L’autre épidémie : l’espionnage universitaire chinois

Par John Mac Ghlionn
14 novembre 2021 20:03 Mis à jour: 14 novembre 2021 20:03

Il existe une crainte réelle concernant les espions chinois surveillant les séminaires en ligne d’un certain nombre d’universités britanniques. Ces espions ont comme mandat de surveiller les débats et les conférences, selon Mark McLaughlin, un collaborateur du Times UK. Toute personne qui ose discuter d’un « contenu politique censuré » devient la cible de ces agents approuvés par Pékin.

De nombreux étudiants chinois, qui ne peuvent pas se rendre en Grande-Bretagne en raison des restrictions de voyage liées à la pandémie, n’ont d’autre choix que de se connecter aux cours « en utilisant des réseaux privés virtuels (VPN) gérés par Alibaba », écrit M. Maclaurin. Alibaba entretient des liens étroits avec le Parti communiste chinois (PCC).

Si l’on considère que la Chine est engagée dans une nouvelle guerre froide avec les États-Unis, le désir de Pékin de surveiller les conversations, en particulier celles étant très sensibles et de nature géopolitique, est logique. Avec une campagne de génocide au Xinjiang et des citoyens tibétains terrorisés, il devient inévitable discuter de la Chine lorsqu’on aborde les droits de l’homme.

Mais ces discussions, surtout pour les Chinois, ont un coût important. Le PCC surveille de très près chacun de ses ressortissants, qu’ils soient dans leur pays ou à l’étranger. Il est inquiétant de constater que la Grande-Bretagne semble particulièrement vulnérable à l’ingérence chinoise. Les universités britanniques, dont Cambridge, l’un des établissements d’enseignement les plus prestigieux au monde, semblent particulièrement vulnérables.

Comme Ian Williams, du Spectator, l’a récemment signalé, Huawei, une autre entreprise ayant des liens étroits avec le PCC, exerce une influence néfaste sur le Cambridge Centre for Chinese Management. Trois des quatre directeurs du centre, nous dit-on, « ont des liens avec le géant des télécommunications », ce qui signifie qu’ils ont des liens avec le PCC. Le représentant principal du centre, comme l’a noté M. Williams, « est un ancien vice-président de la société qui a été payé par le gouvernement chinois ». En outre, un membre honoraire du centre est l’auteur d’un livre qui loue « la capacité de Huawei à transformer l’élite intellectuelle en un groupe de soldats ayant le même ensemble de valeurs et la même détermination ». Dire que Cambridge est compromise, c’est formuler un euphémisme inquiétant.

Le logo de la société chinoise Huawei est vu dans ses principaux bureaux britanniques à Londres, le 28 janvier 2020. (Daniel Leal-Olivas/AFP via Getty Images)

En 2018, l’université de Cambridge a signé un accord de collaboration de près de 230 millions d’euros  pour développer un parc scientifique avec TusPark, le parc scientifique de l’université de Tsinghua. Là encore, le PCC et Tsinghua sont intimement liés – lorsque les responsables de Cambridge s’engageaient dans ce projet, en réalité, ils signaient pour collaborer avec le PCC.

Le parc scientifique, selon son site Web, a transformé Cambridge « d’un bourg avec une université de classe mondiale à l’un des principaux centres technologiques du monde ». Le site de 62 ha abrite plus de 130 entreprises différentes, y compris des « essaimages universitaires avec des multinationales cherchant à accéder aux diplômés et aux entrepreneurs les plus brillants de la réserve de talents variés de Cambridge ». Nombre de ces talents « travaillent sur des technologies susceptibles de changer la vie, des médicaments personnalisés et des diagnostics non invasifs du cancer à l’intelligence artificielle, l’IdO, la défense et la connectivité, pour n’en citer que quelques-unes. »

En d’autres termes, ils travaillent sur des technologies vitales qui serviront le PCC.

Bien sûr, les universités britanniques ne sont pas les seules à être menacées. Aux États-Unis, les craintes d’espionnage universitaire sont tout aussi sérieuses.

Au cours de la première semaine de septembre, plus de 170 professeurs de l’université de Stanford, issus de 40 départements différents, ont signé une lettre ouverte adressée au procureur général des États-Unis, Merrick Garland. Dans cette lettre largement diffusée, les universitaires demandent à M. Garland de mettre fin à l’Initiative Chine du ministère de la Justice, initialement introduite par l’ancien procureur général Jeff Sessions.

L’objectif de cette initiative, lancée en 2018, était simple : lutter contre l’espionnage universitaire, le vol de propriété intellectuelle et d’autres menaces graves associées à Pékin. Bien que les appels des professeurs soient quelque peu compréhensibles (après tout, si une personne est effectivement innocente et se retrouve accusée d’espionnage pour le compte de Pékin, sa carrière est terminée, même si son nom est blanchi par la suite), l’initiative chinoise reste nécessaire.

Selon The Cipher Brief, Pékin compte toujours sur les universitaires et les chercheurs pour agir en tant qu’espions. Lorsqu’il s’agit d’espionnage, les universités, si absorbées par l’idée d’équité, d’inclusion et de conscience raciale, sont des proies faciles. Les auteurs de The Cipher Brief ont averti que le PCC considère toujours « les universités et les établissements d’enseignement supérieur comme des points d’entrée vulnérables pour accéder à des données sensibles ».

Dans la lettre susmentionnée, les professeurs affirment « que l’initiative chinoise s’est écartée de manière significative de sa mission revendiquée : elle nuit à la compétitivité des États-Unis en matière de recherche et de technologie et elle alimente des préjugés qui, à leur tour, suscitent des inquiétudes quant au profilage racial. » Tellement concernés par l’idée de « xénophobie », ils estiment que l’initiative chinoise devrait être supprimée. « Remplacez-la par une réponse appropriée qui évite les défauts de cette initiative », ont-ils suggéré.

Une fois de plus, bien que les inquiétudes des professeurs soient compréhensibles, l’initiative chinoise ne doit pas être supprimée. Les enquêtes doivent toujours être menées, mais avec beaucoup plus de soin. L’espionnage et le vol de propriété intellectuelle soutenus par le PCC sont toujours d’actualité. C’est ce que fait le PCC : il triche et vole, faisant tout son possible pour obtenir le moindre avantage.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.


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