négociations avec les pays développés, selon un rapport de Gang Chen, directeur adjoint et chercheur principal de l’Institut d’Asie de l’Est à l’Université nationale de Singapour.

La CCNUCC a reconnu la coopération sur la base de « responsabilités communes mais différenciées » des pays participants. La CCNUCC a noté « que la plus grande part des émissions mondiales historiques et actuelles de gaz à effet de serre provient des pays développés, que les émissions par habitant dans les pays en développement sont encore relativement faibles et que la part des émissions mondiales provenant des pays en développement augmentera pour répondre à leurs besoins sociaux et de développement ». Dans ce cadre, le PCC a bénéficié de nombreux avantages dans l’accord sur le climat en tant que « pays en développement ».

M. Nieh a déclaré que des mesures doivent être prises immédiatement pour corriger les erreurs précédentes et s’attaquer au problème climatique. « Le PCC atteindra le pic des émissions de carbone en 2030 avant de réduire les émissions. Cette logique est comme une affirmation d’un voleur : ‘Après avoir continué à arnaquer pendant dix ans, je réduirai le vol année par année jusqu’en 2060.' »

Il a également indiqué que l’accord n’équivaut pas à remédier aux problèmes. « En fait, la promesse du PCC ne vaut rien. »

« La protection de l’environnement et la gouvernance du climat sont des questions qui se posent dans des domaines différents. Bien qu’elles soient liées, elles ne sont pas identiques, du moins les termes sont différents. La réduction du carbone ne représente pas complètement la protection de l’environnement », a expliqué M. Nieh.

Le PCC a promis d’atteindre la « neutralité carbone » d’ici 2060, ce qui semble contribuer à la protection de l’environnement. Cette confusion conceptuelle permet au PCC, le parti politique qui a fait de la Chine l’endroit le plus polluant du monde, d’obtenir une reconnaissance mondiale pour la « protection de l’environnement », a déclaré M. Nieh.

Des touristes chinois portent des masques sur la place Tiananmen en raison d’une grave pollution à Pékin, en Chine, le 25 février 2014. (Lintao Zhang/Getty Images)

Le PCC pollue le monde mais reçoit tous les honneurs

En septembre 2020, le leader chinois Xi Jinping a annoncé, lors du Sommet sur l’ambition climatique par liaison vidéo, que « la Chine augmentera ses contributions déterminées au niveau national et s’efforcera d’atteindre le pic des émissions de dioxyde de carbone d’ici 2030 et la neutralité carbone d’ici 2060 ». Le PCC a participé activement aux discussions mondiales sur le « climat », qu’il s’agisse de la signature du protocole de Kyoto en 1997 ou de l’accord de Paris en 2015. Le porte-voix de l’État, le Quotidien du peuple, a vanté cette action : « La Chine a apporté une contribution historique à l’accord de Paris, démontrant ainsi sa responsabilité en tant que grande puissance. »

L’engagement du PCC sur la question climatique est financé par la communauté internationale, selon les médias publics chinois. Erik Solheim, directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l’environnement, a déclaré en 2018 : « La Chine prend la tête du mouvement mondial de protection de l’environnement et donne un exemple très positif au reste du monde », rapporte le China Daily. L’ancien vice-président des États-Unis Al Gore a salué le leadership de la Chine dans la lutte contre le changement climatique, affirmant que la Chine est « l’un des rares pays en voie de respecter son engagement de Paris », rapportait Xinhua en 2018.

En fait, ses émissions de dioxyde de carbone ont augmenté rapidement au cours des deux dernières décennies, et elle est devenue le plus grand émetteur de dioxyde de carbone au monde, avec près d’un tiers des émissions mondiales de dioxyde de carbone.

Selon un document intitulé « China’s Environmental Abuses Fact Sheet (fiche d’information sur les abus environnementaux de la Chine) », publié sur le site web de l’ambassade des États-Unis et des consulats au Brésil en 2020, la Chine est le plus grand émetteur annuel de gaz à effet de serre (GES) au monde depuis 2006, et ses émissions totales sont deux fois supérieures à celles des États-Unis. « Les émissions de Pékin liées à l’énergie ont augmenté de plus de 80 % entre 2005 et 2019, tandis que les émissions américaines liées à l’énergie ont diminué de plus de 15 %. Rien qu’en 2019, les émissions de CO² liées à l’énergie de la Chine ont augmenté de plus de 3 %, alors que celles des États-Unis ont diminué de 2 %. »

« Le PCC parle bien, mais manque d’action réelle. Au contraire, bien que les États-Unis se soient retirés de l’accord de Paris en 2017, ils ont fait un très bon travail en matière de réduction des émissions de carbone », a déclaré M. Nieh.

En 2017, l’ancien président américain Donald Trump avait annoncé pour la première fois son intention de se retirer de l’accord de Paris sur le climat. Il avait déclaré que l’accord « désavantage les États-Unis au profit exclusif d’autres pays » et qu’il était trop indulgent envers la Chine communiste et ses émissions de gaz à effet de serre. L’administration Trump a officiellement annoncé son retrait de l’accord en 2019.

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