L’Arabie saoudite sur la liste noire de l’ONU

7 octobre 2017 12:45 Mis à jour: 6 octobre 2017 21:59

L’Arabie saoudite, à la tête d’une coalition arabe en guerre au Yémen et inscrite jeudi sur une liste noire de l’ONU pour meurtres d’enfants, a rejeté vendredi « les informations et chiffres erronés et trompeurs contenus dans le rapport » incluant ce recensement.

« Nous exprimons de fortes réserves sur ces informations », a ajouté lors d’une conférence de presse l’ambassadeur saoudien à l’ONU, Abdallah al-Mouallimi. « Nous faisons le plus attention possible pour éviter de blesser des civils » dans cette guerre, a-t-il assuré.

Le secrétaire général de l’ONU a publié jeudi son rapport annuel sur les enfants et les conflits armés. « Au Yémen, les actions de la coalition ont provoqué en 2016 lors d’attaques d’écoles ou d’hôpitaux 683 victimes enfants lors de 38 évènements vérifiés », indique ce document d’Antonio Guterres.

Pour la première fois, la coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen figure dans l’annexe au rapport listant les pays ou entités commettant des exactions: meurtres, viols, enfants pris en otages, mutilations, enfants recrutés comme soldats…

Cette année, le rapport contient une nouveauté : deux catégories ont été établies dans la liste noire, une première de pays ou d’entités ne prenant pas de mesures pour atténuer les attaques contre des enfants, une seconde –dans laquelle figure la coalition– prenant des précautions pour limiter le nombre de victimes enfants.

« L’Arabie saoudite et les membres de la coalition respectent (…) leurs obligations liées aux lois internationales et au droit humanitaire », a souligné l’ambassadeur saoudien, entouré de plusieurs de ses homologues arabes auprès de l’ONU.

« Une seule victime est une victime de trop », a-t-il insisté, précisant que parmi les mesures prises par la coalition pour limiter le nombre d’enfants victimes de la guerre au Yémen, l’Arabie saoudite a créé à l’état-major de la coalition une unité de surveillance chargée de protéger les enfants contre les conséquences des opérations militaires.

« Nous sommes actifs pour enquêter sur tous les incidents rapportés », a ajouté M. al-Mouallimi.

L’ambassadeur a attribué la responsabilité des exactions commises sur des enfants aux Houthis et aux forces loyales à l’ancien président Ali Abdallah Saleh, combattus par la coalition au Yémen. Le diplomate saoudien les a notamment accusés d’utiliser des enfants comme boucliers humains.

Interrogé pour savoir pourquoi le rapport de M. Guterres parlait d’écoles bombardées par la coalition arabe, il a répondu que dans certains cas celles-ci servaient de dépôts d’armes et, du coup, ne pouvaient plus être qualifiées d’écoles.

En 2016, l’ancien secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon avait subi des pressions de l’Arabie pour que la coalition ne figure pas sur la liste noire annuelle des Nations unies. Le nom de la coalition avait été retiré et l’Arabie avait démenti avoir menacé de couper des financements dans des programmes humanitaires des Nations unies.

L’an dernier, il y avait eu « peu de consultations sur la liste noire ou liste des mauvais garçons. Nous avions protesté contre cela ». Cela « n’a pas été le cas cette année », a précisé l’ambassadeur saoudien, dont le pays est entré en guerre au Yémen en 2015.

Selon le rapport de M. Guterres, il y a eu en 2016 dans le monde au moins 4.000 cas de violations vérifiées du fait de forces gouvernementales et plus de 11.500 par des groupes armés non étatiques. Outre le Yémen, son rapport souligne notamment qu’en Somalie et en Syrie, le recrutement et l’utilisation d’enfants ont plus que doublé par rapport à 2015.

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