La demande de naturalisation d’un jeune Albanais refusée, faute d’avoir su répondre à certaines questions de culture générale

Par Emmanuelle Bourdy
4 septembre 2023 20:21 Mis à jour: 4 septembre 2023 20:21

Un jeune albanais, âgé de 25 ans et résidant en France depuis 12 ans, s’est vu refuser sa demande de naturalisation le 25 juillet dernier au motif qu’il ne connaissait pas certains noms de ministres, tels qu’Édith Cresson. Il a contesté cette décision et espère un heureux dénouement.

Ainsi que le rapporte Le Parisien, faute de ne pas connaître sur le bout des doigts l’histoire de France, Antoine, jeune Albanais dont le nom a été changé afin de préserver l’anonymat, n’a pas pu obtenir la naturalisation. Depuis ce refus, il a déposé un recours.

« Elle me posait des questions toujours plus dures pour que je ne puisse pas répondre »

Titulaire d’un bac pro et travaillant depuis l’âge de 18 ans sur le sol français, Antoine cumule également deux emplois. Afin de préparer au mieux son dossier de demande de naturalisation, il avait apporté toutes les pièces nécessaires, notamment ses diplômes, ses bulletins de salaire, ses déclarations fiscales. Il avait même révisé l’histoire avec un ancien professeur, sachant qu’il aurait des questions de culture générale. Il avait donc mis toutes les chances de son côté pour obtenir la nationalité française.

Mais l’entretien passé avec une fonctionnaire de la préfecture de Haute-Vienne le 6 juin dernier a pris une tournure à laquelle le jeune homme ne s’attendait pas. Après avoir répondu à des questions portant sur la « Première Guerre mondiale, Deuxième Guerre mondiale, Napoléon, la Marseillaise », ainsi que « sur Limoges et le Limousin », la fonctionnaire chargée d’évaluer l’assimilation d’Antoine l’a ensuite interrogé sur des questions d’ordre privé. Elle a demandé à Antoine quelle était sa religion, ce qu’il pensait de Karim Benzema ou encore s’il préférait la France ou l’Albanie.

« Je regrette de ne pas avoir pu filmer l’entretien », a-t-il souligné auprès du Parisien. « J’ai compris que la personne que j’avais en face de moi n’allait pas donner suite à ma demande. Elle me posait des questions toujours plus dures pour que je ne puisse pas répondre », a expliqué le jeune homme, précisant qu’elle lui avait par ailleurs demandé la fonction d’Édith Cresson, l’identité de plusieurs ministres, qui a ordonné la construction de l’Arc de Triomphe ou encore la localisation des villes d’Arromanches et de Nouméa.

Le jeune homme a fait appel

Or ces questions ne font visiblement pas partie des domaines et du « niveau des connaissances attendues » dans le décret régissant les conditions de naturalisation, nous rappellent nos confrères. Sur une cinquantaine de questions au total, il aurait donné dix-sept mauvaises réponses, selon la préfecture.

Après avoir écopé d’un refus de naturalisation, le jeune Albanais a fait appel. Pour l’heure, il n’a pas obtenu de réponses de la part des autorités, celles-ci ayant deux mois pour lui faire un retour. Sollicités par nos confrères à propos de cette liste de questions, la DGEF et la préfecture de Haute-Vienne n’auraient pas apporté de « réponse claire », précise le quotidien francilien.

« Mon patron veut que je reprenne le restaurant dans lequel je travaille depuis cinq ans. Mais il est hors de question que je m’endette à hauteur d’un million d’euros en rachetant l’affaire avec seulement un titre de séjour », a conclu le jeune homme.

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