L’ancienne civilisation de l’île de Pâques n’a pas disparue suite à une guerre

21 février 2016 17:24 Mis à jour: 2 juillet 2016 18:47

Selon une récente étude, la civilisation antique qui a existé sur l’île de Pâques n’a pas été détruite par une guerre, contrairement à l’hypothèse généralement avancée par les scientifiques.

Des chercheurs de l’université de Binghamton ont analysé des morceaux d’obsidienne en forme de lame appelés mata’a que l’on trouve partout sur l’île. Ils ont constaté que les mata’a n’ont pas été utilisés pour la violence. Sa forme n’est pas adaptée au combat et est différente de celle des armes trouvées sur l’île. L’étude conclut que les mata’a ont été probablement utilisés comme outils universels.

« Lorsqu’on regarde la forme de ces choses, elles ne ressemblent absolument pas les armes », a déclaré dans un communiqué Carl Lipo, professeur d’anthropologie à l’université de Binghamton.

Ce peuple aurait-il épuisé ses ressources ?

Selon la théorie traditionnelle, le peuple Rapa Nui qui a habité l’île de Pâques pendant des centaines d’années a finalement épuisé les ressources de cette île, ce qui a entraîné une guerre conduisant à sa disparition. Comme preuve de cette théorie, on se référait à des milliers d’objets triangulaires en obsidienne retrouvés partout sur l’île et appelés mata’a. En raison de leur grande quantité et du fait qu’ils sont en silex tranchant, plusieurs chercheurs les ont identifiés comme des armes de guerre.

« Si on les compare avec des armes européennes ou n’importe quelles armes trouvées dans le monde entier, lorsqu’il s’agit d’objets effectivement utilisés pour la guerre, leur formes sont très semblables. Si l’arme est mauvaise, on met sa vie en danger », a-t-il précisé.

(IanAndWendy.com via GNU Free Documentation License)
(IanAndWendy.com via GNU Free Documentation License)

« Si vous avez besoin d’une lance, beaucoup d’objets pourraient faire l’affaire. Tout ce que vous avez sous la main peut servir d’arme. Mais dans des conditions de conflit armé, les armes doivent être étudiées pour donner la mort. Et un soin particulier va être apporté pour servir ce but, car c’est important… Or, vous pouvez blesser quelqu’un avec un mata’a, mais ces blessures ne seront certainement pas mortelles », a-t-il ajouté.

Une vie autarcique mais pas de catastrophe écologique

Carl Lipo a également déclaré que l’idée que les habitants de l’île de Pâques se soient exterminés eux-mêmes n’est qu’une récente interprétation européenne des faits, ce n’est pas une hypothèse confirmée par les archéologues.

« Du point de vue préhistorique, l’idée communément admise sur l’effondrement de la civilisation qui habitait sur l’île des suites d’une catastrophe écologique n’est pas correcte. Les populations y ont vécu en autarcie de façon harmonieuse jusqu’à leur contact avec les Européens », a-t-il précisé.

Easter Island in the Pacific (Google Maps)
L’île de Paques, dans le Pacifique. (Google maps)

Carl Lipo a également affirmé que les mata’a ne sont que des outils agricoles, ajoutant : « Nous nous sommes concentrés sur quelques soi-disant éléments de preuve spécifiques présentés en faveur du scénario catastrophe, afin de montrer qu’en réalité il n’y a aucune preuve… Ce qui pourrait servir de base pour une étude plus approfondie, est le fait que c’était une société étonnante qui s’était très bien développée. Pour nous, lorsque nous voyons la désolation des champs de pierres, nous pensons à une catastrophe, mais en réalité, cela pourrait être le signe d’une haute productivité ».

(Creative Commons)
(Creative Commons)

 Les Européens sont arrivés sur cette l’île perdue du Pacifique sud en 1722, et à l’époque il n’y avait environ que 2 000 ou 3 000 personnes qui y habitaient. Les maladies européennes et l’esclavage péruvien ont décimé la population, la réduisant à seulement 111 personnes en 1877.

L’île, qui fait maintenant partie du territoire du Chili, compte 5 800 habitants, dont environ 60% sont des descendants du peuple Rapa Nui.

On pense que les Rapa Nui se sont installés sur l’île de Pâques entre 700 et 1100, et qu’ils provenaient d’autres îles, vraisemblablement de Polynésie.

On pense aussi que les statues emblématiques moai ont été érigées entre 1250 et 1500. La plus grande de ces statues mesure plus de 10 mètres et pèse 82 tonnes.

Version anglaise : Ancient Easter Island Civilization Wasn’t Eliminated by Warfare: Researchers


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