L’avertissement d’un médecin qui a survécu au génocide cambodgien

Par Masooma Haq et Jan Jekielek
25 mai 2022 17:33 Mis à jour: 25 mai 2022 18:36

Le médecin cambodgien Nal Oum a survécu au génocide cambodgien après avoir été pris à l’époque pour cible, avec d’autres « intellectuels », par le régime communiste des Khmers rouges. Il a été forcé, avec les habitants des villes du pays, de quitter son domicile et de travailler dans les campagnes, dans des conditions relevant de l’esclavage.

Il lance un avertissement sincère à tous les habitants des pays démocratiques et libres, en particulier aux citoyens des États-Unis, la première puissance de l’Occident qui est devenue son pays depuis 30 ans. L’idéologie socialiste et marxiste infiltre la société occidentale et divise ses citoyens – en particulier les Américains – dans le but de détruire cette société de l’intérieur, a-t-il constaté.

« Ils viennent vous détruire de l’intérieur, en commençant par la famille, cette cellule de la nation », a expliqué Nal Oum dans une interview accordée au programme « American Thought Leaders » d’EpochTV.

« Tout d’abord la famille, après cela, la nation. Leur objectif n’est pas seulement tel ou tel pays, c’est le monde entier. De mon côté, je pense que l’Amérique serait probablement la première, leur priorité, avant le monde entier. »

M. Oum lance cet avertissement en sachant bien de quoi il parle, étant donné qu’il a survécu à un régime communiste impitoyable qui a presque détruit son pays d’origine.

Les Khmers rouges ont contrôlé le Cambodge de 1975 à 1979, sous la direction du leader marxiste Pol Pot, qui a approuvé l’assassinat de plus de 2 millions de Cambodgiens et a contraint les « intellectuels » et autres citadins à travailler dans des fermes collectives à la campagne – ce qui a entraîné la mort de familles entières par famine, maladie ou surmenage.

Une jeune Cambodgienne regarde le stupa principal des champs de la mort de Choeung Ek, exposé à Phnom Penh, au Cambodge, le 6 août 2014. Le stupa est rempli de milliers de crânes de personnes tuées sous le régime de Pol Pot. (Omar Havana/Getty Images)

Les communistes n’atteignent pas leurs objectifs au grand jour, mais se déguisent sous la bannière du socialisme, a souligné M. Oum.

« Ils ont gagné le terrain très vite en France, président après président. Ils restent dans le cadre du socialisme, à mi-chemin. Vous savez, ils ont le Parti communiste. Le Parti communiste n’a jamais réussi à former légalement un gouvernement… », a-t-il poursuivi.

« Mais, sous une étiquette socialiste, il était facile pour les communistes de s’infiltrer. Je vous prie de me croire, en tenant compte du milieu d’où je viens au Cambodge, du fait que je connais le Vietnam, que je connais tous les gens qui entourent mon pays : je sais comment les communistes planifient leur règne sur le monde entier. »

Nal Oum a vu les communistes vietnamiens venir s’installer dans son pays en succédant au régime de Pol Pot. Ils ont pris le contrôle du Cambodge après avoir d’abord détruit sa société de l’intérieur, puis en se proclamant sauveurs venus pour secourir les Cambodgiens.

Il a fait sa mise en garde après avoir vu de grands changements se produire, au cours des sept à huit dernières années, en Amérique et ailleurs dans toutes les couches de la société, y compris aux plus hauts niveaux du gouvernement.

« Il est certain que quelque chose a changé. Et je dois dire que ce changement – si nous tous Américains n’en sommes pas conscients et ne commençons pas à faire quelque chose pour y mettre fin – ce changement, je vous le dis en tenant compte de ce que j’ai vécu (au Cambodge), il sera difficile de s’en débarrasser plus tard. »

M. Oum a expliqué que les marxistes utilisent « la machine sophistiquée de la propagande » pour atteindre leurs objectifs. Au Cambodge, il a vu le régime utiliser la guerre psychologique et la guerre de l’opinion publique. « Manipuler le public… utiliser la guerre juridique » – aujourd’hui, ils sont prêts à tout pour obtenir et conserver le pouvoir, a-t-il précisé.

La doctrine de Karl Marx est la base de leur pensée, a-t-il poursuivi. Avec le temps, les gens sont endoctrinés petit à petit, comme par osmose. Nal Oum voit cela se produire en Amérique et compare le communisme au virus du Covid – il infecte et détruit les gens.

« Une fois qu’ils sont endoctrinés, ils ne sont pas comme les autres gens. Une fois qu’ils reçoivent l’information, la doctrine, de la propagande, etc., cela forme dans leurs esprits une sorte de croyance. »

Des membres des Socialistes démocrates d’Amérique se rassemblent à New York, le 1er mai 2019. (Spencer Platt/Getty Images)

« Quand vous devenez communiste, vous devez faire ceci et faire cela. Vous devez obtenir le pouvoir par la violence, l’intimidation, en tuant, en détruisant tout. » Ceux qui suivent une idéologie marxiste, ou un communisme déguisé, ont de nombreuses autres stratégies pour obtenir et conserver le pouvoir, a indiqué M. Oum.

« Infiltration, division, division de la société… s’il n’y a pas [de troubles], ils peuvent en créer. Les communistes se disent qu’il faut créer de l’agitation dans le pays où vous allez. »

Le marxisme emploie la stratégie qui consiste à diviser la société en deux groupes : l’un étant qualifié d’oppresseur et l’autre d’opprimé. Nal Oum voit que cette stratégie se réalise actuellement dans la société occidentale.

Un membre d’Antifa vandalise une vitrine à Nantes, France, le 14 février 2014. (FRANK PERRY/AFP/Getty Images)

Il a souligné que les marxistes et les socialistes utilisent un outil qui n’est généralement pas considéré comme mortel, mais qui peut l’être tout autant qu’un fusil : le langage.

« Nous imaginons les communistes munis de fusils ou d’autres armes. Mais ce que nous pensons souvent à peine, ce que nous oublions, c’est que leur langage, leur langage dialectique, ce que nous appelons le langage révolutionnaire – le langage qu’ils ont eux-mêmes créé – est aussi puissant qu’une arme », a mis en garde M. Oum. « Ils peuvent vous tuer avec leur langage. »

Il a expliqué que le régime communiste qu’il a connu n’accordait aucune valeur à la vie, ce qui leur importait, c’était seulement le travail que les gens pouvaient accomplir. Pour survivre sous un tel régime, il fallait suivre « les trois règles : se rendre aveugle, se rendre sourd et se rendre muet. Ne pas être témoin de quoi que ce soit ».

Après avoir vécu pendant un an sous ce régime, avoir fait des travaux forcés et avoir été témoin de morts et d’atrocités inimaginables, Nal Oum a eu le courage de s’évader et de se réfugier en Thaïlande avec un objectif clair : raconter aux gens ce dont il avait été témoin sous le règne des Khmers rouges.

Lorsqu’il a commencé à préparer son évasion, les mots de Winston Churchill lui sont venus à l’esprit : « Prier dans les heures les plus sombres. » Bien que la religion soit réprimée au Cambodge communiste, il s’est rendu dans un village voisin pour prier devant une statue de bouddha et demander de lui donner du courage.

Une carte montrant les frontières du Cambodge avec le Vietnam et la Thaïlande. (Google Maps)

Dans les jours qui ont suivi, il a commencé son voyage de 22 jours sous le couvert de l’obscurité, avec seulement un petit sac de riz sec caché dans sa manche. Sentant une connexion avec le monde spirituel, il a marché dans la jungle et a contracté la malaria, mais il a finalement réussi à sortir du Cambodge pour entrer en Thaïlande.

Nal Oum a dit avoir été soutenu par une seule pensée tout au long de ses 22 jours : raconter au monde ce dont il avait été témoin sous le régime communiste, qui avait un mépris total pour la vie humaine et l’individu.

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