Le bloc centriste d’Emmanuel Macron sur le point d’éclater: une opportunité pour les Républicains?

Par Julian Herrero
17 mars 2023 08:55 Mis à jour: 17 mars 2023 09:06

La galaxie centriste, tenue à bout de bras par Emmanuel Macron et représentée à l’Assemblée nationale par les groupes Renaissance (171 députés) MoDem (51 députés) et Horizons (29 députés) serait-elle en train de s’éteindre ? C’est ce que l’on peut affirmer au regard des évènements politiques qui secouent la majorité présidentielle (251 députés) depuis plusieurs mois. Reste à savoir si cela sera profitable pour les Républicains.

Des évènements ayant fragilisé le bloc centriste

Divers évènements ont considérablement fragilisé le bloc centriste. En octobre 2021, l’ancien Premier ministre et maire du Havre Édouard Philippe se démarque et fonde son mouvement de centre-droit Horizons, ce qui ne sera pas sans déplaire à la République en Marche, le parti du Président et qui provoquera des tensions au moment des investitures des candidats de la majorité présidentielle pour les législatives de juin 2022.

Notons aussi que les résultats des dernières élections législatives ayant fait perdre presque cent députés au parti d’Emmanuel Macron, Renaissance (anciennement LREM), les faisant ainsi passer de 267 à 171 députés dans l’hémicycle, ont mécaniquement renforcé la parole du MoDem et d’Horizons.

Une majorité présidentielle par conséquent plus instable qu’en 2017

De fait, les députés soutenant Emmanuel Macron ne sont plus aussi arrangeants que pendant le premier mandat du chef de l’État. En effet, lors de la précédente législature, les députés de la majorité présidentielle étaient unis et loyaux envers le président de la République. Il n’y avait pas réellement de dissension à l’Assemblée nationale, comme c’est le cas depuis plusieurs mois.

Fin juillet 2022, coup de tonnerre à la chambre basse. Le groupe Horizons vote pour la première fois contre le gouvernement et avec LR, la NUPES et le RN. Les députés philippistes souhaitent envoyer un « avertissement » au ministre de l’Économie et des Finances, Bruno le Maire, sur un amendement visant à allouer une aide aux départements de 120 millions d’euros.

Plus récemment, mardi 7 mars, Aurore Bergé, cheffe du groupe Renaissance à l’Assemblée, défendait sa proposition de loi visant à élargir la peine d’inéligibilité automatique aux auteurs de violences aggravées, mais cette proposition n’a pas été soutenue par les groupes MoDem et Horizons, ces derniers ayant majoritairement voté contre. En conséquence, la proposition a été rejeté par 140 voix contre 113, ce qui constitue un coup dur pour le gouvernement.

Enfin, ce lundi 13 mars, le député Horizons de la troisième circonscription de la Mayenne, Yannick Favennec-Bécot a annoncé qu’en cas de vote le jeudi suivant à la suite de la réunion de la commission mixte paritaire un jour plus tôt, il « voterait contre la réforme des retraites ».

Les Républicains peuvent-il profiter des tensions au sein de la majorité présidentielle ?

La question de savoir si les Républicains bénéficieront des divisions au sein de la majorité présidentielle peut se poser. Ils ont effectivement une carte à jouer. Mais pour cela les Républicains doivent se trouver un leader capable de rassembler les différentes chapelles de la droite républicaine, et par conséquent, avoir une ligne claire et cohérente, portée par quatre piliers : liberté, autorité, sécurité et responsabilité, comme à l’époque de Nicolas Sarkozy.

Éric Ciotti doit rassembler les trois principaux courants de LR : l’aile gauche incarnée par Aurélien Pradié et Xavier Bertrand, l’aile sarkozyste qu’il représente ainsi que le courant plus conservateur incarné par Bruno Retailleau et François-Xavier Bellamy.

Face à un bloc centriste et macroniste divisé à l’Assemblée nationale et qui le sera davantage en 2027, au regard de la très probable candidature d’Édouard Philippe et des ambitions de François Bayrou, la droite a l’occasion de prouver qu’elle peut offrir à nouveau une vision aux Français.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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