La guerre n’est «absolument pas une option», déclare la présidente de Taïwan à la Chine

Par Aldgra Fredly
10 octobre 2022 19:20 Mis à jour: 11 octobre 2022 18:32

La présidente de Taïwan a exclu toute confrontation armée avec la Chine, affirmant que son gouvernement est prêt à s’engager avec le Parti communiste chinois (PCC) pour parvenir à un « arrangement mutuellement acceptable ».

Dans son discours national prononcé ce lundi, la présidente Tsai Ing‑wen a déclaré qu’il était « regrettable » que la Chine ait intensifié ses intimidations militaires, ses pressions diplomatiques et ses obstructions commerciales pour mettre fin à la souveraineté de Taïwan.

« Je tiens à préciser aux autorités de Pékin que la confrontation armée n’est absolument pas une option pour nos deux parties », a fait remarquer Mme Tsai.

« Ce n’est qu’en respectant l’engagement du peuple taïwanais envers notre souveraineté, notre démocratie et notre liberté que l’on pourra jeter les bases pour reprendre une interaction constructive de part et d’autre du détroit de Taïwan », a‑t‑elle ajouté.

La Chine revendique Taïwan comme faisant partie de son territoire, bien que Taïwan soit une nation souveraine dotée d’un gouvernement démocratiquement élu. La Chine a juré de conquérir Taïwan par la force si nécessaire.

Le PCC a organisé des exercices militaires près de Taïwan après la visite controversée de la présidente de la Chambre des représentants des États‑Unis, Nancy Pelosi (Parti démocrate‑Californie), au mois d’août. Le PCC a tiré plusieurs missiles balistiques au‑dessus de Taïwan et imposé un blocus de ses eaux internationales.

Mme Tsai a déclaré que Taïwan était prête à négocier avec la Chine pour rétablir la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan, sans pour autant compromettre la liberté et le droit à la démocratie du peuple taïwanais.

« Le consensus le plus large parmi le peuple taïwanais et nos différents partis politiques est que nous devons défendre notre souveraineté nationale et notre mode de vie libre et démocratique. Sur ce point, nous n’avons pas de place pour le compromis », a‑t‑elle déclaré.

Renforcer les capacités de défense

Mme Tsai a fait du renforcement des capacités de défense de Taïwan une priorité absolue, car elle souhaite que son pays soit « pleinement préparé » à répondre aux menaces militaires extérieures.

Taïwan a augmenté ses dépenses militaires et sa production massive de missiles de précision et de navires de pointe, ainsi que ses efforts de modernisation militaire, a déclaré la présidente.

« Par nos actions, nous envoyons un message à la communauté internationale : Taïwan assumera son devoir de légitime défense, nous ne laisserons rien au hasard et nous travaillerons avec nos alliés pour maintenir conjointement la sécurité et la stabilité dans la région », a‑t‑elle déclaré.

Carl Schuster, ancien directeur des opérations au Joint Intelligence Center du Commandement américain dans le Pacifique, a indiqué que les dirigeants chinois espéraient forcer Taïwan à accepter la « réunification » sans que l’Armée populaire de libération (APL) ait à envahir l’île au moyen d’un assaut amphibie.

« Je crois que l’APL espère que les frappes aériennes et de missiles briseront la volonté politique de Taïwan », a‑t‑il déclaré à Epoch Times le 30 septembre. « Historiquement, cela ne s’est pas produit. En regardant la bataille d’Angleterre, les Allemands espéraient la même chose. »

  1. Schuster estime que si Taïwan développe activement son armée, maintient l’état de préparation et la puissance de ses troupes, et si les États‑Unis restent fermes dans leur engagement envers Taïwan, Pékin n’agira pas car « ils veulent une victoire rapide et facile ».

« La Chine doit franchir des champs de mines tant dans l’eau que sur la plage, et les Taïwanais sont engagés à se défendre », a‑t‑il poursuivi, affirmant qu’il ne croit pas que le PCC y parviendra d’ici 2030.

Jenny Li a contribué à cet article.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.