La récolte de graines de moutarde en Bourgogne affiche un «rendement historique»

Par Emmanuelle Bourdy
28 juillet 2022 20:26 Mis à jour: 28 juillet 2022 20:26

La pénurie de moutarde toucherait vraisemblablement à sa fin. La récolte 2022, qui vient de s’achever en Bourgogne, affiche visiblement d’excellents rendements. Toutefois, les agriculteurs réclament toujours un assouplissement des normes phytosanitaires.

La première récolte bisannuelle de graines de moutarde a été « plutôt très bonne », d’après Fabrice Genin, agriculteur et président de l’association des producteurs de graines de moutarde en Bourgogne. Le rendement est un tiers plus élevé qu’habituellement, avec en moyenne 18 quintaux par hectares, rapporte France 3 Bourgogne-Franche-Comté.

La situation devrait redevenir « quasi-normale dans les rayons » d’ici novembre-décembre

« On dépasse le rendement historique qu’on avait avant 2016 », déclare Fabrice Genin. De quoi réjouir les 220 producteurs de moutarde de la région. D’après le président de l’association des producteurs de graines de moutarde, la météo du printemps y est pour quelque chose, et de plus, les agriculteurs n’ont pas été « embêtés par les insectes ravageurs qui sont capable de détruire toute une récolte ». « Il faut dire que nous avons adopté de nouvelles variétés plus résistantes », précise-t-il.

« À présent que la graine est récoltée, elle doit encore être nettoyée afin que nous, industriels, puissions l’utiliser. Elle devrait nous être livrée d’ici fin septembre », indique la directrice industrielle de Reine de Dijon, Marika Zimmermann. Fabrice Genin ajoute qu’ « à partir de novembre-décembre, on devrait revenir à une situation quasi-normale dans les rayons », et même si « la récolte française ne représente pas l’ensemble des besoins de tous les industriels, par contre elle sera disponible très rapidement ». En effet, 80% des graines de moutarde utilisées en France proviennent du Canada. La récolte étant plus tardive dans ce pays, elle devrait arriver en décembre-janvier, « ce qui devrait mettre fin à la pénurie dans nos rayons », anticipe Fabrice Genin.

Il faut « trouver de nouveaux producteurs », mais est-ce que ce sera si simple ?

« Les prix de la récolte 2022 ont été définis il y a un an, avant la pénurie. On sera payés 1350 euros la tonne. Avec la forte demande des industriels, la récolte 2023 est déjà vendue au prix de 2000 euros la tonne », ce qui signifie qu’il faut « trouver de nouveaux producteurs », prévient-il encore, ainsi que le relate France Bleu.

Néanmoins, malgré toutes ces bonnes nouvelles, un problème subsiste. Fabrice Genin rappelle qu’il y a « de vrais freins à la culture de la moutarde ». « On vit un climat qui change, mais il y a aussi un choix politique d’avoir une règlementation très stricte sur les produits phytosanitaires », glisse-t-il. Ainsi, les producteurs se plaignent de la suppression de « la quasi-totalité des solutions » leur permettant « de lutter contre certains insectes ravageurs ». Les producteurs vivent donc dans l’incertitude, par rapport aux rendements de cette production. Par conséquent, cela « n’encourage pas les producteurs à tenter la culture de moutarde », se désole Fabrice Genin, ainsi que le rapporte France 3. Sans obtenir de dérogations sur de nouveaux produits phytosanitaires, les producteurs craignent donc de ne pas avoir de solutions à ce problème.

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