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Première phase de l’accord sur Gaza : ce qu’il faut savoir

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Des enfants palestiniens fêtent la nouvelle d'un nouvel accord de cessez-le-feu à Gaza dans un camp pour personnes déplacées à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 9 octobre 2025.

Photo: EYAD BABA/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 7 Min.

Le président américain Donald Trump a déclaré, le 8 octobre, sur Truth Social qu’Israël et le groupe terroriste du Hamas étaient parvenus à un accord sur la première phase d’un plan de paix visant à suspendre les combats et à libérer certains otages et prisonniers.
Cette annonce intervient deux ans après l’attaque du 7 octobre, au cours de laquelle des terroristes menés par le Hamas avaient tué près de 1200 personnes et enlevé 251 otages dans le sud d’Israël, déclenchant la campagne militaire actuelle de l’État hébreu à Gaza.
Voici ce qu’il faut savoir sur l’état d’avancement du plan de paix de Donald Trump pour Gaza.

Ce qui a été acté

Après trois jours de discussions indirectes entre responsables israéliens et membres du Hamas en Égypte, Trump a affirmé, via Truth Social, que les deux parties avaient validé la première phase du plan de paix en vingt points.
« Cela signifie que tous les otages seront libérés très prochainement, et qu’Israël retirera ses troupes jusqu’à une ligne convenue, premiers pas vers une paix forte, durable et éternelle », a déclaré Trump.
Israël indique que le Hamas détient toujours 48 otages dans l’enclave.
Le Hamas précise que l’accord prévoit un retrait israélien de la bande de Gaza et un échange entre otages et prisonniers.

Les prochaines étapes

Le gouvernement israélien doit se réunir jeudi pour approuver l’accord. Le bureau de Netanyahou a indiqué, via Reuters, qu’aucun cessez-le-feu ne serait appliqué tant que l’accord ne serait pas ratifié par le Parlement israélien.
Selon les termes de l’accord, si les deux parties le valident, les forces israéliennes se retireront jusqu’à la ligne convenue afin de préparer la libération des otages.
Pendant cette période, toute opération militaire, y compris les bombardements aériens et d’artillerie, sera suspendue, et les lignes de front resteront figées jusqu’à la réalisation des conditions pour un retrait complet par étapes.
Sous 72 heures après l’acceptation officielle, tous les otages — vivants ou décédés — seront rendus. Dans un entretien mercredi soir avec Sean Hannity sur Fox News, Trump a précisé s’attendre à ce que les otages soient libérés lundi.
L’accord mettra fin à la guerre et permettra l’acheminement de l’aide à Gaza, selon le porte-parole qatari Majed Al Ansari, cité sur X. Le plan de Trump prévoit, une fois l’accord accepté, une entrée de l’aide à des niveaux fixés par l’accord du 19 janvier 2025 : réparations d’infrastructures, remise en état des hôpitaux, déblayage des décombres.
La distribution sera supervisée par l’ONU, le Croissant-Rouge et d’autres organismes, tandis que le passage de Rafah fonctionnera selon les modalités déjà en place.

Ce qui reste incertain

Les annonces ne couvrent qu’une partie du plan de paix en vingt points. Des questions majeures, notamment sur les modalités du désarmement du Hamas, restent à clarifier.
Le projet prévoit d’abord que Gaza soit administrée par un comité palestinien neutre chargé des services de base, avant d’être progressivement transférée à l’Autorité palestinienne (AP), avec un nouveau programme de reconstruction. Le Hamas et d’autres groupes seraient exclus du pouvoir.
Trump annonce la création d’« un conseil de la paix » pour superviser la transition post-conflit et la reconstruction.
« Tout le monde sera pris en charge. Le monde va changer », a déclaré Trump à M. Hannity. « Je crois sincèrement que le Moyen-Orient s’est rassemblé. »
Les avis divergent quant à l’avenir du leadership à Gaza.
Netanyahou a écarté tout rôle pour l’AP en l’absence de changements fondamentaux et durables. Mahmoud Mardawi, du Hamas, assure qu’Israël « échouera à imposer ses plans sur notre terre et nos lieux saints. »
Le haut responsable du Hamas, Osama Hamdan, déclare que l’administration de Gaza devra être confiée à des figures nationales palestiniennes, sans ingérence israélienne. Les factions palestiniennes ont proposé 40 noms pour gérer la bande de Gaza.

Réactions internationales

Dans un post sur Truth Social, Trump a salué l’accord.
« Toutes les parties seront traitées équitablement ! C’est un JOUR HISTORIQUE pour le monde arabe et musulman, Israël, tous les pays voisins, et les États-Unis d’Amérique. Merci aux médiateurs du Qatar, d’Égypte et de Turquie qui ont permis cet événement sans précédent. Heureux les artisans de paix ! »
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a qualifié ce développement de « succès diplomatique » et de « grand jour pour Israël ».
« Avec la validation de cette première phase, tous nos otages seront rapatriés. Il s’agit d’un succès diplomatique, d’une victoire nationale et morale pour Israël », a-t-il écrit sur X (voir le post).
« Cet accord constitue une victoire nationale qui satisfait aux revendications essentielles de notre peuple : arrêter l’agression, permettre le retour des déplacés, retirer l’occupation, conclure un échange de prisonniers et initier les efforts de reconstruction et de secours », affirme Mahmoud Mardawi du Hamas, sur Telegram.
Les dirigeants de la France, du Royaume-Uni, du Canada et de l’Italie ont salué, jeudi, l’annonce de cet accord.
Le Premier ministre britannique Sir Keir Starmer a estimé qu’il s’agissait d’« un immense soulagement ressenti dans le monde entier » et a appelé à la mise en œuvre immédiate de l’accord.
Le président français Emmanuel Macron a remercié Trump et les médiateurs. Il a déclaré vouloir évoquer une solution à deux États à Paris jeudi, lors d’une réunion avec des diplomates européens, arabes et d’autres partenaires, afin de discuter de la transition post-conflit à Gaza.
Le Forum des familles d’otages et disparus, représentant la majorité des familles israéliennes concernées, a salué l’action de Trump au téléphone, l’invitant à venir à leur rencontre lors de sa prochaine visite en Israël.
Netanyahou, jeudi, a déclaré s’être entretenu avec Trump, l’ayant remercié pour son leadership mondial et l’invitant à s’adresser au Parlement israélien, la Knesset.
Des scènes de liesse se sont propagées dans Gaza, où des Palestiniens ont célébré l’approbation de la première phase du plan de paix.
Evgenia Filimianova est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la politique britannique, les procédures parlementaires et les questions socio-économiques.

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