COVID-19

Le chef de l’OMS et le directeur de la commission sur le Covid du Lancet admettent que le SARS-COV-2 s’est probablement échappé d’un laboratoire à Wuhan

juin 26, 2022 16:30, Last Updated: juin 27, 2022 12:22
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Selon certaines sources, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus a admis devant un haut responsable politique européen que le virus du Covid‑19 s’est très probablement échappé d’un laboratoire de Wuhan. Le Daily Mail rapporte que le Dr Tedros a fait cet aveu en invoquant un accident de laboratoire désastreux.

Cette révélation survient suite à un rapport d’enquête de l’OMS publiée au début du mois, selon lequel la pandémie pourrait avoir débuté dans un laboratoire de Wuhan. Selon le rapport, les autorités chinoises ont bloqué l’accès à des informations de première importance.

Dans le même temps, le Pr Jeffrey Sachs, directeur de la commission du Lancet sur le Covid‑19, a affirmé être convaincu désormais que la pandémie a débuté dans un laboratoire. Il a ajouté que le SRAS‑CoV‑2 a été créé avec l’aide de la biotechnologie américaine.

Le Pr Sachs a fait cet aveu surprenant la semaine dernière lors d’une conférence en Espagne où il avait été invité par l’ancien Premier ministre espagnol José Luís Zapatero.

Ces confessions de deux personnalités mondiales au centre des débats concernant le Covid‑19, des figures de premier plan au sein d’institutions très amicales avec le Parti communiste chinois (PCC), sont tout à fait inattendues.  L’enquête sur l’origine de la pandémie est-elle en passe de connaître un changement important ?

Début 2020, au commencement de la pandémie, le Pr Xiao Botao, un lanceur d’alerte chinois, avait publié un article affirmant que le virus provenait d’un laboratoire de Wuhan, mais son article a rapidement été retiré d’Internet. Durant toute la pandémie, un effort continu a été déployé pour épurer la Toile et censurer toute personne évoquant une éventuelle fuite de laboratoire.

Les deux institutions les plus engagées dans cet effort de censure ont sans aucun doute été l’OMS et The Lancet.

Le Dr Anthony Fauci, conseiller médical en chef de la Maison Blanche pour le Covid-19, au National Institutes of Health (NIH) à Bethesda, Md, le 11 février 2021. (Saul Loeb/AFP via Getty Images)

À l’époque, faisant l’éloge de Xi Jinping, le Dr Tedros avait validé la propagande du PCC et déclaré que le virus ne se transmettait pas entre humains. Au fil du temps, le chef de l’OMS est devenu le fer de lance des efforts visant à « combattre la propagation des rumeurs et de la désinformation ».  Deux enquêtes distinctes de l’OMS rejetteraient ensuite catégoriquement la théorie de la fuite de laboratoire.

Quant à The Lancet, la revue s’est illustrée en publiant une déclaration diabolisant tous ceux qui daignaient envisager une fuite de laboratoire.

Cette déclaration du Lancet (publiée avant même que la plupart des Occidentaux ne soient au fait de la pandémie) a été signée par un certain nombre de personnalités scientifiques et a donné le ton à la seule couverture médiatique autorisée.

Elle a également servi d’avertissement à tous les scientifiques de par le monde qui auraient l’audace de discuter d’une éventuelle fuite de laboratoire.

La plupart des recherches virologiques dans le monde occidental sont financées par le National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID), dirigé par le Dr Anthony Fauci (qui a grandement contribué à faire taire toute discussion sur une fuite) et par le Wellcome Trust, une fondation caritative médicale britannique qui perçoit des milliards de dollars de subventions et entretient des liens de longue date avec le directeur général du CDC chinois, le Dr Gao Fu. Le directeur du Wellcome Trust est un des co‑auteurs de la déclaration du Lancet.

Le rédacteur en chef du Lancet, Richard Horton, a reçu le Prix de l’Amitié du PCC. Avant la pandémie, il a publié un hommage à Xi et au régime chinois. Plus tard, M. Horton est passé à la télévision chinoise, où il a fait l’éloge des autorités chinoises, critiqué les gouvernements occidentaux et affirmé que les allégations selon lesquelles la pandémie aurait pu commencer dans un laboratoire de Wuhan faisaient partie d’une « pandémie de désinformation ».

M. Horton a également créé une commission chargée d’enquêter sur « la nature, l’origine et la prévention des zoonoses ». L’accent mis sur la zoonose ‑ ou l’origine naturelle ‑ signifiait que The Lancet avait prédéterminé les conclusions de la commission.

Le Pr Sachs a été nommé à la tête de cette commission tandis que le Dr Peter Daszak, le président d’EcoHealth Alliance qui a aidé le Dr Fauci à acheminer l’argent des contribuables américains vers l’Institut de virologie de Wuhan, a été nommé membre du groupe. Ce sont les énormes conflits d’intérêts du Dr Daszak, ainsi que l’émergence de nouvelles preuves indiquant une fuite de laboratoire, qui ont conduit à la dissolution de la commission du Lancet en septembre 2021.

Une vue extérieure du bâtiment principal des National Institutes of Health (NIH) à l’intérieur du campus de Bethesda, Maryland, le 21 novembre 2020. Les NIH financent la majorité de la recherche biomédicale aux États-Unis. (grandbrothers/Shutterstock)

Cependant, le groupe n’avait pas rejeté publiquement le narratif de l’origine naturelle jusqu’à la semaine dernière. C’est lors d’une conférence à Madrid, que le Pr Sachs a fait cet aveu :

« J’ai présidé la commission du Lancet sur le Covid pendant deux ans. Je suis pratiquement convaincu que c’est le résultat de la biotechnologie des laboratoires américains, et non de la nature. »

Étant à la tête de la commission du Lancet sur le Covid, la déclaration du Pr Sachs est extrêmement importante, mais elle l’est d’autant plus (et surtout) du fait qu’il admet l’implication de la biotechnologie américaine dans la création du virus.

Nous connaissons depuis un certain temps la coopération entre l’ainsi dit « parrain des expériences à gain de fonction », le Dr Ralph Baric de l’Université de Caroline du Nord, et la directrice de l’Institut de virologie de Wuhan (WIV), le Pr Shi Zhengli. La révélation de leur collaboration dans un article du magazine Science du 31 janvier 2020 a obligé l’équipe du Dr Fauci à se démener pour dissimuler le financement du WIV par l’Institut national des allergies et maladies infectieuses (NIAID) (dont le Dr Fauci est le directeur).

La collaboration du Dr Baric et du Pr Shi remonte à 2015, lorsqu’ils ont élaboré un coronavirus modifié. Leur virus était non seulement capable de s’accrocher aux cellules humaines, mais il pouvait aussi se répliquer rapidement dans les poumons humains. Le virus créé alors n’était pas le SRAS‑CoV‑2, mais il en possédait déjà bien des propriétés.

Cette collaboration prouve que le Pr Shi avait acquis le savoir‑faire nécessaire pour réaliser le type d’expériences pouvant aboutir au virus du Covid‑19. Le Dr Baric a également envoyé des souris transgéniques avec des cellules pulmonaires dotées de récepteurs humains au WIV. Ces souris humanisées servaient de substituts expérimentaux aux humains. Elles étaient utilisées pour vérifier si les virus nouvellement créés pouvaient se répliquer et se propager rapidement chez l’homme.

Il suffisait de peu pour passer de souris de laboratoire infectées à des travailleurs de laboratoire infectés. C’est d’autant plus évident quand on considère que certains laboratoires à Wuhan opéraient dans des conditions de biosécurité niveau 2 (BSL-2). Le Dr Baric lui-même reconnaissait qu’un tel manque de précautions était dangereux.

Après le début de la pandémie, les autorités chinoises ont demandé à leurs laboratoires de transférer les travaux sur les coronavirus dans des laboratoires BSL-3.

Vue aérienne du laboratoire P4 de l’Institut de virologie de Wuhan, dans le Hubei, le 17 avril 2020. (Hector Retamal/AFP via Getty Images)

Mais cela ne suffira pas à offrir une protection complète. À la fin de l’année dernière, un employé d’un laboratoire de Taïwan a contracté le Covid‑19 après avoir manipulé des animaux infectés dans un laboratoire avec une biosécurité niveau 3.

Le revirement soudain du Pr Sachs est radical. Pour marquer le coup, il vient de cosigner un article dans la prestigieuse revue Proceedings of the National Academy of Sciences, demandant une enquête indépendante sur les informations détenues par les institutions américaines permettant de comprendre l’origine de la pandémie.

S’il est vrai que les autorités chinoises ont dissimulé des informations cruciales provenant du laboratoire de Wuhan, ainsi que des informations sur les premiers patients, de nombreuses réponses sur les origines de la pandémie sont à chercher aux États‑Unis, parmi les NIH, le NIAID, la Defense Advanced Research Projects Agency du Pentagone, l’EcoHealth Alliance du Dr Daszak ou le laboratoire du Dr Baric qui a fourni la biotechnologie au laboratoire de Wuhan.

Les observations du Pr Sachs soulignent l’importance du site de clivage très inhabituel de la furine, la partie du SRAS‑CoV‑2 qui le rend si virulent. On sait depuis le début de la pandémie que le SRAS‑CoV‑2 est le seul coronavirus de son genre à posséder un site de clivage de la furine. Mais le Pr Jeffrey Sachs va maintenant plus loin en soulignant qu’une séquence d’acides aminés primordiale dans l’insertion du site de clivage de la furine du SRAS‑CoV‑2 est identique à celle présente dans le corps humain, ce qui indique incontestablement qu’elle a été insérée délibérément dans un virus similaire au SRAS.

Enfin, le Pr Sachs signale également que l’accord de partenariat 2018 entre l’Institut de virologie de Wuhan, l’EcoHealth Alliance du Dr Daszak et le Dr Baric, avait pour objectif spécifique d’insérer des sites de clivage de la furine dans des virus similaires à celui du SRAS.

Il a toujours été difficile d’adhérer au fait qu’un virus de chauve‑souris ait traversé toute la Chine sans laisser de trace pour surgir par un heureux hasard aux portes d’un laboratoire connu pour créer des virus de type Covid, ce que le Pr Jeffrey Sachs et le Dr Tedros admettent aujourd’hui.

Le fait que les deux institutions au centre des efforts visant à promouvoir catégoriquement le narratif de l’origine naturelle changent de cap redonne un semblant d’espoir. Peut-être parviendrons nous à faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé à Wuhan. Voilà qui donne raison (sur le tard) au Pr Xiao Botao qui, au péril de sa vie, a essayé de dévoiler au monde d’où venait le virus.

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