La pression mondiale s’intensifie sur Israël alors que ses alliés réclament la création d’un État palestinien

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem, le 2 septembre 2024.
Photo: Ohad Zwigenberg/AFP via Getty Images
La pression internationale sur Israël s’est intensifiée cette semaine, alors que les principaux alliés occidentaux s’orientent vers la reconnaissance de l’État palestinien, invoquant des inquiétudes croissantes concernant la crise humanitaire à Gaza et l’impasse dans laquelle se trouve une résolution politique à long terme du conflit.
Le Canada est devenu mercredi le dernier pays à annoncer son intention de reconnaître officiellement un État palestinien, après des déclarations similaires de Malte et du Royaume-Uni.
L’effort diplomatique devrait culminer en septembre lors de la 80e Assemblée générale des Nations Unies, où les pays, aux côtés de la France, devraient officialiser leurs positions à moins qu’Israël ne remplisse des conditions spécifiques liées à un cessez-le-feu et à une aide humanitaire à Gaza.
Ils ont également appelé à la démilitarisation de Gaza, y compris au retrait du Hamas du gouvernement de l’enclave et à la libération des otages israéliens détenus par le groupe terroriste.
Israël a rejeté l’initiative des nations européennes, arguant qu’elle compromettrait ses efforts pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza et entraverait les tentatives en cours pour obtenir la libération des otages.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a déclaré que la reconnaissance d’un État palestinien dans les conditions actuelles menacerait l’existence d’Israël.
En réponse aux annonces du Royaume-Uni et du Canada, le ministère israélien des Affaires étrangères a déclaré que cela « constitue une récompense pour le Hamas » et nuit aux perspectives de paix.
Parallèlement, des responsables américains, dont le secrétaire d’État Marco Rubio, ont également critiqué la pression exercée par les nations européennes pour reconnaître un État palestinien.
Le président américain Donald Trump a déclaré mardi aux journalistes, à bord d’Air Force One, que la reconnaissance d’un État palestinien récompenserait le Hamas.
« En faisant cela, vous récompensez le Hamas, et je ne pense pas qu’il doive être récompensé. Je ne suis pas de ce côté-là », a-t-il déclaré.
Promouvoir une solution à deux États
Le début de la semaine a été marqué par la réunion de représentants de haut niveau à la conférence des Nations Unies sur le conflit israélo-palestinien.
Présidée par la France et l’Arabie saoudite, la réunion a bénéficié d’un large soutien international en faveur d’une solution à deux États.
Elle a présenté un plan par étapes pour mettre fin au conflit, prévoyant un État palestinien démilitarisé coexistant pacifiquement aux côtés d’Israël.
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a condamné l’attaque du 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, au cours de laquelle les terroristes du Hamas ont tué environ 1200 personnes et pris 251 otages.
Il a également critiqué l’ampleur de la réponse militaire israélienne, appelant à un accès humanitaire sans entrave et à la libération inconditionnelle des otages.
Selon les autorités sanitaires palestiniennes contrôlées par le Hamas, plus de 60.000 personnes ont été tuées à Gaza, dont des combattants du Hamas.
Ces chiffres n’ont pas pu être vérifiés de manière indépendante par Epoch Times.
Les pays de la Ligue arabe, dont le Qatar, l’Arabie saoudite et l’Égypte, se sont joints aux appels en faveur d’une solution à deux États.
Pour la première fois, la Ligue arabe a également condamné les attentats du 7 octobre 2023 et appelé au désarmement du Hamas, selon le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, comme le rapporte La Tribune du 29 juillet.
La Ligue arabe a déclaré que les actions d’Israël constituaient une « perpétration continue d’un génocide contre les civils, les femmes et les enfants dans la bande de Gaza ».
Les États-Unis et Israël n’ont pas participé à la réunion de l’ONU, tandis que la porte-parole du département d’État américain, Tammy Bruce, a décrit les pourparlers comme « un coup de publicité qui intervient au milieu d’efforts diplomatiques délicats pour mettre fin au conflit ».
Elle a déclaré que la conférence « prolongerait la guerre, enhardirait le Hamas, récompenserait son obstruction et saperait les efforts concrets pour parvenir à la paix ».
L’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Danny Danon, a condamné l’approche de l’ONU face au conflit en cours, l’accusant de favoriser le terrorisme et d’abandonner ses responsabilités.
M. Danon a souligné qu’avant toute discussion sur l’avenir, des mesures immédiates devaient être prises. Il a insisté sur la nécessité de rapatrier tous les otages et d’éliminer la capacité du Hamas à menacer à la fois les Israéliens et les Palestiniens.
« Nous devons d’abord ramener tous les otages, nous devons nous assurer que le Hamas n’est pas en mesure de menacer Israël et les Palestiniens, et ensuite viendra le temps de parler d’un avenir plus brillant et plus sûr pour nous tous », a déclaré M. Danon.
Les Pays-Bas accentuent la pression européenne
Mardi, les Pays-Bas ont interdit aux ministres israéliens Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich d’entrer dans le pays, les accusant d’inciter à la violence à Gaza.
Le Premier ministre néerlandais, Dick Schoof, a déclaré que les Pays-Bas feraient également pression pour que l’UE adopte des mesures plus larges, y compris d’éventuelles actions liées au commerce, afin d’accroître la pression sur Israël.
L’ambassadeur d’Israël aux Pays-Bas, Modi Ephraim, a qualifié cette décision d’« erreur historique », ajoutant qu’elle renforce le Hamas et l’incite à rester sur ses positions, ce qui rend un cessez-le-feu moins probable.
Efforts humanitaires
Malgré la pression internationale croissante, les responsables israéliens maintiennent que les opérations militaires à Gaza sont essentielles pour démanteler le Hamas et assurer l’avenir du pays.
Ils rejettent également les allégations d’une catastrophe humanitaire à Gaza, formulées par la communauté internationale et les organisations humanitaires, alors que les appels se multiplient à travers l’Europe pour qu’Israël fasse davantage pour atténuer la crise.
Selon l’ONU, l’accès humanitaire à Gaza reste sévèrement restreint, les convois d’aide étant souvent obstrués ou pillés.
Israël a rejeté mardi les accusations de responsables de l’ONU et d’agences soutenues par l’ONU, y compris le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), selon lesquelles la famine se propage à Gaza.
Israël affirme que l’IPC néglige les données fournies par Israël et n’a pas reconnu les améliorations clés dans la fourniture de l’aide, notamment l’élargissement des passages frontaliers, les largages aériens, les hôpitaux de campagne et les contributions du secteur privé.
Mercredi, la Coordination des activités gouvernementales dans les territoires, qui opère sous l’autorité de l’armée israélienne, a rapporté que plus de 200 camions d’aide avaient été collectés et distribués par l’ONU et des organisations internationales le 29 juillet.
Elle a ajouté que plus de 220 camions supplémentaires étaient entrés à Gaza et attendaient d’être récupérés, tandis que des centaines d’autres attendaient encore d’être distribués par l’ONU.
La distribution de l’aide fait suite à une pause tactique dans les opérations militaires à Gaza depuis dimanche.

Evgenia Filimianova est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la politique britannique, les procédures parlementaires et les questions socio-économiques.
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