Taïwan accueille la gouverneure de Guam, territoire américain clé pour sa défense

Le porte-avions USS Theodore Roosevelt est amarré à la base navale de Guam, dans le port d'Apra, le 27 avril 2020.
Photo: Tony Azios/AFP via Getty Images
Lourdes Leon Guerrero, gouverneure du territoire américain de Guam, a rencontré le président taïwanais Lai Ching-te, le 27 mai, lors de sa première visite sur l’île autonome depuis son entrée en fonction en 2019.
« Guam est le territoire américain le plus proche de Taïwan et sert de pont important reliant Taïwan et les États-Unis », a indiqué M. Lai lors d’une conférence de presse mardi.
Il a déclaré que leur coopération était « mutuellement bénéfique », soulignant les partenariats potentiels dans les secteurs pharmaceutiques, de l’hydro-culture, de la fabrication, du recyclage et d’autres industries.
Le mois dernier, United Airlines a ajouté des vols directs entre les deux îles. Les résidents de Guam peuvent désormais se rendre à Taïwan sans visa.
« Nous sommes ici parce que nous voulons continuellement offrir une qualité de vie à tous, donc je me réjouis d’une relation solide et formidable entre Taïwan et Guam dans les domaines socio-économiques, dans la culture, dans le marketing, dans le tourisme et, bien sûr, Monsieur le Président, dans la liberté et la démocratie », a déclaré Mme Guerrero lors de la même conférence.
La gouverneure est arrivée le 26 mai et restera sur place toute la semaine, rencontrant plusieurs niveaux de responsables à Taïwan pendant cette période.
Guam est un lieu stratégique clé en cas de conflit avec la Chine, dont le dirigeant, Xi Jinping, a ordonné à l’armée de se tenir prête à envahir Taïwan d’ici 2027.
Bien que Taïwan soit un État autonome et démocratiquement dirigé, le régime communiste chinois le revendique comme son territoire. Les responsables taïwanais et américains ont évoqué la date d’une possible invasion en 2027, soulignant l’intensification des exercices militaires chinois autour de Taïwan.
L’ancien ministre des Affaires étrangères de Taïwan a également déclaré que la date coïncidait avec le calendrier prévu du quatrième mandat – sans précédent – de Xi Jinping, ajoutant qu’une invasion pourrait devenir plus probable si Xi la considérait comme nécessaire pour consolider son pouvoir au milieu des troubles intérieurs.
En mars, le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a effectué son premier voyage en Asie, s’arrêtant d’abord à Hawaï et à Guam.
« Ces îles sont la pointe de la lance américaine dans le Pacifique […] des éléments vitaux de l’Amérique et essentiels à notre défense », a-t-il déclaré à Guam le 28 mars. Au cours de son voyage, il a également mis en avant le système de défense de Guam, un réseau antimissile qui, selon M. Hegseth, constitue un modèle pour le projet de défense antimissile Dôme d’or.
Les installations militaires américaines représentent environ un tiers de Guam. M. Hegseth a indiqué que l’île abrite 8000 soldats en service actif et 20.000 membres du ministère de la Défense et leurs familles.
« Nous ne cherchons pas la guerre contre la Chine communiste, mais c’est notre travail de nous assurer que nous sommes prêts », a déclaré M. Hegseth.
Les États-Unis n’ont pas de pacte de défense avec Taïwan.
Guam se trouve à environ 2780 kilomètres de Taïwan et fait partie de ce que l’on appelle la « deuxième chaîne d’îles », une zone stratégique qui donnerait un avantage à la Chine ou aux États-Unis en cas de conflit autour de Taïwan.
Les nations insulaires de cette région sont divisées, certaines d’entre elles tenant compte des appels de Pékin à ne pas reconnaître officiellement Taïwan.
Taïwan fait partie de la « première chaîne d’îles » avec le Japon, les Philippines, l’Indonésie et la Malaisie.
Depuis son entrée en fonction l’année dernière, M. Lai a cherché à renforcer ses liens avec ses alliés du Pacifique. Il s’est rendu à Guam en décembre, où il a rencontré la gouverneure et s’est entretenu avec de hauts responsables américains par téléphone et en visioconférence.
La visite et la correspondance ont suscité l’ire de Pékin, un porte-parole du régime chinois ayant réaffirmé que Taïwan était l’une des lignes rouges à ne pas franchir pour l’établissement de relations diplomatiques avec d’autres pays.
Avec L’Associated Press

Catherine Yang est journaliste pour Epoch Times, à New York.
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