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Donald Trump va recevoir Benyamin Netanyahu à la Maison-Blanche, annonce le bureau du Premier ministre
Donald Trump et Benyamin Netanyahu ont évoqué la démilitarisation du Hamas et l’extension des accords de paix lors d’un entretien téléphonique le 1ᵉʳ décembre au soir.

Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu tiennent une conférence de presse conjointe dans la State Dining Room de la Maison-Blanche, le 29 septembre 2025.
Photo: Alex Wong/Getty Images
Le président américain Donald Trump a invité le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu à se rendre « dans un avenir proche » à la Maison-Blanche, au cours d’un entretien téléphonique entre les deux dirigeants, tard dans la soirée du 1ᵉʳ décembre, a indiqué le bureau du Premier ministre dans un communiqué publié le 2 décembre.
« Les deux dirigeants ont souligné l’importance et la nécessité de désarmer le Hamas et de démilitariser la bande de Gaza, et ont évoqué l’extension des accords de paix », précise le communiqué du bureau de M. Netanyahu.
Cette visite constituerait le cinquième déplacement de M. Netanyahu à Washington depuis le retour de M. Trump à la Maison-Blanche en janvier. Les deux hommes se sont rencontrés à de multiples reprises cette année aux États-Unis comme en Israël, enchaînant entretiens et conférences de presse consacrés à Gaza et au cessez-le-feu conclu en octobre, qui a mis fin à plus de deux ans de conflit.
Donald Trump a, à de nombreuses reprises, affiché son soutien à M. Netanyahu et salué son leadership tout au long du conflit opposant Israël au groupe terroriste Hamas. Après l’annonce du cessez-le-feu, le 8 octobre, M. Trump s’est exprimé devant la Knesset et a décrit le chef du gouvernement israélien comme un « homme bien » qui sait « comment gagner ».
Le mois dernier, le bureau de M. Netanyahu a fait savoir que Donald Trump avait exhorté le président israélien Isaac Herzog à accorder une grâce entière au Premier ministre, toujours jugé pour des faits de corruption. Le 30 novembre, Benyamin Netanyahu a publiquement demandé à bénéficier d’une telle mesure de clémence.
Les États-Unis poussent également à l’extension des accords d’Abraham, une série d’accords de normalisation conclus fin 2020 entre Israël et plusieurs États arabes.
En mai, Donald Trump a encouragé le président syrien Ahmed al‑Charaa à rejoindre ces accords et, à l’issue de leur rencontre à Washington, le 10 novembre, il a souligné l’importance d’un dialogue soutenu entre Damas et Jérusalem.
M. Trump a déclaré, le 1ᵉʳ décembre, qu’il était « très satisfait » des progrès accomplis par le gouvernement intérimaire syrien dirigé par Ahmed al‑Charaa, mis en place après la chute de Bachar al‑Assad en décembre 2024.
« Il est très important qu’Israël maintienne un dialogue solide et sincère avec la Syrie, et qu’aucun élément ne vienne entraver la transformation de la Syrie en un État prospère », a écrit le président américain dans un message publié le 1ᵉʳ décembre sur Truth Social.
Donald Trump a ajouté qu’Ahmed al‑Charaa œuvrait à l’établissement d’une « relation longue et prospère » entre Israël et la Syrie.
Relations sous tension
Alors que les États-Unis multiplient les efforts pour stabiliser la région, la relation israélo‑syrienne demeure, elle, particulièrement complexe.
Au cœur du contentieux se trouvent les hauteurs du Golan, un plateau stratégique conquis par Israël sur la Syrie en 1967, puis annexé. M. Trump a reconnu la souveraineté israélienne sur ce territoire en 2019.
Depuis l’effondrement du régime Assad, l’armée israélienne maintient une présence dans certaines zones du territoire syrien.
En juillet, les Forces de défense d’Israël (FDI) ont mené une série d’opérations dans la province syrienne de Soueïda, que M. Netanyahu a présentées comme destinées à protéger la minorité druze du pays, prise pour cible par des combattants bédouins sunnites et des éléments résiduels des forces de sécurité restées loyales à Bachar al‑Assad.
Lors d’une visite dans la zone tampon, le 19 novembre, le Premier ministre israélien a affirmé qu’Israël attachait une importance capitale à ses capacités défensives et offensives dans ce secteur, pour protéger ses alliés druzes et garantir la sécurité du pays ainsi que de sa frontière nord, face aux hauteurs du Golan.
Les tensions se sont à nouveau accrues, le 28 novembre, lorsque six soldats israéliens ont été blessés lors d’une opération près du village syrien de Beit Jinn, à environ 6,5 kilomètres à l’est de la zone tampon qui sépare Israël de la Syrie le long du Golan.
Les FDI ont indiqué que ce raid visait des individus liés au groupe armé Jamaa Islamiya. Selon l’armée israélienne, des terroristes armés ont ouvert le feu sur les soldats israéliens, provoquant des tirs de riposte et l’engagement d’hélicoptères, de drones et d’avions de chasse en appui rapproché.
L’armée a précisé que l’opération « s’était conclue par l’interpellation de tous les suspects et l’élimination de plusieurs terroristes ».
L’agence de presse officielle syrienne SANA, qui fait état de 13 morts et de plusieurs dizaines de blessés, affirme que les forces israéliennes ont pilonné Beit Jinn à 3 h 40, heure locale, avant que des troupes israéliennes ne pénètrent dans le village. Les habitants se seraient opposés à leur avancée, ce à quoi les forces israéliennes auraient répondu, entraînant de « violents affrontements », poursuit l’agence.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé une attaque ayant fait plus de dix morts parmi les civils, dont des femmes et des enfants, provoqué d’importants dégâts matériels et contraint des habitants à fuir leurs foyers, accusant Israël de s’être rendu coupable d’un « crime de guerre à part entière ».
Najat Rochdi, l’adjointe de l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, a condamné cette incursion israélienne, la qualifiant de « grave et inacceptable violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie, qui accentue encore l’instabilité d’un environnement déjà extrêmement fragile ».

Evgenia Filimianova est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la politique britannique, les procédures parlementaires et les questions socio-économiques.
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