Comprendre l’ostéoporose : causes, prévention et approches globales pour des os solides
L’ostéoporose rend les os fragiles et complique les mouvements. Un véritable cercle vicieux, car des os en bonne santé ont besoin d’activité physique, qui, en retour, les renforce. L’ostéoporose est souvent perçue comme une fatalité inévitable. Pourtant, cette vision sous-estime largement les possibilités de prévention et d’amélioration. Les connaissances scientifiques actuelles et les approches globales ouvrent de nouvelles perspectives pour préserver, voire améliorer, la qualité de vie malgré la maladie.
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En France, l'ostéoporose touche environ 4 millions de personnes, selon des estimations récentes incluant les cas diagnostiqués et non diagnostiqués.
L’ostéoporose, littéralement « os poreux », est l’une des maladies osseuses les plus fréquentes dans le monde. En France, l’ostéoporose touche environ 4 millions de personnes, selon des estimations récentes incluant les cas diagnostiqués et non diagnostiqués.
Cette affection entraîne une diminution de la densité et de la solidité osseuses, augmentant considérablement le risque de fractures. Le nombre de fractures liées à l’ostéoporose s’élève à près de 400 000 à 490 000 par an, avec une projection à 500.000 fractures annuelles récemment. Ces accidents peuvent avoir des conséquences graves : près d’un cinquième des personnes touchées décède dans l’année qui suit la fracture, et un quart nécessite une prise en charge en soins de longue durée.
Les hommes peuvent eux aussi développer une ostéoporose, bien que plus rarement. Fait notable, après une fracture de la hanche, ils présentent souvent des complications plus sévères et un taux de mortalité plus élevé que les femmes.
Causes et mécanismes
Le métabolisme osseux repose sur un équilibre permanent entre la formation de l’os, assurée par les ostéoblastes, et sa résorption, contrôlée par les ostéoclastes. En cas d’ostéoporose, cet équilibre se rompt : la destruction osseuse l’emporte, entraînant une perte de substance.
L’ostéoporose entraîne une perte osseuse accrue, ce qui favorise les fractures osseuses. (Freepik)
Un déclin naturel, lent mais progressif, débute dès la trentaine. Après la ménopause, les femmes perdent environ 2 à 5 % de leur masse osseuse chaque année, surtout durant les premières années. Cette perte est nettement plus marquée que chez les hommes, qui ne perdent en moyenne qu’environ 0,5 % par an après 30 ans.
Le déficit en œstrogènes après la ménopause est considéré comme un facteur majeur de l’ostéoporose féminine. Toutefois, cela n’explique pas à lui seul pourquoi les hommes, dont les taux d’œstrogènes sont plus faibles, sont moins souvent touchés. D’autres éléments entrent en jeu, notamment la prédisposition génétique, l’alimentation et le mode de vie.
Facteurs de risque et influences
De nombreux facteurs peuvent favoriser l’ostéoporose : l’âge, le sexe, l’hérédité, certaines maladies chroniques ou encore des traitements médicamenteux. Beaucoup de ces paramètres peuvent toutefois être modulés, en particulier via l’équilibre acido-basique.
Une acidification chronique de l’organisme le contraint à puiser du calcium dans les os afin de stabiliser le pH. À long terme, ce mécanisme peut réduire la densité osseuse. La prévention repose donc en partie sur une alimentation capable de maintenir cet équilibre.
Les aliments alcalinisants, comme les fruits et les légumes, sont à privilégier, tandis que les produits acidifiants tels que le sucre, la viande — en particulier le porc — et les sodas devraient être limités. Une alimentation équilibrée soutient ainsi non seulement la santé globale, mais aussi la solidité du squelette.
La valeur du pH des aliments varie de 2 (acide) à 10 (basique). (seamartini)
Le calcium : une pièce du puzzle, pas la seule
Le calcium est souvent présenté comme l’élément clé de la santé osseuse, mais il ne suffit pas à lui seul. Sans des apports adéquats en vitamine D, vitamine K2 et magnésium, le calcium ne peut être correctement fixé dans l’os. Voici les micronutriments que je prescris le plus fréquemment en pratique :
– Calcium : 1 000 milligrammes.
– Magnésium : 350 à 500 milligrammes.
– Vitamine K2 : 100 microgrammes.
– Vitamine D : 5 000 unités (un dosage sanguin est idéal afin d’ajuster précisément la supplémentation).
En complément, les acides gras oméga-3, la vitamine C et les vitamines du groupe B peuvent avoir un effet anti-inflammatoire et soutenir la santé osseuse. La vitamine C joue un rôle essentiel dans la solidité des os, car elle favorise la formation et la structuration du collagène, une protéine clé de l’architecture osseuse. Une carence peut se manifester par des douleurs et une fragilité accrue.
Les vitamines B6, B9 et B12 contribuent également de manière indirecte à la santé des os en régulant le taux d’homocystéine sanguin. Des niveaux élevés sont associés à l’ostéoporose et à l’inflammation chronique. En réduisant l’excès d’homocystéine, ces vitamines limitent un facteur de risque supplémentaire et soutiennent un métabolisme osseux plus équilibré.
L’activité physique, un levier majeur contre l’ostéoporose
La musculation est essentielle pour stimuler la formation osseuse. Trois séances hebdomadaires d’entraînement modéré peuvent déjà activer le métabolisme osseux. Pour des résultats significatifs, un travail ciblé est recommandé, sollicitant l’os par des contraintes de pression — comme la presse à cuisses — et de traction — par exemple avec le tirage vertical.
Un obstacle majeur apparaît toutefois : de nombreux patients atteints d’ostéoporose renoncent à l’entraînement musculaire, souvent en raison de douleurs qui rendent les exercices difficiles. Or, ce sont précisément ces sollicitations qui activent les ostéoblastes et favorisent la reconstruction osseuse.
La priorité doit donc être la réduction de la douleur. Les micronutriments évoqués précédemment peuvent y contribuer, tout comme un bon équilibre acido-basique. Je conseille aux patients de demander à leur médecin une prescription de rééducation sur appareils (« kinésithérapie sur machines »). En cas de douleurs importantes, une thérapie par le mouvement peut également être bénéfique. Au début, des approches comme l’ostéopathie ou le Rolfing peuvent améliorer la mobilité et le bien-être avant d’introduire un entraînement plus intensif.
(Epoch Times)
Approches thérapeutiques conventionnelles
Les traitements hormonaux et les bisphosphonates, destinés à freiner la résorption osseuse, font partie de l’arsenal médical classique. Ces médicaments peuvent toutefois entraîner des effets indésirables, allant des nausées à des complications plus graves comme les thromboses ou les atteintes d’organes. Ils doivent donc être envisagés avec prudence et, selon moi, associés à des approches globales.
En conclusion, la prise en charge de l’ostéoporose nécessite une stratégie à long terme intégrant alimentation, activité physique et apport ciblé en micronutriments. Cette approche globale permet non seulement de préserver la densité osseuse, mais aussi d’améliorer significativement la qualité de vie. En reprenant la main sur sa santé, il est possible d’agir activement sur la maladie et de retrouver vitalité et plaisir de vivre.
René Gräber a fait des études en sciences de l'éducation et du sport. Issu d'une famille de médecins, il a baigné dans le monde médical dès son plus jeune âge, aux quatre coins du cabinet. À vingt ans à peine, son dossier médical était « aussi épais que celui d'une personne septuagénaire ». Ses propres souffrances l'ont finalement conduit à se tourner vers la naturopathie. L'efficacité de l'autotraitement a jeté les bases de son cabinet, fondé en 1998, spécialisé en naturopathie et médecines alternatives.