La République tchèque a fait l’objet d’une cyberattaque chinoise

Par Epoch Times avec AFP
28 mai 2025 15:20 Mis à jour: 13 juin 2025 18:53

La République tchèque a convoqué l’ambassadeur de Chine mercredi après une attaque informatique ayant visé son gouvernement, l’UE, les États-Unis et l’Otan dénonçant les agissements de Pékin.

« La partie chinoise doit réaliser les conséquences graves que de telles activités font peser sur les relations bilatérales », a affirmé le ministre tchèque des Affaires étrangères Jan Lipavsky sur le réseau social X.

Les hackeurs baptisés APT31, « associé au ministère de la Sécurité de l’État chinois »

Son ministère a indiqué dans un communiqué mercredi que l’attaque visant « l’un de ses réseaux non classifiés » avait commencé en 2022, nécessitant une enquête approfondie du contre-espionnage de ce pays, membre de l’Otan.

Selon M. Lipavsky, les assaillants avaient été « détectés lors de l’intrusion » et cet État de l’UE en a conclu que « l’activité a été perpétrée par APT31, publiquement associé au ministère de la Sécurité de l’État chinois ». En conséquence, la République tchèque a appelé la Chine à « prendre toutes les mesures appropriées pour remédier à cette situation ».

Le contre-espionnage tchèque avait déjà désigné Pékin comme une menace dans son rapport annuel de 2024, affirmant que l’ambassade de Chine cherchait des « informations sur la scène politique » locale.

Le 25 mars 2024 à Londres, des membres de l’Alliance interparlementaire sur la Chine, dont Tim Loughton, Iain Duncan Smith et Stewart McDonald, tiennent une conférence de presse sur les cyberattaques chinoises.(DANIEL LEAL/AFP via Getty Images)

« Menace existentielle »

Sujet sensible pour Pékin : des présidents du Parlement tchèque se sont rendus à Taïwan, tandis que des responsables de l’île ont été reçus en Tchéquie, actuellement gouvernée par une coalition centriste.

Un avion de chasse Mirage 2000 de l’armée de l’air taïwanaise se prépare à atterrir sur la base aérienne de Hsinchu à Hsinchu le 2 avril 2025. L’armée chinoise a annoncé de nouveaux exercices le 2 avril, dans les eaux sensibles près de Taïwan, pour une deuxième journée consécutive de manœuvres autour de l’île autonome qu’elle revendique comme sienne. (I-Hwa Cheng/AFP via Getty Images)

Or ces dernières années, l’île a connu une intensification de la pression de la part de la Chine. Alors que Pékin multiplie les discours sur une unification « inévitable », Taïwan a renforcé ses liens avec des démocraties, comme la Lituanie, qui s’était attirée les foudres du géant asiatique.

Plusieurs pays d’Europe centrale estiment partager avec l’île une même « menace existentielle », après l’invasion en 2022 de l’Ukraine par la Russie, proche de la Chine. En mai 2024, les Affaires étrangères tchèques avaient convoqué l’ambassadeur de Russie, déjà au sujet de cyberattaques répétées visant plusieurs pays européens, dont la Pologne.

La Russie est un « danger permanent »

Prague, qui coordonne une aide militaire de 18 alliés à l’Ukraine, dont le Canada, a attribué les attaques au groupe russe APT28, lié au service de renseignement militaire russe GRU. Les renseignements tchèques ont ensuite considéré que la Russie était un « danger permanent », faisant automatiquement baisser la confiance envers Pékin.

Cette montée de la tension en Europe centrale est prise très au sérieux par Bruxelles, parce qu’elle est le dernier développement d’une série d’incidents concernant la puissance chinoise. Dans un communiqué mercredi, la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a « fermement condamné les activités informatiques malveillantes » et appelé la Chine à « s’abstenir de tels comportements ». L’UE est « prête à prendre de nouvelles mesures pour répondre », a-t-elle ajouté, affichant la « solidarité » du bloc envers la République tchèque.

Pékin doit cesser « immédiatement toute activité de ce type »

De son côté, l’Otan a dit dans un communiqué observer « avec une inquiétude croissante le schéma exponentiel » de ces agissements pour « déstabiliser l’alliance ». Même Washington a dénoncé la cyberattaque, exigeant que Pékin cesse « immédiatement toute activité de ce type » et « se comporte de manière responsable ».

« Nous demandons avec insistance à la Chine de respecter ses engagements internationaux », a fait savoir le bureau du département d’État américain spécialisé dans le cyberespace et les technologies numériques.

Une affiche montrant six agents du renseignement militaire russe recherchés pour des cyberattaques mondiales, est présente durant la conférence de presse au ministère de la Justice, le 19 octobre 2020 à Washington, DC. (Andrew Harnik – Pool/Getty Images)

Les États-Unis et le Royaume-Uni considèrent que le groupe de hackeurs baptisé APT31 est lié au gouvernement chinois, et lui attribuent, comme la France, des attaques. Si Washington affirme que les opérations de piratage appuyées par la Chine sont les plus vastes au monde, Pékin a toujours nié être impliqué.

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