La veille de l’arrestation de son « ami » Epstein, Jean-Luc Brunel faisait la fête à Paris

Par David Vives
22 août 2019 15:35 Mis à jour: 22 août 2019 15:35

Depuis le 6 juillet, date de l’arrestation de Jeffrey Epstein par les autorités américaines, plusieurs relations du multimillionnaire ont disparu du radar. C’est le cas de l' »ami français » Jean-Luc Brunel, personnalité du milieu de la mode parisienne depuis quatre décennies.

Aperçu à une fête parisienne ce 5 juillet, Jean-Luc Brunel semble bien s’amuser. Le Paris Country Club célèbre le White Day, avec au menu champagne rosé, entrecôtes grillées et repas à 1.300 dollars. Un des organisateurs de la soirée photographie le septuagénaire avec deux connaissances.

Une mannequin présente à cette soirée publiera également un selfie d’elle avec Brunel, qui sera identifié par l’ancien mannequin néo-zélandais Zoë Brock, contactée par 20 Minutes. Depuis cette date, il demeure introuvable malgré les sollicitations de la presse auprès de sa société de Miami, MC2.

67 visites en 13 mois, quand Epstein était en prison en 2013

Le Français partage depuis plusieurs décennies sa vie entre Paris, New-York et Miami, où il a crée la société MC2 en 2005, en partie grâce à un chèque d’Epstein. Les circonstances de leur rencontre est inconnue, mais les deux hommes semblent entretenir de forts liens. Le 21 juin 2002, il est à bord du Lolita Express avec Jeffrey Epstein, Virginia Roberts Giuffre et la Franco-Britannique Ghislaine Maxwell.

Lors de la détention d’Epstein en 2013 pour une période de treize mois, le Français lui rend visite 67 fois.

Brunel continue depuis son occupation de dénicheur de talents. En avril, Nivaldo Oliveria Leita, patron de l’agence brésilienne Mega Partners, écrivait sur Facebook : « Jean-Luc Brunel est là pour un casting et emmener nos mannequins à New York. Notre porte te sera toujours ouverte ».

Une des victimes d’Epstein, Virginia Giuffre, accuse le Français d’avoir mis en œuvre l’acheminement de jeunes filles au multimillionnaire. Elle raconte que trois jeunes filles françaises auraient été transportées en avion, puis renvoyées dès le lendemain, après avoir été abusées par l’homme.

«Le pire que j’ai entendu de sa propre bouche était cette jolie fille de 12 ans avec laquelle il a voyagé en avion pour son anniversaire», a-t-elle déclaré, selon le document. 

Accusations de mannequins

Jean Luc Brunel se vante d’avoir lancé les carrières de Sharon Stone et Milla Jovovitch. Mais il était déjà accusé, dans un reportage de CBS en 1988, d’avoir approché une mannequin et de l’avoir drogué pour la violer.

Mediapart a diffusé mardi le témoignage d’un ancien mannequin néerlandais, Thysia Huisman, qui affirme avoir été « droguée et violée » à cette époque par M. Brunel. Elle avait 18 ans.

« Nous avons été contactés par plusieurs mannequins qui ont été représentés par MC2 et Karin au sujet d’accusations de potentiels trafic sexuel et abus sexuels », a déclaré à l’AFP Sara Ziff, une ancienne top model ayant fondé en 2012 l’association new-yorkaise Model Alliance, consacrée à la défense des droits des mannequins.

Dans le monde du mannequinat, « tout le monde était au courant de ces pratiques depuis des années, mais ne disait rien, il y a une espèce d’omerta », a affirmé à l’AFP Ekaterina Ozhiganova, co-fondatrice en France de l’association Model Law.

« Ce n’est pas la première fois que des gens de pouvoir bénéficient d’un traitement favorable » garantissant l’impunité sur des années, note cette mannequin de 26 ans, soulignant la similitude avec l’affaire Weinstein, ce scandale qui a secoué Hollywood et lancé le mouvement #MeToo en 2017.

« Les agresseurs potentiels gravitent autour de ces métiers liés au corps, comme le mannequinat », dit-elle. « Ça leur permet de côtoyer des proies faciles », analyse-t-elle.

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