«La loi doit changer»: un an après la mort de son fils, Yannick Alléno demande la création d’un délit «d’homicide routier»

Par Emmanuelle Bourdy
9 mai 2023 20:00 Mis à jour: 10 mai 2023 07:47

Le 8 mai 2022, le fils de Yannick Alléno était tué dans un accident de la route à Paris. Il avait été percuté par un individu ivre ayant consommé des stupéfiants et au volant d’une voiture volée. Le célèbre chef cuisinier a lancé une association d’aide aux familles de victimes de délit routier. Il souhaite en outre que la loi soit modifiée.   

Depuis qu’il a perdu son fils il y a tout juste un an, Yannick Alléno a fait de la lutte contre la violence routière son combat. Il espère que les coupables seront davantage punis à l’avenir et œuvre pour aider les familles de jeunes de moins de 25 ans victimes d’accidents suite à un délit routier.

« Ces gens doivent répondre d’actes volontaires »

Le chauffard qui a tué Antoine Alléno, alors âgé de 24 ans, était déjà connu défavorablement des services de police. Yannick Alléno n’arrive pas à admettre que dans cet accident mortel, il s’agisse d’un « homicide involontaire ». « Comment peut-on me faire accepter que celui dont je ne veux pas prononcer le nom pouvait ignorer qu’il allait donner la mort dans l’état où il se trouvait ? Qu’y avait-il d’involontaire chez Pierre Palmade lorsqu’il a pris le volant sous l’emprise de la drogue ? » a-t-il questionné dans les colonnes du Parisien. Pour lui, « Ces gens doivent répondre d’actes volontaires » et « la loi doit changer ».

Créé par Isabelle Mescam Alléno et Yannick Alléno, l’association Antoine Alléno a pour mission d’aider « les familles, les proches, les sans-titre, dévastés par la disparition d’un jeune de moins de 25 ans, mort à la suite d’un délit routier », aussi bien « dans leurs démarches administratives, judiciaires », que dans « leurs besoins financiers mais aussi d’assistance psychologique ».

« Plus de 750 morts chaque année. Une génération sacrifiée »

Yannick Alléno pointe d’ailleurs le déséquilibre entre l’aide apportée « pour une catégorie de Français », à savoir les familles des victimes des attentats pour lesquelles « on a fait ce qu’il fallait » et celle apportée aux autres victimes. Il déplore qu’il n’y ait pour ces « autres » que « peu de soutien matériel » et « aucune humanité ». « Ces jeunes de moins de 25 ans victimes d’un chauffard, c’est cinq Bataclan par an. Plus de 750 morts chaque année. Une génération sacrifiée », a indiqué le chef cuisinier.

Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche le 19 février dernier, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait expliqué qu’il travaillait « en lien étroit avec Éric Dupond-Moretti » sur la création d’un délit « d’homicide routier », concernant les « accidents mortels dus à la drogue et à l’alcool ».

En décembre 2022, le chauffard ayant causé la mort d’Antoine Alléno a été libéré de prison et placé sous contrôle judiciaire. Il n’y a pour l’instant aucune date de procès. « L’homme qui a tué mon fils a un droit à un avocat, on l’a transporté gratuitement jusqu’à sa prison, on l’a nourri. Aujourd’hui, il est dehors. Pour nous, c’est fini, il n’y aura jamais de libération », a conclu le chef étoilé auprès du quotidien francilien.

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