La fin des ambitions nucléaires de l’Iran serait un atout majeur pour la stabilité mondiale

Par Conrad Black
28 avril 2025 18:26 Mis à jour: 28 avril 2025 21:51

Il faut dire qu’à ce stade, les discussions nucléaires entre les États-Unis et l’Iran sont plutôt prometteuses. L’objectif déclaré du président américain Donald Trump et du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou est de permettre à l’Iran de conserver ses installations nucléaires à condition qu’il cesse d’enrichir de l’uranium et ne cherche pas à se doter des armes nucléaires. Il semble probable que cet objectif pourrait être atteint de manière pacifique.

Donald Trump a clairement indiqué que les États-Unis n’hésiteraient pas à recourir à la force militaire pour empêcher le déploiement d’armes nucléaires par l’Iran et a placé des bombardiers furtifs B-2 sur l’île de Diego Garcia dans l’océan Indien. Ces bombardiers sont capables d’anéantir les laboratoires nucléaires souterrains de l’Iran à Ispahan. Ils ont donné un exemple de leur potentiel destructeur en frappant au Yémen les acolytes houthis du régime iranien.

Beaucoup de gens, y compris les dirigeants de la plupart des puissances arabes, seraient ravis de voir les Américains ou même les Israéliens pilonner l’Iran assez puissamment pour que sa théocratie totalitaire primitive et corrompue puisse s’effondrer, surtout si les casernes de sa police militaire qui applique le despotisme médiéval du clergé islamiste étaient bombardées. Et c’est au mérite de Donald Trump de faire des grands efforts pour atteindre son objectif sans recourir à l’application de force – jusqu’à présent, les pourparlers avec l’Iran semblent progresser.

La méthode actuellement explorée, qui consiste à remettre à un pays tiers les matières fissiles enrichies que l’Iran a déjà obtenues, a déjà été proposée par l’administration Obama. L’objectif était de s’assurer que l’Iran ne devienne pas une puissance militaire nucléaire. Il semblait qu’il n’y aurait pas d’inconvénient à donner de l’uranium enrichi, par exemple aux Russes qui en avaient déjà en abondance et qui disposaient d’une capacité nucléaire militaire importante. Cependant, il est à noter que si l’Iran devient lui-même une puissance militaire nucléaire, il ne fait aucun doute qu’un certain nombre d’autres pays du Moyen-Orient atteindraient rapidement le même statut.

Les Iraniens ont raison de dire que le régime actuel de contrôle des armes nucléaires est injuste et fondamentalement inefficace. Les puissances dotées de ces armes forment une sorte de club, et elles répètent sans cesse à tous les autres pays du monde qu’ils ne doivent pas en faire partie. Mais, ce n’est pas un club duquel l’un d’entre eux propose de se retirer. Les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la Chine, la France, l’Inde, le Pakistan et Israël sont tous des puissances nucléaires. Et bien que le Pakistan, en particulier, soit un pays politiquement instable, tous ont exercé leur rôle de puissance nucléaire de manière responsable en ne se lançant pas dans une guerre nucléaire et en n’ayant aucune explosion accidentelle. Cependant, la promesse d’essayer de parvenir eux-mêmes au désarmement nucléaire n’a pas été prise au sérieux, et il est difficile de croire que l’une de ces puissances ait jamais pensé qu’elle le serait.

Les anciens alliés occidentaux de la guerre froide – les États-Unis, le Royaume-Uni et la France – peuvent à juste titre affirmer qu’ils se sont dotés d’armes nucléaires à des fins de dissuasion. Les Russes et les Chinois ne peuvent pas en dire autant, mais au moins pour des raisons de prestige, ils se devaient de posséder de telles armes si les pays occidentaux les avaient. L’Inde avait besoin d’une telle capacité si la Chine l’avait, et le Pakistan en avait aussi besoin si l’Inde l’avait.

Il est impossible à toute personne impartiale de douter qu’Israël a droit à de telles armes, en tenant compte des menaces mortelles qui pèsent sur la survie du peuple juif depuis de nombreux siècles et, en particulier, depuis ce que des millions d’Israéliens ont vécu et dont ils se souviennent, en tenant compte du fait que leur pays est entouré d’ennemis traditionnels, dont certains sont toujours techniquement en guerre avec lui.

Bien que pour de nombreuses personnes profiteraient du fait que les États-Unis et/ou Israël puissent se débarrasser de l’épouvantable régime iranien – le principal sponsor du terrorisme dans le monde – l’administration américaine a raison de préférer la réalisation non violente de l’objectif d’avoir un Iran privé d’armes nucléaires. Le président américain fait preuve d’une grande patience – ce qui n’est pas une qualité dont il est largement crédité – et, contrairement aux préférences du gouvernement israélien, il recherche une solution non violente. Si un accord est conclu, l’Iran perdra sa capacité à dissuader les représailles entreprises à son encontre, tandis que ses acolytes le Hamas, le Hezbollah et les houthis seront affaiblis. Israël, quant à lui, a déjà détruit les défenses antiaériennes de l’Iran. Sans menace nucléaire, l’Iran ne serait qu’un coq déplumé.

Il y a une distinction entre l’Iran et les puissances nucléaires existantes. Bien qu’il soulève un point légitime concernant l’exclusivité du club nucléaire actuel, l’Iran se rend inéligible en raison de ses menaces fréquentes et plausibles d’attaquer Israël avec des armes nucléaires, alors qu’il sait qu’Israël l’anéantirait en représailles. Il s’agirait d’une destruction effroyable d’énormes quantités de vies humaines.

Au début de la phase où l’Iran a exprimé son intention de devenir une puissance dotée d’armes nucléaires, une large opposition s’est manifestée, y compris de la part des principales puissances européennes. Le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, le Premier ministre britannique, David Cameron, et d’autres ont fait des déclarations soulignant la nécessité de coopérer pour empêcher un tel développement, tout comme les administrations de George W. Bush et d’Obama à Washington.

Toutefois, comme c’est généralement le cas, les expressions de détermination se sont évanouies dans le ridicule Plan d’action global commun, conclu en 2015 sous le parrainage du président américain Barak Obama entre l’Iran, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, ainsi que l’Allemagne et l’Union européenne. En réalité, cet accord prévoyait pour l’Iran une voie différée de l’enrichissement de l’uranium jusqu’au stade où il pourrait produire des ogives nucléaires.

Donald Trump a retiré l’Amérique de cet accord au cours de son premier mandat et son successeur Joe Biden, malgré des concessions, n’a pas été en mesure de trouver des conditions acceptables pour y revenir. Ceci explique le manque d’intérêt de l’Iran pour toute autre voie que celle de l’acquisition d’armes représentant une menace mortelle pour tout État qui n’est pas d’accord avec lui. Seules les actions des États-Unis et d’Israël empêchent l’Iran d’obtenir le feu vert de plusieurs pays parmi les plus influents du monde pour déployer de telles armes.

Tous ces facteurs sont pris en considération lors des discussions entre les États-Unis et l’Iran et nous devrions tous souhaiter le succès de ces négociations, sans pour autant renoncer à une solution militaire si l’inflexibilité iranienne l’impose.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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