Le PCC réinstaure le port du masque et la vaccination, et cherche à minimiser les décès liés à l’épidémie de pneumonie qui sévit dans le pays

Les autorités réinstaurent les mesures sanitaires mais évitent de parler de 'Covid'. Le décès soudain d'une ambassadrice du vaccin suscite l'émoi parmi la population.

Par Alex Wu
23 décembre 2023 00:29 Mis à jour: 23 décembre 2023 17:40

Le Parti communiste chinois (PCC) a réinstauré certaines des mesures sanitaires de l’épidémie de Covid-19, notamment le port obligatoire du masque et l’obligation vaccinale, dans un contexte où une épidémie de « pneumonie atypique » fait des victimes dans tout le pays.

Ces mesures reflètent la gravité de l’épidémie ayant cours actuellement en Chine. Or, dans le même temps, le régime continue de nier que cette vague de « pneumonie » atypique, qui perdure depuis trois mois, puisse être une autre vague de Covid.

Selon les données officielles du régime – qui peinent à convraincre la population – il y aurait eu, en novembre, une réduction du nombre d’infections au Covid, par rapport au mois précédent. Parallèlement, selon des spécialistes basés en Chine, un pic d’infection est attendu en janvier.

Ce que dit le PCC

Selon un rapport du 13 décembre du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CDC), entre le 1er et le 30 novembre, 135 nouveaux cas d’infection grave au Covid-19 et huit décès ont été enregistrés en Chine continentale. De leur côté, les CDC américains rapportent, en date du 25 novembre, environ 19.444 hospitalisations hebdomadaires dues au Covid, et au moins 957 décès. Bien que les deux pays définissent les cas de Covid de manière différente, la communauté internationale a critiqué le PCC pour son manque de transparence.

La communauté internationale lui reproche notamment de sous-déclarer gravement le nombre d’infections et de dissimuler l’ampleur réelle de l’épidémie en Chine continentale, et ce, depuis l’apparition du premier foyer, à Wuhan, à la fin de l’année 2019.

Les chiffres officiels contrastent avec les reportages accablants diffusés dans les médias et sur les réseaux sociaux qui montrent des hôpitaux surpeuplés en Chine.

Selon les autorités chinoises, dans un rapport du mois de novembre, il y aurait eu 5255 cas de Covid causés par des souches mutantes Omicron, issues de 73 branches évolutives. Les principales souches prévalentes du variant Omicron étaient celles de la série XBB. En novembre, il y aurait eu moins de cas grave par rapport au mois d’octobre qui comptai 209 cas graves et 24.

La population incrédule

Des internautes chinois se sont montrés incrédules face aux données officielles publiées.

L’un a écrit : « L’épidémie de Covid-19 est déjà hors de contrôle. » Un autre : « J’ai déjà été infecté trois fois par le Covid-19. Je ne les crois plus. » Et un autre : « S’il vous plaît, arrêtez de nous raconter des blagues. »

Selon une déclaration au site médical chinois Yixue Jie, du 12 décembre, de médecins spécialistes des maladies infectieuses de Shanghai, de la province d’Anhui et d’autres régions, le nombre d’infections est en augmentation en Chine. Ils prédisent un pic d’infections dans tout le pays pour la période du jour de l’An jusqu’au milieu ou la fin du mois de janvier 2024.

Le reportage de Yixue Jie cite également des spécialistes des infections pédiatriques qui affirment que « si plusieurs agents pathogènes sont présents en même temps, les taux de gravité et de mortalité superposés augmenteront fortement. »

La vague d’infections en Chine a débuté en septembre, s’est intensifié à la mi-octobre et s’est rapidement amplifié en novembre, submergeant les hôpitaux du pays. Les enfants ont été particulièrement affectés, dont plusieurs présentent des symptômes du « poumon blanc », typiques des cas graves de Covid-19.

Cependant, le PCC évite d’utiliser le terme « Covid-19 » ou « virus du SARS-CoV-2 », et préfère attribuer l’épidémie à une pneumonie à mycoplasme, à la grippe, à un virus respiratoire syncytial ou à tout autres agents pathogènes.

Par ailleurs, le régime réinstaure certaines mesures sanitaires emblématiques de la pandémie de Covid. Les villes de Pékin, Shanghai et Guangzhou auraient réinstauré les tests de dépistage PCR dans les aéroports, lors de rassemblements publics et dans les hôpitaux. Les écoles du pays ont également recommencé les opérations de désinfection d’espaces publics par les « grands blancs », ce personnel qui porte des équipements de protection individuelle intégrale.

Dans une vidéo publié le 13 décembre sur les réseaux sociaux, Sima Nan, l’un des propagandistes du régime communiste le plus actif dans le pays, affirme que le Covid-19 est de retour au pays et que Pékin avait recommencé à vacciner les personnes âgées.

Des agents portent des équipements de protection individuels à l’extérieur d’un immeuble confiné après la déclaration d’un cas de Covid-19 à Pékin, le 9 mai 2022. (Photo par Kevin Frayer/Getty Images)

Obligation vaccinale et port du masque obligatoire

Le 11 décembre, la chaîne d’État télévisée CCTV a rapporté que Pékin avait commencé à vacciner certains groupes vulnérables, tels que les personnes âgées, contre les sous-variants XBB du Covid. Selon le CDC chinois, la principale souche du virus en circulation à l’origine des infections sont tous les sous-variants commençant par XBB.

Entre le 1er et le 3 décembre, la Chine a approuvé, pour « usage d’urgence », cinq nouveaux vaccins de fabrication chinoise qui ciblent tous les sous-variants XBB.

Selon les médias, depuis le 13 décembre, de nombreuses villes du pays, dont Pékin, Shanghai, Xi’an, Wuhan, Datong, Yantai, Guangzhou, Xianyang, Suzhou, Nanchang et Harbin, vaccinent leurs habitants.

Des personnes portant un masque dans la rue Nanjing à Shanghai le 11 décembre 2022. (Hu Chengwei/Getty Images)

Le 9 décembre, le CDC chinois a publié de nouvelles « directives » sur le port du masque, qui devient obligatoire dans divers lieux publics et circonstances, afin de prévenir les « maladies infectieuses respiratoires ».

Les personnes ayant une infection respiratoire doivent porter le masque dans les lieux publics intérieurs ou lors de contacts étroits, et maintenir une distanciation sociale d’au moins un mètre. Les personnes présentant des symptômes doivent faire de même.

Le CDC chinois recommande également aux personnes qui se rendent dans un établissement de santé, que ce soit à titre de patients, de proche-aidant ou de visiteur, de porter le masque. Les visiteurs et les employés de résidences pour personnes âgées, d’organisations caritatives et de centres de la petite enfance doivent également porter le masque.

Le port du masque est obligatoire notamment dans les transports publics, les supermarchés, les théâtres, les terminaux de voyageurs, les ascenseurs et autres espaces fermés et fréquentés, selon les nouvelles lignes directrices.

La réinstauration du port du masque a suscité l’émoi des internautes.

« La situation semble vraiment sérieuse », dit un post, ou « l’étape suivante est-elle le confinement et les tests de dépistage de masse? » Un autre demande : « Des hôpitaux de fortune ont-ils été construits? »

Décès soudain de l’ambassadrice des vaccins du PCC

La célèbre actrice hongkongaise Kathy Chow Hoi-mei est décédée subitement à Pékin le 11 décembre, à l’âge de 57 ans. Son décès a été largement rapporté dans les médias de langue chinoise et est rapidement devenu viral sur les réseaux sociaux.

L’actrice hongkongaise Kathy Chow Hoi-mei, basée à Pékin. (Pochou Chen/Epoch Times)

Mme Chow était l’ambassadrice du PCC des vaccins contre le Covid-19. Elle est apparue à plusieurs reprises dans des messages d’intérêt public diffusés sur les chaînes télévisées chinoises, montrant qu’elle avait été vaccinée avec les vaccins fabriqués en Chine, et encourageant la population à faire de même.

Sa dernière vidéo a été publiée une semaine avant sa mort, et la montre en train de recevoir sa quatrième dose, qui en Chine peut être inhalé.

Son dossier médical numérique aurait fait fuité sur internet, donnant lieu à des spéculations selon lesquelles son décès pourrait être lié au Covid. Selon le document, qu’Epoch Times n’a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante, Mme Chow aurait été acceptée aux urgences le 11 décembre.

« Elle a perdu connaissance et son rythme cardiaque s’est arrêté pendant une heure », peut-on lire dans le document, qui reprend également des informations communiquées par un proche de l’actrice : « La patiente toussait, avait une respiration sifflante depuis une semaine et suivait une oxygénothérapie à domicile. La nuit dernière (10 décembre), elle avait une respiration sifflante sévère. »

Le 13 décembre, l’hôpital a confirmé aux médias chinois que la fuite du dossier médical de Mme Chow était bien réelle. L’hôpital et la commission de la santé du district de Shunyi ont déclaré qu’ils coopéraient avec la police afin qu’une enquête soit menée.

Il a été rapporté que, depuis 1998, Mme Chow luttait contre un cas de lupus érythémateux, une maladie auto-immune. En Chine, la vaccination contre le Covid est contre-indiquée pour les patients atteints de cette maladie, en raison des effets secondaires graves qu’elle peut entraîner.

Le 13 décembre, le Dr Dong Yuhong, spécialiste européen en virologie et en maladies infectieuses et collaborateur d’Epoch Times, a déclaré que les patients souffrant d’une maladie immunitaire, y compris d’un dysfonctionnement immunitaire, devraient être extrêmement prudents lorsqu’ils décident de se faire vacciner contre le Covid-19.

« Si vous n’avez pas une bonne immunité, la vaccination peut ne pas avoir l’effet escompté. Les vaccins Covid-19 fabriqués en Chine sont des vaccins inactivés, qui présentent des risques en termes de qualité et de sécurité », a-t-elle déclaré.

En 2002, Mme Chow avait quitté Hong Kong pour s’installer à Pékin. Elle a joué dans des productions télévisées et cinématographiques de Chine continentale.

En 2019, lors du mouvement contre la loi d’extradition du PCC à Hong Kong, elle a filmé un court métrage pour apporter son soutien au PCC et pour soutenir la répression brutale du régime à l’encontre des manifestants.

Le 26 août, M. Li Hongzhi, fondateur de la pratique spirituelle du Falun Gong, a déclaré à Epoch Times, que le virus à l’origine du Covid-19 cible le PCC, et ceux qui le suivent aveuglément, le défendent ou lui consacrent leur vie.

En mars 2020, au début de la pandémie, M. Li a expliqué que les épidémies surviennent lorsque les valeurs morales se dépravent.

M. Li conseille aux gens de « s’éloigner du PCC pervers, ne pas se ranger aux côtés du Parti pervers, car […] il agit en surface comme un voyou, de plus il a commis tous les crimes ».

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.