L’Assemblée adopte une taxe sur les boissons énergisantes alcoolisées
Vendredi, l’Assemblée nationale a entériné une nouvelle taxe sur les boissons énergisantes alcoolisées, au nom de la lutte contre ce que plusieurs élus ont qualifié, dans l’hémicycle, de « fléau », particulièrement préjudiciable à la jeunesse.

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Photo: LEO VIGNAL/AFP via Getty Images
Cette disposition, adoptée dans le cadre de l’examen du budget de la Sécurité sociale, vise l’émergence récente de produits, à l’instar de la boisson Vody, qui associent spiritueux, stimulants et arômes sucrés.
« C’est un vrai fléau contre la jeunesse », a souligné le rapporteur général du budget de la Sécurité sociale, Thibault Bazin (LR). Les députés ont adopté un amendement destiné à élargir le champ de la fiscalité appliquée aux « premix » – mélanges d’alcool et de boissons sucrées non alcoolisées – au bénéfice de la Caisse nationale de l’assurance maladie. Plus précisément, le texte étend cette taxation aux boissons alcoolisées comportant « une adjonction de substances actives ayant un effet stimulant sur le corps, notamment la caféine, la taurine, la guaranine ».
Un décret devra en préciser la liste, ce qui, selon M. Bazin, permettra de « pouvoir s’adapter » si les fabricants modifient la composition de leurs produits, évitant ainsi le contournement de la taxe.
Une majorité transpartisane, une opposition affirmée
L’amendement, porté par Frédéric Valletoux, président (Horizons) de la commission des Affaires sociales, a bénéficié du soutien des élus de gauche, du MoDem, de Liot, ainsi que de la majorité Renaissance et Horizons. Les Républicains, le Rassemblement national et leurs alliés ciottistes s’y sont, en revanche, opposés.
Dans l’hémicycle, Marine Le Pen a estimé : « Je trouve objectivement, moralement condamnable le fait d’essayer de se faire de l’argent sur quelque chose qui devrait être interdit. Soit c’est nocif et on l’interdit, soit ce n’est pas nocif et il n’y a aucune raison de les taxer. »
Prévention ou fiscalité : le débat reste ouvert
La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, avait émis un avis de sagesse à l’égard de la mesure, tout en rappelant que ces boissons ciblent prioritairement « les jeunes ». Elle a néanmoins insisté sur le fait que l’alcool demeure interdit aux mineurs et que l’enjeu majeur reste le contrôle effectif de cette consommation.
Face à la multiplication des amendements relatifs à la fiscalité comportementale (alcool, tabac…), la ministre a tenu à rappeler : « la fiscalité comportementale ne fait pas une politique de prévention ». Certaines taxes « ont des bons rendements » et, par conséquent, « cela démontre que leur efficacité sur la baisse de la consommation n’est pas systématique ».
Le vote solennel sur le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026 est programmé mercredi à l’Assemblée nationale ; le texte sera ensuite transmis au Sénat pour examen.

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