La construction « en France » d’une usine de conversion de l’uranium retraité à l’étude

Par Epoch Times avec AFP
30 mars 2024 10:10 Mis à jour: 30 mars 2024 10:15

Le gouvernement examine « sérieusement » l’option de construire « en France » un site de conversion et d’enrichissement de l’uranium de retraitement alors que jusqu’ici la Russie est le seul pays au monde à disposer d’une usine pour convertir cet uranium de recyclage destiné à être intégré dans des centrales nucléaires.

« L’option de réalisation d’un projet industriel de conversion de l’uranium de retraitement (ou recyclé, ndlr) en France est examinée sérieusement, sous l’égide du conseil de politique nucléaire », a indiqué jeudi soir à l’AFP le ministère délégué à l’Industrie et l’Énergie.

Le ministère confirmait des déclarations au journal Le Monde dans un article consacré au commerce de la France avec l’industrie nucléaire russe, un secteur qui, contrairement au pétrole, échappe encore aux sanctions internationales prononcées après l’invasion de l’Ukraine. « Les conditions associées sont encore à l’étude », a précisé le ministère.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 a mis en évidence pour la France et d’autres pays comme les États-Unis la nécessité de moins dépendre du mastodonte russe Rosatom pour le cycle du combustible des centrales nucléaires.

Poursuite des livraisons, malgré la guerre

En l’occurrence, pour convertir son uranium de retraitement (URT), la France n’a pas d’autres possibilités que de réaliser cette étape en Russie, seul pays à disposer, via son opérateur public Rosatom, d’une usine de conversion pour cet URT. L’étape suivante d’enrichissement pouvant être réalisée en Russie ou aux Pays-Bas.

L’ONG environnementale Greenpeace a dénoncé ces derniers mois la poursuite des livraisons d’uranium entre la Russie et la France, notamment au profit d’EDF, l’exploitant des centrales françaises, malgré la guerre.

EDF est en effet lié à un contrat conclu en 2018 avec Tenex, filiale de Rosatom, pour recycler et enrichir de l’uranium issu du retraitement des combustibles usés du groupe français. EDF a toujours fait valoir qu’il respectait ses « engagements contractuels » avec Tenex en appliquant « strictement toutes les sanctions internationales » et les restrictions commerciales vis-à-vis de la Russie. Interrogé sur ce contrat, lors d’un congrès de la société française d’énergie nucléaire (SFEN), jeudi, Jean-Michel Quilichini, directeur de la division combustible nucléaire chez EDF, a expliqué au Monde qu’EDF continuerait à « honorer le contrat ».

« Une filière industrielle européenne »

L’option de construire un site d’enrichissement et de conversion pour l’uranium recyclé avait déjà été mentionnée par le gouvernement en novembre dans son document de la « stratégie française pour l’énergie et le climat » (SFEC), dans lequel il évoquait la mise en œuvre d’« une filière industrielle européenne ».

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