La Fédération Addiction a alerté mardi sur de « nombreuses ruptures de soins » chez les patients suivis en addictologie depuis l’obligation de présenter sa carte Vitale en pharmacie et réclame « une dérogation claire et systématique » pour ces patients précaires.
« Depuis plusieurs semaines, les adhérents de la Fédération Addiction (médecins, soignants, travailleurs sociaux…) signalent une multiplication des ruptures de traitement : des usagers ne peuvent plus obtenir leurs médicaments en pharmacie, faute de carte Vitale », pointe le principal réseau d’associations et de professionnels de l’addictologie de France.
Pour ces usagers en grande difficulté, souvent suivis en CSAPA (Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie) ou par des médecins généralistes, la Fédération rappelle dans son communiqué que « la perte ou l’absence de carte Vitale est fréquente et les démarches pour en obtenir une nouvelle sont complexes et longues ».
« En conditionnant l’accès aux traitements à la carte Vitale, le gouvernement et l’Assurance maladie prennent le risque de provoquer des rechutes, des hospitalisations, voire des surdoses », prévient l’organisation.
Une mesure « inapplicable pour des usagers en grande difficulté »
Mi-juin, l’Assurance maladie a annoncé que la présentation de la carte Vitale deviendrait obligatoire pour bénéficier du tiers-payant en pharmacie lors de la délivrance de certains médicaments « à risque », dont font partie les stupéfiants comme la méthadone et le méthylphénidate, ainsi que pour les médicaments particulièrement onéreux.
Autrement dit, il faudra être muni de la carte physique ou dématérialisée lors de chaque passage en pharmacie pour ne pas avancer les frais. Ce dispositif a pour but de « limiter la fraude » et « les détournements de certains médicaments sensibles » mais aussi « d’améliorer la traçabilité du parcours de soins », a expliqué l’Assurance maladie.
Cette mesure est « inapplicable pour des usagers en grande difficulté » et revient « à exclure du soin les personnes les plus vulnérables », estime toutefois la Fédération Addictologie.
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